Salut Novella,
J'en veux à mes parents parce qu'à cause d'eux je passe mon temps à me sentir insuffisant. Voire nul. Je n'arrive pas à devenir qui je suis vraiment, je me sens captif d'une identité minable.
Mon père fut totalement absent ce qui pour un garçon, en particulier introverti sensible est lourd de conséquences néfastes; j'ai toujours le sentiment de ne pas être assez bien, pas assez masculin en quelque sorte, ce qui m'amène à complexer face aux filles et haïr les mecs ordinaires à l'idée qu'ils aient quelque chose que je n'ai pas, à plus forte raison quand il s'agit des faveurs de celle que j'aime, là c'est la déglingue!
Le complexe que j'évoque n'a voir avec mon pénis c'est psychologique.
J'ai décidé d'essayer de m'aimer davantage en commençant par de ne plus culpabiliser d'exister, chose quasi impossible quand tu souffres d'être ignoré et que tu te détestes.
Je me sens prisonnier d'une identité que je déteste. Mon père avec lequel je n'ai aucun rapports s'en fout complètement de ma vie (il pense "t'es grand tu te démerdes...", c'est un inconscient), ma mère m'insupporte dans la mesure où elle valide l'identité dont j'essaie de me débarrasser.
Elle ne sait pas que j'aime une fille, elle sait presque rien de moi mais elle a passé tout l'été dernier à me qualifier de vieux garçon, de raté, à dire que si je n'avais personne je pouvais me tirer une balle. Au fond elle n'est pas mal intentionnée mais le fait est qu'elle ne remarque que ce que je n'aime pas chez moi, ou ce que je redoute d'être, elle me donne le sentiment que quoi que je fasse, je ne serais jamais assez bien, assez beau, assez intelligent.
Mon père ne s'intéressa à ma vie amoureuse qu'il y a cinq ans uniquement pour savoir, je cite, si j'étais "amoureux d'un mec". Autrement dit il était presque convaincu que je n'étais pas attiré par les filles sans doute parce qu'à vingt ans on ne m'avait vu avec une nana (ni avec aucun mec, si il avait eu un minimum d’intérêt réel pour ma personne il aurait vu que j'étais très dépressif et isolé, ne côtoyant personne c'était tout le problème).
Toujours est-il qu'étant sensible j'ai pris ce soupçon très au sérieux, choqué de me rendre compte à quel point même ton entourage pouvait te juger sur rien du tout. J'y ai réfléchi durant deux ans voulant comprendre pourquoi je n'étais pas aimé mais jugé. Le croiser provoque une réaction de dégoût chez moi.
Quant à mon absence de petite amie durant mon adolescence ce n'était pas dû à un manque de succès-au contraire on m'abordait au lycée mais que des personnes ne me disant rien tant physiquement que mentalement- mais d'opportunités de rencontres. Avant vingt-trois ans (il y a deux ans) je n'avais jamais rencontré une fille qui m'intéresse vraiment en tant que personne. Ma "jumelle" avait alors huit ans de moins que moi mais je n'y songeais même pas, la trouvant très intelligente et sensible. Être en sa compagnie était un plaisir d'une profondeur inégalable, il me vint naturellement à l'esprit qu'il y avait une connexion inexplicable entre nous.
Par ailleurs, je n'ai aucune difficulté à discuter avec des filles évoluées dans la vingtaine mais elles sont pour moi d'une platitude à mourir à côté d'elle. Ce n'est même pas tant un problème d'attirance, trouver une personne qui me plaise assez n'est pas très difficile mais si la conversation ne décolle pas et que je ne sens pas une complicité profonde je perds tout intérêt.
Il est vrai que ne sortant jamais je ne risque pas de faire de nouvelles rencontres mais cela ne fait pas partie de mes priorités; je suis d'avis qu'on peut favoriser une rencontre mais que cela ne s'invente pas (les rapports humains dans la vie sont un peu plus complexes que dans les SIMS) et je ne crains pas la solitude.
Avec mon tempérament généreux, mon désir de partage je souffre d'être seul en permanence, préférant néanmoins cela que de perdre mon temps avec des gens qui ne me correspondent pas.
Depuis le début de la décennie elle est la seule personne que j'ai envie de voir alors que me passe assez facilement des gens, c'est dire comme elle est pleine de signification pour moi!
Pour en revenir à celle que j'adore, lorsqu'elle m'éconduisit il y a deux ans (en demandant pleine de confusion si j'étais amoureux; je l'aimais pour elle-même mais par pudeur je dis évasivement qu'elle me plaisait sans même la regarder dans les yeux, ce à quoi elle répondit que ce n'était pas réciproque en regardant elle aussi dans une autre direction; elle parla néanmoins de m'apprécier beaucoup et d'une complicité-elle n'usa pas verbalement d'une formule banale du genre "soyons amis" c'était un rejet ambigu) il me sembla donc que c'était essentiellement un rejet superficiel.
Une immense déveine due aux circonstances et à mon cruel manque de confiance en moi.
Quelques semaines plus tôt elle parlait de se côtoyer davantage en me regardant très intensément... j'embrassais sa douce joue au moment où nous nous disions au revoir dans le contexte où nous nous étions rencontrés.
Première manifestation d’affection après des mois de froideur apparente car exprimer de l'affection n'est pas naturel pour moi y compris si j'ai ai beaucoup.
Quoiqu'elle ne reculât pas à compter de ce soir il fut impossible d'échanger autre chose que des banalités avec elles maximum cinq minutes par semaines. Deux mois plus tard elle me poussa à parler de ce que je ressentais dans une petite pièce pleine de monde où j'étais terriblement mal, pour finalement me laisser entendre quand j'avouais vaguement qu'elle me plaisait que ce n'était pas réciproque. Je ne pouvais lui parler de mon amour profond dans si contexte si peu intime.
Elle n'avait personne non plus.
J'eus un vertige de l'âme. Trop profondément accablé pour lutter... Mais je gardais espoir d'un miracle les mois suivants.
Quelques mois de relations horriblement superficielles plus tard j'appris en la questionnant un jour qu'elle refusait violemment de me voir (ma proposition restait amicale en dépit de la grande ambiguïté qui planait toujours entre nous) qu'elle voyait un type.
Que je finis par le croiser brièvement un soir qu'il était censé venir la chercher, mais comme il ne se décidait à arriver je l'accompagnais à lui.
Quelle ne fut pas ma déception en voyant finalement apparaitre un adolescent très ingrat, presque fantomatique de manque de charisme aux manières artificielles! Je le détestais sur-le-champ, l'espèce de suffisance hypocrite émanant de sa personne m’écœura autant que l'idée d'un type aussi unidimensionnel dans la vie de celle que j'adore. Si encore je pouvais en être positivement jaloux en ayant quelque admiration! Cela serait encore assez beau; je n'eus qu'une mépris intense pour ce péquenaud qui avait l’outrecuidance extrême de me piquer ma bien aimée en ayant l'air de trouver ça parfaitement normal.
Je suis une bombe à coté; on me regarde souvent ce que je trouve toujours bizarre car j'ai une bien piètre image de moi mais qu'importe. Des inconnues m'ont même fait des déclarations amoureuses à haute voix dans la rue.
Le fait est que jusqu'à présent c'est lui qu'elle a choisi comme amoureux, pas moi!
Je pense que leur relation insipide est surtout basée sur une attirance réciproque instantanée et un univers commun (si une métaphore te parle davantage, ce n'est pas une plante rare et magnifique qui aurait besoin de temps, de soins spéciaux pour s'épanouir mais une vulgaire fleur artificielle, presque grotesque)... Quelque chose de simple, dont la platitude est rassurante. Je ne la pense pas faite pour une telle vie et cette idée me consume d'horreur. J'ai conscience que plus elle s'enfonce dans cette ornière, plus cela compromet nos éventuelles relations car je suis trop spécial, j'ai un idéal absolument incompatible avec le mode de vie proposé et largement accepté par la plupart des gens. D'où ma solitude.
Par insipide j'entends sociale et ultra prévisible, tant physiquement que mentalement tandis nous formions une paire authentique laissant entrevoir une relation humaine proprement exaltante. Les gens nous regardaient, quand nous parlions il y avait une sorte électricité dans l'air de sorte que les regards convergeaient vers nous.
J'ai beau avoir du charme et un certain succès ainsi qu'un contact plutôt aisé avec la gent féminine, physiquement parlant il est mon contraire. D'où que je pense que je ne suis pas vraiment son genre et qu'elle me rejeta amoureusement pour cette unique raison.
Pour ma part j'ai découvert grâce à elle que je pouvais aimer un être au delà de son physique.
Je n'ai commencé à la désirer qu'en l'aimant déjà profondément de façon platonique depuis des mois, cela ne fut pas un désir immédiat, puis un "amour" prononcé en vertu d'un attachement à ce désir. Voila pourquoi je dis que l'aimer fut révolutionnaire pour moi.
J'étais fort attaché à elle avant de désirer une relation intime, pour la simple raison qu'elle était la personne la plus attachante que j'eus jamais connue!
Je redis qu'elle n'est pas superficielle et à priori très loin d'être idiote, je n'avais pas du tout l'impression qu'elle était du genre à s'arrêter à une apparence. Je ne conçois pas qu'elle préfère aller avec un être disgracieux lui vouant un petit amour médiocre qu'avec moi!
Détrompe-toi, je ne lui en veux pas profondément, si je lui en voulais je serais incapable de lui écrire quoique ce soit, quand j'en veux à quelqu'un je ne cherche pas assidument le contact.
Avant de devenir soudainement méchante avec moi elle fut gentille comme personne.
Pour en revenir à la connexion, en février elle la mettait en doute, pas le mois dernier.
N'aime-t-elle donc quelqu'un que pour son apparence si tant est que cela plaise à son goût?
C'est ça l'amour pour elle?
Je semble drastiquement bloqué depuis avant-hier.
Je ne peux plus lui envoyer de messages (entre février et mon dernier j'en envoyais plus de dix milles relatant mes états d'âmes, et souvent des longs quand on aime on compte pas c'est vrai, cela dit mes sentiments ne constituaient qu'un sujet parmi d'autres, c'est surtout que j'éprouve une joie infinie à partager avec elle) et quand j'appelle il n'y a aucune tonalité.
Elle a peut-être fini par se dire à juste titre "si je laisse ce cinglé m’inonder indéfiniment de messages il ne viendra pas me trouver avant six mois ou plus", car lui écrire presque en permanence me faisait beaucoup l'éviter en quelque sorte. A moins que son plan ne soit de m’annihiler.
Tirage effectué avec mes propres cartes toutes usées et crades-mais que j'adore- à force que je les tripote de mes mains moites. Il n'empêche qu'elles sont vraiment de bonne qualité pour tenir autant le coup.
16+7= 23, 3+2= 5; Le Pape.
16+7+19= 42=6; L'Amourevx. Le personnage au centre qui peut très bien symboliser une fille face à un choix. Cela n'est pas très nouveau, il y a un an et demi je lui demandais de me donner un nombre pour tirer une carte qui à ses yeux me représente cela tomba sur l'Amourevx (elle ne connait rien au Tarot, puis elle finit par me dire qu'elle en avait marre de mes cartes et de mes questions).
Les deux personnages se retrouvent à terre sur la première carte et par l'action miraculeuse du Chariot sont harmonieusement réunis.
La question est: comment être enfin avec celle que j'adore? Comment faire un pas vers cette réalisation?
Le Chariot peut aussi représenter ma reprise d'études suite à une période d'errance dangereuse, et nous sommes dans la même fac...
Cette carte représente pour moi la confiance en soi totale, mais j'en suis dépourvu la plupart du temps. Pire, quand je prend conscience de mes atouts et de mon triomphe potentiel je me sabote, honteux.
Pourquoi? ans doute parce que je suis loin de m'aimer inconditionnellement, je ne me donne pas ma chance.
Je suis capable comme je l'ai découvert ces deux dernières années d'aimer follement, mais je n’arrive pas du tout à concevoir qu'une fille puisse me désirer, m'aimer, vouloir être avec moi.
Pourquoi suis-je comme ça? Comment changer?
Comment me convaincre que je mérite mieux et agir en conséquence?
Carte très masculine, mais comme je suis sensible et différent (timide, bien plus contemplatif qu'actif, ce qui ne veut pas dire que je me vois comme un amant potentiel nul, je suis contradictoire) je ne sais pas du tout comment me
conduire en ayant la certitude d'être assez masculin car mon père ayant été absent je n'ai pas appris cela.
Je rappelle que le mois dernier je projetais de l'approcher à la fac pour finalement passer derrière elle sans même oser lui dire bonjour! Cela illustre bien mon problème. Si j'avais été assez sur de moi un tel truc serait jamais arrivé, si ça se trouve on se reparlerait à l'heure ou j'écris ces lignes.
Il me semble que la question n'est pas de dire si oui ou non l'union désirée idéale du Soleil sera possible mais quelle action entreprendre, si minime soit-elle pour que la chose se produise éventuellement.
Merci de m'avoir lu!