Cher promeneur, tes promenades ont un sens aigu de la perspicacité, je pensais ce matin à ces mots " Gâtés " trop gâté par la nature, par la vie, par "la mère", béni des anges, enfant lègé et heureux d'être, joueur et aimant, espiègle et créateur, naïf, aimant faire les quatre cent coups, et rêver des filles.
Mon père était très dur, trop dur avec moi et mes frères, parfois renfermé sur lui même donnant peu d'affection ils ont subi, et ma mère et mon frère ont voulu me protéger de cette dureté. Alors tout s'embrouille parfois, le père à combattre, la mère à se détacher, le frère comme protecteur et substitut d'une éducation ou d'une présence masculine, je l'admirai, âgé de 10 ans de plus que moi.
Comment se sortir de cet embrigadement, inconscients qu'ils étaient, de l'impact que cela pourrait avoir sur moi, moi l'enfant débordant d'amour et de tout ce que j'étais.
Aujourd'hui, un homme ultra-sensible, aimé par mes amis, responsable, ayant gagné beaucoup d'argent, qui ose les plus grands défis, en jouant des rôles de théâtre d'envergure, (à mon niveau, je précise car je ne suis pas connu, au cas où vous vous poseriez la question), plein des sentiments humains, ceux la même qui me restent parfois collés au ventre dans la vie ou qui débordent d'affection quand j'aime, quand j'aime "trop" moi aussi, comme ma mère m'aime "trop".
Elle a toujours été là, "trop" là surement, je m'en suis, après la mort de mon père, sentis responsable, responsable parce qu'elle avait besoin d'aide et que j'étais le seul à pouvoir l'aider, elle l'avait toujours fait pour moi, c'était mon tour de lui rendre cette aide, mes frères m'ont chargé inconsciemment de cette responsabilité, aujourd'hui encore, ils ne prennent pas beaucoup le relais, mais un peu plus tout de même, nous sommes à égalité d'âge à présent 47, 57, 64, enfin des hommes et plus les enfants de...
Je lui ai beaucoup parlé à mère ces derniers mois, une sorte de mise au point, à jours, à toujours, sans reproches, sans regrets, violent parfois, triste aussi, à me dire," Stop! à quoi bon charger cette femme, qui a vécu pour son mari, malade très tôt, souvent à l'hôpital, vécu pour ses enfants, travaillés pour ses enfants, aimés ses enfants, et moi en particulier, parfois avec ce sentiment exacerbé des mamas espagnoles, comme elle l'est, cette inquiétude, castratrice, et cette notion culpabilisatrice du "sacrifice". Il m'a fallu tout ce temps pour encaisser toutes ces, ses charges affectives et les digérées, j'en viens à bout, mon travail intérieur, "inter-rieur" en vient à bout.
Elle n'a jamais voulu me faire culpabiliser de quoi que ce soit, mais la nature humaine est bien plus complexe qu'il n'y parait, et elle joue toute seule son rôle, enfin son mauvais rôle de la souffrance, de la culpabilité, et de l'addiction aux sentiments protecteurs.
Macbeth dit : "cette vision de ma culpabilité m'arrache les yeux... " moi je dis : "cette séparation de cette femme que j'aime, j'aimais, je ne sais plus trop où se situe l'amour dans tout ça, m'arrache le ventre."
L'image parle d'elle même, Le sentiment vécu à l'intérieur est douloureux, la nouvelle naissance est douloureuse, mais salutaire.
Là, je suis à court de réflexion, de ressentit et pourtant, ce que j'aime élaborer mes sentiments profonds et les faire partager, à qui veut bien les lire ou les entendre.
Merci promeneur,regarde le résultat de ce tirage où il m'emmène à me dévoiler, peut être parce que je reste anonyme, parce que je ne te connais pas, ni tout ceux qui me liront, peut être parce que cela pourra aider quelqu'un d'autre, en tous les cas, merci.