Bonjour Eric,
Je te remercie de ta réponse, tellement juste...
Il est des relations qui nous marquent plus que d'autres, Cupidon passant par là insuffle cet incompréhensible souffle d'amour qui, par un accord inespéré et pour une fois, accorde le magnétique et l'électrique, le corps et l'esprit ou cet inexplicable que l'on voudrait bien expliquer...en vain.
Vivre tranquillement devient envisageable, c'est un peu ce que tu as vécu avec ton ami.
Cette séparation révélant chez toi un profond sentiment d'injustice. En terme d'amour l'explicable est déjà difficile et d'ailleurs non nécessaire, l'inexplicable l'est encore plus. L'être n'a qu'une solution, refouler très loin, là bas très profondément quelque part on ne sait où, comme si oublier était aussi facile que de le dire et d'ailleurs insupportable à penser, alors pour ce qui est de l'entendre...
Il y a des milliers de façon de vivre une émotion, cette injustice tu l'as vécue très profondément, elle ta marquée comme peut être marquée une enfant qui de façon soudaine, sans comprendre pourquoi, ressent les tissus se déchirer, le vide l'envahir et les larmes jaillir.
Une coupure c'est net, c'est tranché, vif, rapide, ça se soigne rapidement. Une déchirure comprend dans l'image révélée tout la longueur de sa douleur et la langueur de la guérison.
Dans nos tissus, les mémoires persistent, le corps n'oublie pas, autant l'orgasme révèle sa petite mort nous conduisant vers cet ailleurs indéfinissable, autant la séparation nous brutalise. Ce n'est plus dans cet ailleurs merveilleux que cela se passe, c'est ici et maintenant, la réalité est dure et brutale, difficile à vivre d'autant plus que "ça" s'accroche.
Et le mental nous dit de "passer à autre chose", norme amicale et sociale sur laquelle nous voudrions bien, tant qu'a faire, qu'elle efface tout afin que l'on puisse avancer, s'il s'agit d'avancer autant tout oublier.
Ce n'est pas si simple, les "bons souvenirs", pour prendre une expression légère, ont cette particularité de poser une pièce du puzzle et il n'y a aucune raison, à ce jour, que je déplace cette pièce. D'autres oui, certainement, je les ai déjà oubliées d'ailleurs, elle n'ont fait que passer entre mes mains mais celle là non, je la garde auprès de mon coeur et ne me demandez pas pourquoi.
"Ça", ne s'explique pas, et comme "ça" ne s'explique pas je ne vous l'expliquerai pas, d'abord j'ai pas envie me faites pas ch..r, m...e à la fin.
Tout est dit...
Oui, cette séparation, je l'ai vécu comme une profonde déchirure sur le mode de l'implosion.
La douleur était si cuisante...; elle ne me lâchait pas... Tout mon être se "déchirait" de l'intérieur.
J'aurais voulu crier, hurler cette souffrance mais rien ne sortait de ma bouche... aucun son... seules des larmes roulaient sur mes joues.
Dans un premier temps, je me suis jetée à corps perdu dans le travail, puis dans les bras de nombreux amants. Je n'avais qu'une seule idée en tête: oublier et faire taire cette douleur coûte que coûte.
Comme tu le dis si bien:
s'il s'agit d'avancer autant tout oublier.
mais en effet, ce n'est pas si simple :
les "bons souvenirs", pour prendre une expression légère, ont cette particularité de poser une pièce du puzzle et il n'y a aucune raison, à ce jour, que je déplace cette pièce. D'autres oui, certainement, je les ai déjà oubliées d'ailleurs, elle n'ont fait que passer entre mes mains mais celle là non, je la garde auprès de mon coeur et ne me demandez pas pourquoi.
"Ça", ne s'explique pas, et comme "ça" ne s'explique pas je ne vous l'expliquerai pas, d'abord j'ai pas envie me faites pas ch..r, m...e à la fin.
. Je souris quand je lis cette dernière phrase car là, tu as tellement bien saisi la situation que je me revois dire ça à mon entourage qui cherchait désespérément à me raisonner.
Il y a dans cette relation du "qui te convient bien" du "qui ne s'explique pas", l'amour, au delà des accointances physiques et corporelles, c'est de pouvoir être bien ensemble.
Et s'il y a quelque chose qui m'interpelle dans votre relation c'est cela, vous êtes bien quand vous êtes ensemble.
Oui, on est bien quand on est ensemble; c'est vrai... et je vois bien que quand je ne donne plus signe de vie pendant plusieurs mois, il éprouve le besoin de revenir vers moi... mais ce n'est pas pour autant qu'il manifeste l'intention d'un réel retour.
Donc depuis 4 ans, on est plutôt au feu orange...
Qu'est ce qui crée ce blocage?
En attendant de te lire, je te remercie encore du temps que tu accordes à mes tirages.
Bonne journée Eric.
Marine