par grimm » Wed Jan 13, 2010 7:23 am
Hello Maïna,
Merci beaucoup pour ton message d'hier après-midi, ta sollicitude et ton dévouement.
SUR MON CHEMIN Y A PAS QUE LA SOLITUDE
Bien sûr que non, il y a aussi la fidélité en amitié (nous sommes 5 amis depuis 38 ans !) il y a l'indépendance, il y a l'idéal élevé, la force constructive, l'imagination, le dévouement …
N'empêche que « trop longue » solitude (conjugale dans mon cas) peut nuire : aveuglement, culpabilité, désespoir.
LE PAPE A L'ENVERS
Je garde de mon père l'image du très bel homme qu'il était, jeune, drôle, charismatique, très amoureux de ma mère, très aimé de ses beaux-parents (mes grands-parents maternels), souvent avec des amis très cultivés, très originaux, un père très aimant avec ses 3 enfants (moi l'aînée, mon frère et ma soeur).
Ma mère (qui n'est plus de ce monde non plus) m'a donné les lettres d'amour qu'il lui avait écrites, avant d'être père, puis d'autres quand il fut père, où il parle de chacun de ses enfants avec une tendresse infinie et un bonheur éclatant.......
Ce bonheur, le sien, le nôtre a pris fin un jour de novembre (infarctus à 42 ans), ma mère (43 ans) ravagée par la douleur, nous les enfants (14, 12, 10 ans) et mes grands-parents, incrédules, sonnés par le chagrin ...
Et je découvre que mon père (42 ans) avait une liaison avec une jeune femme de 24 ans) - la réalité nous a sauté à la figure : mon père, cet homme que ma mère idéalisait, a aimé une autre femme et il en est mort (stress, culpabilité, aimant toujours ma mère, incapable d'oublier la nouvelle femme).
Mon père m'appelait « sa petite latiniste distinguée » quand j'apprenais le latin au lycée, il avait de multiples dons artistiques (chant, théâtre, dessin, écriture, dont nous avons hérité ma soeur et moi) je me souviens des jeux, des balades, des cadeaux, de mes parents amoureux, riant, se serrant dans les bras …
A la mort de mon père, ma mère a « disjoncté » et je suis restée là, seule, avec en main la lettre de recommandation de mon prof de dessin pour intégrer l'école des arts déco, le jour du concours, personne pour m'y emmener et tout a basculé pour moi … S'il avait été là, c'est sûr il m'y emmenait au concours des arts déco … Mais c'est le même père qui nous a fait attendre mon frère et moi des heures, en plein hiver, gelés devant le lycée (il revenait de chez sa maîtresse – mais nous ne la savions pas encore) et roulait à 100 à l'heure pour rentrer – j'étais terrifiée dans la voiture, l'énervement de mon père, le danger sur la route …..
C'est toi Maïna qui a remarqué « le père » un manque dont je n'avais pas vraiment conscience (puisque j'avais eu son amour) : manque de protection, manque de stabilité, donc.
Que tu aies parlé de lui me montre aussi que je l'ai « oublié », car je lui en voulais en quelque sorte d'être parti, ce qui lui évitait d'assumer ses dilemmes.
De là à ma relation plus tard avec les hommes (ne leur de demandant rien, me contentant de leur charmer et leur intelligence), il n'y a pas loin, n'est-ce pas ?
Pourtant, je ressens une très belle chose : mon père n'a jamais été vieux et moi, aujourd'hui, à l'âge que j'ai, avec mon expérience terrestre plus longue que la sienne, je peux le comprendre et je lui envoie mon amour.
LE PENDU
Une énergie d'écoute, d'introspection et de PAUSE.
Et la PAUSE s'impose d'autant plus dans les (très) hauts et les (très) bas d'une personnalité passionnée (la passion est un formidable moteur mais pas un équilibre).
Je connais bien ma nature excessive et j'ai beaucoup travaillé pour la tempérer, mais à la fois, c'est justement cette nature qui m'a donné mes plus grandes joies. Et souvent je me dis que je n'échangerais pour rien au monde l'intensité de telles joies !
J'ai déjà bien amélioré seule mes propres comportements psychiques, je continue ...
Je crois que jusqu'ici, trop prise par la nécessité d'assurer la vie quotidienne et matérielle je n'ai laissé la parole que très tard à mon appel spirituel, cet appel est maintenant impérieux.
L'appel spirituel est très fort depuis mes 8 ans et complètement libre de toute religion, c'est un pur instinct et j'aspire à lui donner toute la place qu'il mérite.
Mais la crise de la transformation est en cours (ASN apparaissant souvent dans mes tirages depuis 2 mois) et pas encore terminée (ASN au futur ici).
Merci du fond du coeur Maïna de voir si clair, c'est évident : c'est l'amour qui parle dans tes mots et ça soigne si bien !
grimm