hello Maïna,
ben tu sais en général le 1er de l'an c'est un peu...ben c'est le temps qui passe quoi! Etant humains ou animaux temporels par nature, nous sommes tous angoissés, c'est notre nature, c'est comme ça. On sait qu'on va mourir, et c'est ainsi. Houlala j'espère que je te plombe pas encore plus! Mais voilà. Tu sais j'ai fait des études de philo et pendant 4 ans je n'ai entendu parler que de ça, on m'y encourageait même.
Je ne t'apprends surement rien. Beaucoup de philosophes font reposer le questionnement philosophique sur l'angoisse,et même Aristote d'une certaine manière avec l'idée d'inquiétude philosophique. Heidegger, Kierkegaard et plein d'autres ensuite. Beaucoup te diront c'est génial l'angoisse existentielle et la lourdeur, continue, mais je ne fais pas partie de ceux-là.
Bon je ne joue pas la carte du pessimisme sur l'irréversibilité du temps car c'est de la lumière que tu veux mais tu m'as toi-même parlé de nos hauts et de nos bas en tant qu'être humains, et tu as bien fait de le souligner.
La super Maïna avec un potentiel de fou qu'elle développe-en plus-et qui aide tout le monde, positive, se montre aujourd'hui vulnérable. C'est vrai quoi, tu semblais tellement parfaite, ça commençait à être énervant!!
non je plaisante bien sûr. Mais voilà, tu te montres humaine, c'est encore mieux!!
Et moi je pense qu'-être plombée le 1er de l'an c'est juste: normal!
Et puis il y a des années ou tu le seras moins.
Non mais tu imagines ce qu'est cette épreuve du passage du temps, pour nous pauvres petit êtres sensibles connectés à l'infini mais temporels?
HIer je suis passée (!) à un fête où une personne qui nous avait invités-personne très sensible et talentueuse, habituellement solide-a passé une soirée à se remplir de toutes les drogues possibles et d'alcool (bon je sais je fréquente un milieu où c'est l'aventure!), un scorpion tiens lui aussi. Il a fini par jeter des objets par la fenêtre (dont une lampe encore branchée) et a mis le feu à son parquet en versant de l'alcool et en allumant un briquet, et j'en passe. Je n'ai jamais vu cette personne comme ça, mais je vais te dire je n'ai pas cherché midi à 14heures pour m'expliquer les raisons de son malaise. D'ailleurs c'est toujours les 1er de l'an que les gens s'enivrent le plus.
Alors, peut-être suis-je totalement hors sujet, et si c'est le cas ne fais pas attention à mon message.
Mais tu m'as beaucoup aidée, je ne peux pas lire ton post sans t'écrire, même si c'est des bêtises!
Et j'aimerais finir sur une petite note un peu plus poétique. Tu connais sûrement le philosophe Henri Bergson il a écrit sur le temps, beaucoup. Et a aussi écrit un libre sur le rire: ben tiens!
Lui le temps des horloges il n'y croit pas...De l'artifice, du découpage, c'est tout. L'instant est divisible à l'infini, donc il n'y a rien à diviser. Et le 1er de l'an 2010, blabla.
Ton post s'appelle 'passage', ce Monsieur ne parle que de ça...Et puis en plus ici à Berlin il y plein de neige....de quoi faire une grosse boule de neige!!
![Razz :P](https://www.camoin.com/tarot-forum/images/smilies/icon_razz.gif)
Et puis qui sait cte papesse, c'était ptet juste toi qui lit du Bergson!
"Cette durée, que la science élimine, qu’il est difficile de concevoir et d’imaginer, on la sent, on la vit... comment apparaîtrait-elle à une conscience qui ne voudrait que la voir sans la mesurer, qui la suivrait sans l’arrêter...
L'apparente discontinuité de la vie psychologique tient donc à ce que notre attention se fixe sur elle par une série d'actes discontinus : où il n'y a qu'une pente douce, nous croyons apercevoir, en suivant la ligne brisée de nos actes d'attention, les marches d'un escalier. Il est vrai que notre vie psychologique est pleine d'imprévu. Mille incidents surgissent, qui semblent trancher sur ce qui les précède, ne point se rattacher à ce qui les suit. Mais la discontinuité de leurs apparitions se détache sur la continuité d'un fond où ils se dessinent et auquel ils doivent les intervalles mêmes qui les séparent : ce sont les coups de timbale qui éclatent de loin en loin dans la symphonie. Notre attention se fixe sur eux parce qu'ils l'intéressent davantage, mais chacun deux est porté par la masse fluide de notre existence psychologique tout entière. Chacun d'eux n'est que le point le mieux éclairé d'une zone mouvante qui comprend tout ce que nous sentons, pensons, voulons, tout ce que nous sommes enfin à un moment donné. C'est cette zone entière qui constitue, en réalité, notre état. Or, des états ainsi définis on peut dire qu'ils ne sont pas des éléments distincts. Ils se continuent les uns les autres en un écoulement sans fin.
Mais, comme notre attention les a distingués et séparés artificiellement, elle est bien obligée de les réunir ensuite par un lien artificiel. Elle imagine ainsi un moi amorphe, indifférent, immuable, sur lequel défileraient ou s'enfileraient les états psychologiques qu'elle a érigés en entités indépendantes. Où il y a une fluidité de nuances fuyantes qui empiètent les unes sur les autres, elle aperçoit des couleurs tranchées, et pour ainsi dire solides, qui se juxtaposent comme les perles variées d'un collier : force lui est de supposer alors un fil, non moins solide, qui retiendrait les perles ensemble. Mais si ce substrat incolore est sans cesse coloré par ce qui le recouvre, il est pour nous, dans son indétermination, comme s'il n'existait pas.
Mon état d'âme, en avançant sur la route du temps, s'enfle continuellement de la durée qu'il ramasse ; il fait, pour ainsi dire, boule de neige avec lui-même. A plus forte raison en est-il ainsi des états plus profondément intérieurs, sensations, affections, désirs, etc., qui ne correspondent pas, comme une simple perception visuelle, à un objet extérieur invariable. Mais il est commode de ne pas faire attention à ce changement ininterrompu, et de ne le remarquer que lorsqu'il devient assez gros pour imprimer au corps une nouvelle attitude, à l'attention une direction nouvelle. A ce moment précis on trouve qu'on a changé d'état. La vérité est qu'on change sans cesse, et que l'état lui-même est déjà du changement.
C'est dire qu'il n'y a pas de différence essentielle entre passer d'un état à un autre et persister dans le même état. Si l'état qui « reste le même » est plus varié qu'on ne le croit, inversement le passage d'un état à un autre ressemble plus qu'on ne se l'imagine à un même état qui se prolonge ; la transition est continue. Mais, précisément parce que nous fermons les yeux sur l'incessante variation."
Et franchement avec le peu de tarot que je commence à connaître, je vois ton tirage et tu n'as vraiment pas à t'inquiéter tu sais bien!
En espérant que la chaleur des flammes qui crépitent dans mon poële (bon je sais c'est le bois qui crépite mais c'était plus joli comme ça) aillent jusqu'à toi pour te réchauffer un peu, non mais dis-donc!
Je souhaite mes meilleurs voeux Maïna, tu t'es aperçue que tu pouvais toucher les étoiles, et à mon avis ce n'est que le début...
Sophie