Bonsoir à toutes et à tous,
Merci par avance de l'attention que vous porterez à ma situation...
Je suis aujourd'hui seule avec mes deux garçons de 4 et 8 ans après le décès de mon compagnon le 28 juin.
Il souffrait de troubles schizo-affectifs/bipolarité selon les documents que j'ai reçu après son décès.
Je me sens perdue. Car ma belle famille me tenait insidieusement pour responsable de ses problèmes de santé depuis de nombreuses années (il a eu des épisodes de décompensation psychotiques qui ont débuté avant que l'on se connaisse ), quand bien même il y ait une composante familiale (son père a souffert d'alcoolisme, sa grand-mère de trouble bipolaire, une de ses tante de troubles bipolaire et une de ses cousines a mis fin à ses jours).
J'ai rencontré François quand j'avais 19 ans, lui en avait 25. Nous avons cheminé ensemble pendant près de 16 ans. Et avons souvent eu le sentiment d'être jugés par ses parents, de façon indirecte. Quelque chose de pesant. Les psychologues que nous avons consulté ses dernières années nous orientaient vers l'idée que François n'avait pas coupé le cordon avec ses parents et que ces derniers avaient besoin de maintenir un contrôle sur lui donc sur nous, qui plus est du fait de la vulnérabilité psychique de François ("l'enfant malade").
Ces derniers mois, ses parents tenaient un discours abominable à mon sujet, disant à François que j'étais une perverse narcissique cachée. François n'en pouvait plus de nous voir souffrir mutuellement de cette situation. De son côté, il reconnaissait tenir un double discours par peur d'être jugé. Depuis que nous étions jeune, j'avais l'habitude de voir François se plaindre auprès de ses parents mais nous le prenions à la dérision à l'époque. Sauf que quelques années plus tard, les infirmières de l'hôpital m'ont expliqué que je devenais sa persécutrice quand il décompensait. Et après son décès, ses parents m'ont dit en relisant tous nos messages, ils étaient consternés de voir que nos échanges étaient pacifiques contrairement à ce qu'il leur laissait entendre.
Cette histoire est vraiment étourdissante et énergétivore.
Je me demande encore aujourd'hui quelle attitude avoir vis-à-vis des grands parents. Une partie de moi aimerais couper les ponts, une autre les crains.
Je me rends bien compte à quel point j'ai été abîmée par cette histoire. Cependant, quelque chose au fond de moi de l'ordre de la colère et de l'injustice me fait me dire, ce que ma psychologue ose affirmer, que ce sont ses parents qui ont nourri sa psychose et que leur famille est "une machine de destruction massive". J'ai encore du mal à me dire cela, même si leurs réactions et attitudes des derniers mois me choquent (ne demandent pas de nouvelles des enfants, n'ont pas invité les enfants aux funérailles, ont emporté le corps de François loin de nous, chez eux dans les Antilles, et maintenant semblent vouloir brader le prix de la maison qu'ils veulent racheter aux enfants alors qu'ils sont millonnaires).
Je comprends que nous étions dans un système d'emprise toutes ces années mais je n'imaginais pas à quel point il m'aurait affectée.
J'ai du mal à sortir de tout ça. Je voudrais pouvoir tourner la page car tout cela gaspille mon énergie. Energie qui m'est précieuse car je suis seule à présent à m'occuper des enfants, ma famille ne vivant pas à proximité.
Je suis désolée d'avoir été si longue mais cela me pèse tellement. Je n'ai que 34 ans et j'ai l'impression d'en avoir 20 de plus après tout ce que j'ai vécu depuis que je suis née. J'ai besoin d'amour, de sincérité et de joie à présent. De m'entourer de personnes bienveillantes et équilibrées. Et j'ai vraiment envie d'y arriver. J'aimerais déménager mais je ne sais pas où. Et m'épanouir professionnellement (je me suis formée à la naturopathie et à la médecine chinoise mais me sens tellement lessivée par cette histoire que je ne suis pas prête à reprendre les accompagnements). J'aimerais travailler à mon compte pour plus de flexibilité dans ce contexte sanitaire par rapport aux enfants. Peut-être écrire, enseigner, vendre ou me former...
Merci beaucoup de vos éclairages.
Adeline