par émilie » Wed Dec 07, 2011 8:12 am
Je connais bien ces symptômes, c'est vrai que c'est très intense. Mais je continue à penser que nous restons dans la continuité. Et d'autant plus que je crois qu'il ne faut pas sous-estimer le caractère destructeur de la petite parano ordinaire, même si, bien entendu, elle n'a rien à voir avec l'enfer que peut faire vivre une psychose. Et je te rejoindrai certainement sur le fait qu'il y a des différences entre les deux. La principale différence est que dans la parano, il reste une conscience qui peut fonctionner relativement normalement malgré un mental qui peut faire "le petit vélo dans la tête", alors que dans la psychose, on est complètement parti, et c'est un mental obsessionnel qui prend toute la place... parce qu'il fait un barrage justement pour éviter de toucher une monstrueuse douleur émotionnelle - qui effectivement peut être karmique (la parano ordinaire, se fait le petit vélo et porte la faute sur l'autre parce qu'il y a une petite douleur intérieure qu'on ne veut pas voir, comme se remettre en question sur ses aptitudes relationnelles, professionnelles, etc.) Le mental pouvant aller jusqu'à construire un monde complètement cohérent, provoquant même des hallucinations pour que la réalité illusoire puisse continuer à fonctionner (malgré les évidences que l'entourage ne cesse de vouloir confronter). Donc du côté du mental, il y a hallucinations visuelles et auditives, théorie de complot... pour faire un barrage total à ce nœud émotionnel ce qui donne comme symptôme ! aucun sentiment, aucune compassion, aucune empathie... Parce que entrer dans le ressenti est vu comme une menace pour l'ego (la conscience est une menace pour l'ego) qui trouve toujours toutes les stratégies possibles pour échapper à ce ressenti. Une énorme peur est certainement cachée au milieu de tout ça, une énorme de souffrance (à la hauteur de la souffrance que la personne fait subir à autrui)... mais tu as certainement déjà conscience de tout cela. Alors, le plus important, c'est toi, et effectivement de travailler sur la souffrance que tu as pu emmagasiner... et de la richesse que tu vas pouvoir faire ressortir de tout cela.