Re, re,
(j'aime ces échanges)
passepartout a écrit:Moi je veux bien être empathique, te dire que c'est injuste et tout ce qui va bien aller pour te rassurer, te faire plaisir et conserver un espoir et des voeux pieux, c'est facile.
Rassures-toi, ce n'est pas ce que j'attends pour autant, du moins que c'est injuste, non, mais que oui, ça va aller parce que je peux y arriver, bien sûr
passepartout a écrit:c'est qu'ils t'envahissent beaucoup plus qu'eux ne le voudraient
N'est ce pas toute la difficulté des questions sentimentales ? Que les émotions nous submergent, comme des flots qui sont difficiles à canaliser et à maitriser ? Qu'il faut parfois du temps pour y parvenir ?
Ils m'envahissent certes, mais de moins en moins, de loin en loin, l'un est déjà presque complétement sorti de mes pensées, et même si les blessures laissées par lui sont encore parfois vives, elles cicatrisent, lentement mais sûrement.
Et le second, je travaille encore dessus, et j'ai bon espoir d'avancer plus vite, plus franchement aussi, les enjeux ne sont pas les mêmes dès le départ, j'ai gagné en lucidité sur mes tendances à la dépendance affective, et chaque jour, j'ai l'impression de progresser, de m'éloigner davantage des faux espoirs avec lui. Il y a bien sûr des rechutes, de plus en plus brèves, de plus en plus rares, je sens que j'avance vers une réelle guérison des ces deux histoires, que je perçois mieux les mécanismes qui m'ont enchainés à eux, et en même temps qui ont bloqué toute possibilité d'évolution ou de construction.
Dans le premier cas, la passion a été alimentée par toute l'énergie qui m'a submergée en quittant mon conjoint, le sentiment grisant de la libération de tout ce qui avait été contenu, enfoui pendant longtemps à défaut d'être utilisé correctement. Cette grande éruption très porteuse, très motivante pour aller de l'avant, mais aveuglante aussi. La passion pour cet homme pris, réceptif, en demande de cette énergie, c'était fort, porteur, mais mal utilisé et voué à rien, car je n'étais pas non plus prête à construire à nouveau avec quelqu'un, le choisir, lui, marié, c'était choisir un impossible, j'en suis consciente, je l'ai compris tôt, je n'avais juste pas encore saisi que j'avais besoin, non pas de vivre "intensément" pour me libérer vraiment, mais de faire un travail de deuil, concentrer cette énergie sur moi-même et l'utiliser pour être mieux profondément, davantage en accord avec moi, m'aimer mieux.
Le second... a servi de déclencheur au deuil et à la prise de conscience de mon histoire passionnelle, il m'a un temps réconcilié avec des "possibles", possible de laisser un homme entrer à nouveau dans ma vie, même pour un temps court, possible d'essayer, il a meublé le vide laissé par le chambardement précédent. Mon attachement à lui relève plus de l'amour-propre, à une blessure narcissique causée par l'histoire d'avant, qui est lente à cicatriser, mais sur laquelle je travaille, notamment grâce à tes interventions et celles de Poussière d'étoile, vos conseils de me recentrer sur moi, de moins "intellectualiser", trouver l'équilibre fragile et difficile entre émotion et intellect, l'un portant trop haut, l'autre trop bas, et finalement, je sens bien là aussi que l'éloignement devient plus doux et moins douloureux, que je suis plus douce dans mon jugement sur ces histoires, et donc plus douce avec moi, plus sereine.
Petit à petit.
passepartout a écrit:Développer le courage en soi pour affronter nos problémes est beaucoup plus difficile que de façonner sa vie par du paraître intellectuel et des amours impossibles.
Je ne crois pas manquer de courage, ni au quotidien, ni pour affronter mes démons, je manque parfois (souvent ces deux dernières années) de courage pour tenir bon et persévérer sur cette voie ardue, prometteuse, mais parfois longue et pleine de pièges.
La fatigue dans le sens large du terme n'est pas bonne conseillère, là aussi il difficile de maintenir l'équilibre quand le corps est tant sollicité (par le boulot surtout). Mais je calme le jeu en m'octroyant davantage de temps malgré tout, un peu plus pour me reposer, j'allège mon planning, et un peu à nouveau de temps en temps pour voir du monde, partager des moments sympas qui font du bien et change l'air.
J'apprends là aussi à moins me mettre sous pression, à ne plus tenter de tout réussir parfaitement tout le temps, moins maniaque à la maison, moins speedée au boulot quand ça n'est pas nécessaire, plus distante avec mes stress financiers en relativisant et me concentrant sur les besoins matériels essentiels.
Petit à petit là aussi.
passepartout a écrit:Je suis simplement révolté par ce qui t'arrive et par ces tendances tarologique tu Tarot mou comme les vies molles. Et puis quand il faut être empathique, il faut être empathique, et quand il faut être réactif il faut être réactif, c,est tout.
Alors oui, c'est lent, et c'est mou, et ça m'agace
Mais je tente des choses, je ne baisse pas les bras, cette candidature était une belle tentative, elle n'a pas marché, mais je ne compte pas abandonner pour autant ! Mon cv est bien refait, j'ai donc à nouveau un outil que je compte utiliser dès qu'une opportunité se présentera à nouveau, et en attendant, je vais rencontrer du monde, repartir avec mon bâton de pélerin pour me montrer, faire savoir à nouveau que je veux évoluer, candidater spontanément, bref, bouger pour faire bouger les choses. Et dans mon poste actuel, je bosse mieux, pour m'imposer mieux, mieux me positionner mieux défendre mes intérêts.
passepartout a écrit:Tu est dans des carcans et tu veux les faire évoluer, tu te trompes, les carcans il faut les faire exploser.
Sans doute as tu raison là encore, mais la question reste "comment concrètement ?"
Au boulot, je ne peux tout envoyer balader, démissionner, ni taper du poing sur la table (hum, ça j'ai déjà tenté...), je n'ai l'impression que je ne peux que sauter sur les occasions, tenter de choses en me proposant ailleurs, m'améliorer pour récolter des fruits.
Sentimentalement, inutile de rompre, tu l'as dit, je suis seule
mais je m'efforce vraiment de faire le deuil, et de me recentrer, de mieux percevoir ce que je veux, de mieux comprendre mes blocages, mieux ressentir mes désirs profonds et mes besoins réels.
Je bosse, je t'assure !!!
passepartout a écrit:Sinon ils deviennent des valeurs référentielles, c'est ce qui t'arrive.
ça me parle totalement ! Tout ce qui est arrivé émotionnellement ces deux dernières années m'a marqué au point que j'ai perdu en quelque sorte "la foi", la confiance,parce que je m'étais toujours plutôt sentie "vernie" en amour depuis mon plus jeune âge, et en ce moment, je réapprends à avoir confiance en moi, en mon avenir... à sortir de l'idée que c'est comme ça, je ne peux plus avoir que ce genre d'histoires pas terribles. Est-ce ça faire exploser le carcan ? Faire péter cette idée que le meilleur était derrière moi, que je ne pouvais avoir autre chose, que j'étais maintenant destinée à ça ? cette muraille dans laquelle je me suis enfermée sans m'en rendre compte ?
Peut-être est ce cela ?
De la même manière, cette idée suivant laquelle je dois me contenter de ce que j'ai professionnellement et matériellement parce que je ne peux prétendre à mieux ? (beaucoup plus lointain pour la peine, là)
Si c'est ça les carcans, pas encore gagné, mais je sens que ça se fissure, fortement, et alors, oui, je suis beaucoup plus optimiste qu'il y a encore quelques jours, je sens que ça craquelle, que je suis en bonne voie pour me libérer de ça.
Je reprends les rennes, je ressens la lumière chaleureuse et solaire qui m'animait si bien et généreusement briller à nouveau, de plus en plus fort, de plus en plus tranquillement aussi, moins comme un grand incendie qui ravage tout.
Tu sais, en fait je me sens un peu comme ces terrains ravagés par les incendies ou les éruptions volcaniques, après la destruction, après la désolation des paysages noircis mais toutefois fertiles, le printemps suivant, la nature reprend ses droits de plus belle, petit à petit, je sens que ça bourgeonne à nouveau en moi.Que je vais pouvoir "m'habiter" à nouveau en somme.
Quoiqu'il en soit, même si l'expression "coup de pied au cul" ne te plait guère à juste titre, cet échange m'a permis de mettre à plat des ressentis, des réflexions, des émotions qui naissent en moi et que je sens prometteuses, porteuses de libération pour plus de mouvement !
Et ça c'est aussi un pas en avant de plus.
Merci Éric pour ton temps, ton écoute, tes conseils et ta franchise aussi (bien sûr).
Amicalement.