hola ma belle,
bon ça y est, j'ai réussi à sortir de ces murs, pour cette fois-ci en tout cas.
une semaine entière pour réussir à envoyer dix mots en gros, pour dire que j'aime pas manquer à ma parole mais que là je ne peux pas appeler parce que je suis pas prête.
ça parait pas grand chose de l'extérieur, pour moi ça m'évoque vraiment ces cartes force jugement maison-dieu, comme réussir à "recracher" quelque chose, sortir quelque chose de moi qui était resté coincé dans la gorge : son "intrusion" par le coup de fil, et ma propre parole disant que j'allais rappeler alors que en moi ça ne veut pas de contact actuellement par la voix avec elle. (et aussi pas avec mon beaup qui traine toujours dans les parages donc je suis obligée de compter toujours avec les deux quand je pense à ma mère).
comme éjecter... un noyau de cerise
sans blague, ça me fait vraiment le même effet.
réussir à hoqueter un bon coup, et recracher ce foutu noyau qui était resté coincé à m'étouffer.
ton indication sur la commune m'a énormément aidée, en fait ça m'a prise au ventre et à la gorge, la notion même de révolution avortée pour moi est assez terrible, même si par ailleurs je n'aime pas non plus la violence des révolutions, et j'ai vraiment ressenti après ton message toute l'ambivalence de ce qu'est une révolution, quand on soulève tout, comme on peut, violemment, emporté par la colère et la fureur et le désir de liberté si profond en même temps, quand l'oppression est devenue tellement insupportable que l'on ne peut plus voir clair et agir calmement, et qu'il faut "tout casser", lever les barricades, pour réussir à faire bouger quelque chose autour, mais, surtout, quelque chose
en soi. et c'est exactement ce qui s'est passé pour moi l'an dernier. le parallèle avec la commune (qui est un épisode de l'histoire qui m'a toujours beaucoup intriguée, perturbée quelque part, émue, alors qu'en général l'histoire de france me laisse froide) m'a vraiment connectée avec tout ça, + l'aspect féministe qui s'est mêlé à la commune, avec Louise Michel notamment, et donc le lien avec l'histoire des cerises comme ornement féminin, et tout ce qui rejoint la femme, moi en tant que femme, face à ma mère, ma rebellion contre sa tentative d'enterrer qui je suis notamment au niveau professionnel, mes projets, qui émanent de ma créativité personnelle, de mes désirs profonds, de ma réalisation individuelle en tant que personne ET femme.
bref, l'univers a bien fait son boulot avec ce message qu'il m'a envoyé, et tu m'as vraiment donné la clé pour le décoder.
j'avais lu qu'il y avait des liens avec la commune mais j'avais comme zappé cette info, il a fallu qu'elle me soit vraiment mise sous le nez pour que je la ressente pleinement.
Il y a une chose que je veux clarifier maintenant que tout cela a décanté, il y a eu un cycle de 7 jours depuis l'appel de ma mère, mais il s'est passé quelque chose dont je n'ai pas parlé encore au milieu de tout ça et qui m'a perturbée en profondeur, avec un très fort sentiment qu'il y avait un lien, mais lequel ? je n'en sais rien.
Mais je sais que c'est pas anodin.
Il a fallu que je prenne la pilule du lendemain la semaine dernière, très exactement au même moment, en parallèle de l'appel de ma mère. En fait quand le téléphone a sonné, et que je n'ai pas décroché pour découvrir après (heureusement que j'ai pas décroché vu que je connais pas son numéro j'aurais pas su que c'était elle et j'aurais dû gérer ça par surprise, ça aurait été totalement déstabilisant et perturbant) que c'était ma mère, on était en plein stress et en pleine discussion après avoir découvert qu'il y avait eu accident de préservatif.
Discussion stress parce que pour moi prendre la pilule du lendemain était loin d'êtr eune évidence, ça a un peu à l'encontre de tout mon rapport à mon corps, depuis plusieurs années, donc réussir à décider de la prendre m'a demandé de lâcher vraiment sur des choses, pour des raisons plus "élevées", et ça n'a pas été du tout facile et évident pour moi. Même si au final je suis pleinement en accord avec le fait de l'avoir prise. Et d'avoir ainsi stoppé tout un facteur de stress intense, un risque de tomber enceinte (qui existait réellement, même si pas non plus à 100%), etc etc.
Mais voilà, c'est quoi ce truc qui s'entremêle au même moment dans ma vie ?
En acceptant de me préserver (et de préserver mon amoureux) de ce risque, j'ai le sentiment d'avoir défait une énorme chaîne, un schéma profond, sauf que je sais pas lequel.
Et il y avait un lien avec ma mère. C'est comme des non, hyper importants, posés à des moments clés.
C'est comme prendre de plus en plus la maîtrise de ma vie, dans le sens que ma vie "m'appartient", que je peux décider, que je suis pas obligée de me laisser ballotter par des accidents, ou des trucs qui viennent de l'extérieur sans me demander mon avis, ou pas au bon moment.
Et si je fais le parallèle c'est que ce post avait démarré sur l'histoire de ma relation amoureuse chaotique avec un gars qui lui aussi a tendance à débarquer toujours au moment où il faut pas, et là c'est ma mère qui est arrivée en plein milieu d'un truc délicat à gérer.
C'est comme si y'avait des gens comme ça qui flairent les emmerdes, et qui débarquent soit pour foutre la zone, soit surtout le plus souvent pour jouer les sauveurs (c'est exactement ce qui s'est passé avec ma mère l'année dernière, dans le sens où ce n'est pas moi qui l'ai spontanément appelée pour lui demander de l'aide pour mon déménagement, je n'y aurais jamais pensé, c'est au moment où j'allais mal, en pleine décision de rupture et de déménagement, au plus bas des émotions, où ma mère qui n'avait pas appelé depuis des mois, d'un coup a téléphoné, et moi je me suis accrochée à cette planche de salut alors que c'était la pire des conneries à pas faire, mais je le savais pas à ce moment-là, enfin pas consciemment).
Et il faut avoir la force de dire non quand on va mal, à quelqu'un qui arrive avec une solution toute cuite et toute prête, parce que c'est tellement tentant.
Sauf que c'est une graine de souffrance pour la suite.
Mais tant qu'on l'a pas expérimenté concrètement, on le sait pas, donc on se fait avoir. Enfin moi c'est ce que ça m'a fait en tout cas.
Bon bref.
Il me semble aussi que dans le fait d'avoir stoppé le risque de grossesse (alors que ça fait pas mal d'années que je pense à avoir des enfants et que pour moi c'est difficile de dire à mon corps : non non pas de grossesse là, alors que j'en ai profondément le désir d'avoir des enfants avec un homme que j'aime et avec qui je me sente bien, ce qui est le cas actuellement dans ma relation même si y'a plein d'autres paramètres empêchant autour) il y avait comme le fait de briser un schéma d'engendrement, de "pourquoi on fait les bébés dans ma famille", de briser un truc de ma lignée, de mon rapport en tant que femme à la maternité, etc etc.
Donc, Tarot, que s'est-il passé là ? c'était quoi ce cycle de 7 jours, où ça s'est mélangé l'histoire avec ma mère et mon rapport à la maternité ?
Bisous
Omi
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"