par omicron » Sun May 05, 2013 5:55 pm
Salut Moua,
Le problème vient de la manière dont tu poses la question.
Tu ne fais qu'entretenir le sentiment d'impuissance en posant la question pour elle, alors que tu devrais, si tu veux réellement l'aider, poser la question pour toi, pour savoir comment l'aider.
Parce que comme dit plus haut, quels que soient les conseils donnés, si elle ne les applique pas, qu'y pourras-tu ? Ca te fera te sentir impuissante comme les autres fois.
On pourrait te dire un tas de trucs, "il faudrait qu'elle fasse ci ou ça", etc, mais s'il n'y a personne pour le faire derrière, à quoi cela servira-t-il ?
Donc si tu veux aider, alors pose la question dans ce sens, mais centrée sur toi.
Parce que tu ne peux pas aider ton amie si tu es décentrée. Tu ne pourras l'aider, de quelque manière que ce soit, qu'en étant alignée, en faisant ce qui est juste, ce genre de cas est très délicat, donc plus tu vas être dans les émotions, plus tu vas etre toi-même impactée, décentrée, par l'histoire de ton amie, et par ta propre peur, moins tu pourras apporter une aide efficace.
Par ailleurs, si ton amie a un truc de victime en elle, qui a tendance à "chercher les coups", et à venir s'en plaindre après, alors en lui donnant des conseils, tu ne l'aideras pas, parce que c'est le principe de la victime, le truc qui s'auto-entretient intérieurement, qui fait que l'on quête des solutions mais qu'on n'en applique aucune.
Tu l'aideras plus en reconnaissant son libre arbitre même dans ton attitude, et en lui faisant clairement comprendre que tu ne peux rien pour elle si elle ne s'aide pas elle-même.
Tout en pouvant être présente pour écouter, mais sans non plus alimenter des mécanismes où elle choisit de subir, elle se plaint, ensuite elle y retourne etc.
Et pour finir, l'impuissance peut arriver aussi parfois, et on ne peut pas toujours faire quelque chose pour quelqu'un.
Enfin, pour finir vraiment, je dirais que si c'est au point que tu craignes pour sa vie, alors je ne sais pas mais peut-être existe t il des procédures judiciaires d'assistance à personne en danger, de la même manière que si tu entendais ta voisine hurler parce que son mari lui cogne dessus, je veux dire que ce genre de choses doit exister, peut-être que la police ou des instances comme ça ont des solutions, ou que tu peux au moins les consulter. Si c'est à ce point, de danger physique, alors pour le coup je pense qu ec'est encore moins de demander au tarot "ce qu'elle peut faire" qui est utile, mais de prendre ton courage à demain et si tu veux vraiment lui porter assistance, alors le faire pleinement et concrètement.
Mais en gros, te positionner clairement.
Et par rapport aux responsabilités que toi tu veux prendre.
Parce que là c'est pas très clair, tu veux l'aider mais tu poses une question qui ne permettra pas de le faire.
Jusqu'à quel point es-tu prête à t'investir ou pas ?
Je mets les pieds dans le plat parce que là tu évoques des choses vraiment graves, et que je pense il faut être clair : soit elle est réellement en danger de mort, auquel cas en effet rester les bras croisés semble difficile, mais du coup faut peut-être être un peu plus cash quoi. Et comme dit réalité aussi, se renseigner sur les situations comme ça, il y a des structures qui connaissent bien ça, et qui peuvent conseiller les proches.
Soit elle ne l'est pas, et là, beaucoup de choses dépendent aussi de la manière dont tu l'aides, dont tu te positionnes.
Et le dernier truc qu'on ne peut pas aider quelqu'un qui ne veut pas être aidé.
Es-tu sûre que ton amie veut être aidée ?
Et quand je dis aidée, c'est pas juste écoutée, choyée, et consolée par une amie. C'est aidée, dans le sens de ce que ça pourrait faire bouger, remuer, poser comme remises en questions.
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"