Hello fabiola,
bon alors attend.
Déjà on va rembobiner un peu.
Le plus gros piège de la culpabilité, et des regrets, c'est d'appliquer notre état intérieur présent, et notre conscience présente, à nos choix passés.
Tu dis que peut-être tu aurais dû faire le dos rond, etc.... mais ça c'est ce qu etu dis aujourd'hui, avec tes doutes et aussi ton état d'aujourd'hui, maintenant rembobine et reviens à l'époque.
Si je me souviens bien de tes posts de l'époque de ce choix sur le forum, tu n'en pouvais littéralement plus.
Réfléchir et se remettre en question c'est important, mais il faut le faire avec délicatesse envers soi, et lucidité.
Tu n'es plus celle que tu étais à ce moment-là d'une part.
D'autre part, des doutes actuels ne doivent pas te faire oublier ce que tu vivais et ressentais à l'époque, et ce qui t'a poussée à faire le choix que tu as fait.
Voilà, c'est dit. Jamais je n'aurai pensé pouvoir dire cela, dire que je regrettais d'avoir laissé des conditions de travail, matérielles et financières plus que satisfaisantes pour une liberté dont je ne fais rien aujourd'hui.
Ca c'est très important, que tu nommes ça, et tu as le droit aussi de regretter des conditions matérielles sécurisantes.
Ce que tu es pas obligée c'est de rajouter derrière "pour une liberté dont je ne fais rien aujourd'hui".
La première partie de ta phrase c'est quelque chose peut-être comme un deuil à faire, ça semble un grand mot, mais pas tant que ça, quand on a quitté quelque chose, ou perdu quelque chose dans un choix qui était global sur un ensemble de paramètres, il y a certaines choses dont on a à faire le deuil.
Et donc peut-être qu'il y a ce deuil à faire là.
Parce que ces conditions matérielles répondaient à certains de tes besoins, et aujourd'hui ces besoins sont peut-être insatisfaits, ou un peu "en panique" en toi.
Donc sois douce avec toi là-dessus, et peut-être prend-le plus comme une acceptation et un deuil à faire de certaines conditions de vie que comme un auto-jugement aussi dur.
La deuxième partie de ta phrase, c'est ce jugement sur toi. Une liberté dont tu ne fais rien. Que tu dis
Dont tu ne fais pas ce que ton mental voudrait que tu fasses peut-être
ou bien dont tu ne fais pas encore ce que tu voudrais faire.
Oui ben au moins, tu peux, rien n'est perdu ni inéluctable là.
Cette liberté d'action, elle est présente, donc y'a pas non plus à devoir "l'utiliser" absolument pour rendre ton choix mieux supportable ou acceptable.
Ce sont deux choses différentes, et pourtant reliées.
Et là on a cette idée de amoureux envers / chariot.
L'acceptation pas complètement faite / la nouvelle liberté qui ne peut pas s'appuyer sur un sol solide et accueillant.
Je te suggèrerais vraiment de faire un travail de deuil, et une cérémonie, par rapport à ton choix et ton ancien travail. Je sais que ça peut sembler "énorme", on fait des deuils pour les décès, en général. Mais peu importe, ça c'est l'opinion générale, un deuil c'est le travail d'acceptation de la perte de quelque chose (ou quelqu'un), la guérison qui en résulte, l'apaisement, et le fait de retrouver le sol sous ses pieds.
Je te donne des pistes concrètes, après tu prends ce qui te parle.
Déjà tu peux allumer une bougie ou faire du feu si ça t'est possible si tu as un jardin où tu peux faire un petit feu. Peu importe la forme, l'important c'est que l'énergie du feu soit là.
A moins que l'élément eau te parle plus, auquel cas tu vas à la rivière
Enfin tu choisis ce qui est juste pour toi, mais l'idée là c'est de te mettre en rapport à un élément naturel pour t'aider.
Tu vas expliquer au feu ou à l'eau, ou aux deux si tu décides de faire du feu au bord d'une rivière
, tout ça, tout ce que tu m'as écrit là, que tu regrettes certaines choses de ton ancien travail, mais tu vas aussi leur expliquer ce que tu vivais à ce moment-là, laisse tout sortir, fais-le à haute voix comme s'ils étaient vraiment là en face de toi comme des vraies gens, tu peux parler doucement si tu as pas envie qu'on t'entende, mais parler pas seulement dans sa tête c'est important pour ce genre de cérémonie. C'est ce qui matérialise le fait que les choses sortent de nous, s'expriment et se libèrent.
Demande-leur de l'aide, il y a des forces dans la nature que nous oublions trop souvent.... et qui pourtant sont toutes disposées à nous aider.
Et petit à petit, quand tu vas le sentir, tu pourras commencer à te remercier pour ton choix, que tu as fait pour sortir de conditions de travail pénibles et difficiles pour toi, si ça fait remonter des choses, des émotions, laisse sortir, ne censure rien, tu as le droit de tout dire à la nature, personne ne te jugera, ce sont pas des êtres humains, ils ne jugent pas, ils n'ont pas comme nous un mental agité qui juge, critique et catégorise.
DOnc tu peux tout dire, même ce que toi tu as du mal à t'entendre dire.
Le but de cette cérémonie c'est de te mettre en paix profondément avec ton choix, qui en était bien un, même si tu as eu l'impression de le subir ou de le faire "parce qu'il y avait pas d'autre solution".
C'était un choix, et en tant que tel, tu dois le reconnaître pleinement, et pouvoir accepter qu'il ait été dicté par des choses en toi qui n'étaient pas forcément ni mentales ni totalement réfléchies, mais ces aspects de toi ont leur raison d'être, ton instinct est là pour protéger ta survie, tes émotions sont là comme des indicateurs de ce qui va ou ne va pas dans une situation, tout ça a le droit de vivre, et si ton instinct t'a sortie de là à l'époque, il y avait bel et bien une "raison", pas forcément raisonnable au sens où on l'entend, mais un sens réel.
En général, quand l'instinct prend le pas sur le reste, c'est parce que ça devient urgent, et qu'il y a plus à tergiverser.
Donc tu vas le remercier lui aussi, cette part de toi, qui s'est révélée d'un coup.
Que ça ait provoqué quelque chose de brutal, c'est normal, parce que l'instinct fait rarement dans la dentelle. C'est notre part animale, les animaux ne s'embarrassent pas de détails de forme ou de délicatesse quand leur survie est en jeu.
Là on parle de survie émotionnelle, énergétique, et peut-être sur d'autres plans aussi, mais tu dois vraiment reconnaître que si cette part de toi a agi, en te portant, c'est parce que c'était nécessaire.
En faisant cela, tu vas aussi redonner voix au chapitre à ton instinct, et petit à petit l'apprivoiser sans l'étouffer, et il te sera bien utile, un fidèle allié, dans tes recherches d'issue et de chemin.
C'est tout à fait normal de plus que si ça a été brutal, l'atterrissage soit brutal aussi.
Toute ton énergie a été secouée, il faut du temps pour que les ondes de choc se calment.
D'autant plus qu'il y a eu une deuxième choc juste derrière.
Le gros écueil quand notre instinct se réveille d'un coup comme ça, et on apprend après à faire avec tout en le maîtrisant, c'est que cela donne une sensation de puissance en effet.
Parce que ça désinhibe un grand coup.
Ca donne le sentiment que des ailes poussent, qu'on peut tout faire désormais.
C'est vrai, à un certain niveau, mais ne jamais oublier que toutes les parts de toi doivent s'ajuster ensuite. Tu n'as pas que ton instinct, tu es un être humain, avec un mental, des émotions, une structure énergétique, des rêves, des désirs, mais aussi des doutes, des peurs... et tout ça est normal.
La puissance ou le sentiment de puissance est ce qui fait chuter en réalité, pas les choix que l'on a faits, même difficiles.
Mais ça il n'y a que le fait de l'avoir vécu concrètement qui nous l'apprend.
Tu l'as vécu, maintenant c'est bon, leçon apprise, ou en cours d'apprentissage.
Mais tu vas te relever, et tu vas petit à petit rééquilibrer tout ça en toi.
Doucement, calmement, et avec énergie, en rassemblant ton intention sans forcer.
Nul besoin de se sentir puissant pour avancer réellement. La stabilité est sobre, c'est le résultat d'un équilibre très subtil de toutes les forces en nous, et le liant de tout ça c'est l'amour de soi, le désir de grandir, la force de croire en soi tout en sachant qu'on n'est pas parfait et qu'on fait des erreurs, qu'on en refera encore, mais que c'est pas grave, parce qu'on grandit quand même, et on va de mieux en mieux en étant soi-même.
Le choix que tu as fait, tu l'as fait. Et peut-être que tous les tenants et aboutissants de ce choix, tu ne vas pas les comprendre tous en un clien d'oeil. Là aussi il faut du temps pour un choix de cette envergure.
Mais le fait de commencer à te mettre en paix avec ton choix va ouvrir ces portes de compréhension.
Et cette compréhension va aussi petit à petit élaguer les pistes du chemin que tu veux prendre maintenant.
Mais là, à mon sens, la première chose à faire, c'est revenir un peu "en arrière", regarder tout cela, verbaliser, dans une cérémonie par exemple si tu le souhaites, ou sous toute autre forme qui te permette de te connecter à l'intérieur de toi, et te réconcilier, avec toi d'abord dans tout ce qui s'est passé en rapport à ce choix.
Chacun de tes proches t'a donné son avis, ils ont probablement été aussi des échos de tes voix intérieures.
C'était un choix instinctif et comme un saut, mais peut-être que tu n'étais pas totalement unie à l'intérieur dan sce choix, peut-être qu'une seule voix à finalement primé sur les autres, et peut-être que c'était bien comme ça. En fait l'important surtout là c'est d'aller reconnaître et respecter ce qui s'est joué, reconnaître qu'il y a eu des choses conscientes et d'autres inconscientes, et que tu ne peux pas toujours tout maîtriser en faisant des choix totalement conscients et contrôlés.
Aller à la rencontre de toi-même, pour écouter et réunifier.
Le truc aujourd'hui c'est pas de défaire ce choix, ou de le renier, mais de permettre à chaque parcelle de toi-même de revenir vers toi, de tout écouter, tout entendre, même tes jugements sur toi, mais en étant capable d'aller au-delà de ces jugements, qui sont des pensées parmi d'autres pensées, et tout ce qui se dit en toi a le droit de s'exprimer pour que tu puisses l'entendre et le reconnaître, et alors ensuite toi être celle qui fait les choix, dans le respect de tout ce que tu es, et trouver la route pour la suite de tes recherches.
Prend soin de toi
A te lire
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"