Belle Sisi,
Je viens de voir aujourd'hui, un message que je n'avais pas lu... et qui m' a fait bondir... Il y a quelques jours, j'étais un peu coincée dans mes quotidienneries et je n'avais pas trop le temps d'y répondre... Il n'y a pas de hasard.
C''est le message où tu parles de mission de vie.
C'est une question qui me taraude, vraiment. Et le tarot a répondu simplement :
Je n'ai pas mis la question précise qui va avec, exprès... Elle va venir.
Le 26 octobre dernier... J'ai eu un accident. Suffisamment spectaculaire pour qu'il passe dans les journaux locaux.
http://www.sudouest.fr/2011/10/27/violente-collision-537521-1592.phpLe patelin où j'étais s'appelle Saint-Sauveur
Un des pompiers a dit à ma fille que j'étais une "miraculée" et franchement, je le crois.
De l'accident, je n'ai aucun souvenir, de même pour les 4 jours suivants.
Je me suis réveillée avec le sourire de ma soeur, à l'hôpital, la présence réconfortante de ma grand-mère et celle d'un de mes beaux-frères avec lequel j'ai toujours eu une affinité silencieuse et bienveillante.(malgré toutes les histoires de ma belle-famille et elles sont légions)
Je me suis réveillée avec une furieuse envie de vivre, de me lever de suite et surtout de rentrer chez moi.
Seulement, j'ai été cassée en mille morceaux. Et c'est quand j'ai vu le regard de l'aide-soignante qui arrivait avec un fauteuil roulant, que j'ai compris.
Là, une voix masculine dans ma tête a dit : "tu vas bien leur montrer toi"...
Les médecins, chirurgiens, soignants que j'ai vu, n'avaient franchement aucune psychologie... Ils m'ont dit qu'il fallait que je m'habitue à ce que j'appelle maintenant : mon carrosse...
De l'hôpital je suis passée à une maison de convalescence où je suis restée un mois.
Maison de convalescence, elle n'avait que le nom... C'est plutôt une maison de fin de route où la moyenne d'âge est de 86 ans... J'y ai rencontré de belles âmes ! Toutes envahies par la douleur et la peur, toutes dont je me suis rapprochée, plus ou moins et toujours avec amour. Et j'ai vécu des moments intenses de joie réelle... J'en parlerai peut-être plus tard.
C'est là, que j'ai appelé ma soeur, pour savoir si elle avait vraiment fait le déplacement pour venir me voir... parce que vois-tu... ma grand-mère est décédée il y a trois ans...
Avec le recul, on peut dire que c'était cette s...perie de morphine qu'on m'injectait (sous prétexte de ne plus rien sentir, leur philosophie actuelle de : absolument pas de douleur)... qui m'avait fait délirer...
Mais pour complèter le tableau, mon beau-frère qui était venu en même temps, de presque 20 ans mon aîné, est décédé le jour de mon accident. Et ça bien sùr, je ne pouvais pas le savoir...
Il y a, de l'autre côté, beaucoup de personnes que j'aime... Je n'ai pas vu mon père, ni mon frère par exemple... même si je crois savoir pourquoi aujourd'hui. Mais j'en ai vu beaucoup d'autres et avec plaisir...
J'ai demandé, prié, exigé qu'on arrête de me filer de la morphine ou un équivalent. Je voulais retrouver mon corps, même douloureux... Chose qu'ils ont faite, sous surveillance... Ils m'ont proposé aussi des anti-dépresseurs également parce que j'allais trop bien à leur goùt... "Je suis heureuse de vivre, c'est ça qui vous inquiète ?"... Ils ont parlé de choc post-traumatique secondaire... un nom bien compliqué pour une renaissance...
Le véritable choc, ils l'ont eut, quand je suis passée aux béquilles...
Je marche à nouveau, sous le regard surpris des spécialistes... bon, je boite sérieusement, je l'avoue... mais je marche comme l'Hermite... ou le docteur House, ça dépend de mon humeur.
J'aime ces blessures, parce qu'elles me rappellent tous les jours à chaque instant, ce que j'ai vécu, les personnes que j'ai vues réellement, aussi tangibles que les vivants, les étoiles filantes que j'ai croisé, avec leur bagage lourd et si promptes au partage et à la joie de vivre.
La douleur est toujours là, parfois même fulgurante... elle est dans mon quotidien, dans chaque geste.
Tu n'as pas vu ce handicap Sisi, et ça ne m'étonne pas, parce que je l'aime, et qu'il fait partie de moi aujourd'hui comme une signature.. Sisi. Ce que tu as vu, ce sont mes yeux, qui voient autre chose aujourd'hui... Je le répète le signe le plus subtil de ma transformation.
Alors, oui, pourquoi ne suis-je pas morte dans cet accident ? Quelle est ma mission de vie ? C'est ma question.
Il est clair qu'on m'a montré un peu brusquement que je ne devais pas poursuivre sur l'autre voie...
Les tarots disent : aimer, commencer quelque chose de nouveau...
Mais je suis sùre que ce forum est l'une des clefs à cette réponse. Et je sens que L'Empereur (bon sang !) Le Promeneur, HP et toi avez un rôle à jouer.
Ce que je sens vis à vis de toi, c'est une réelle communion. Et arrête ça :
On en reparle si tu veux mais je crois que je n'ai rien à t'apprendre bien au contraire tu en sais plus que moi
On n'est au-delà de ça, dans des domaines différents...
Même si le côté sorcière est dans ta date de naissance comme dans la mienne. (et c'est ça que je voulais voir)
Je n'ai pas de retour concret sur ce que tu m'envoies à te donner. Mon corps change, s'adapte, s'éduque lui même. Quand la douleur est trop intense, je ne suis pas en "lecture directe"... tu peux le comprendre. Je n'y arrive que lorsque je suis au calme, quand tout ce chambardement se calme, et là, je vois comme des tunnels, à des hauteurs différentes, comme si j'avais plusieurs longues vues devant moi... et au fond de ces longues vues, il y a des formes lumineuses, colorées, mouvantes... qui brillent chacune d'un éclat particulier.
Je suis protégée, tu le sais... Je n'ai jamais eu à combattre les messages que je reçois. Je reçois uniquement quand je fais une partie du chemin. Quand j'ouvre la/les portes. C'est une aisance, presque une courtoisie qu'on m'offre, je le sais, là où toi tu dois te défendre...
Je t'offre, un bout de ma vie... encore un roman... non di diou ! mais en toute confiance...
Belle journée à toi.
RL
Allumer une chandelle plutôt que maudire les ténèbres...