Bonjour Snurok,
Merci beaucoup pour ton message qui est très positif, plein d'encouragement, plein de sollicitude à mon égard, et de bons conseils.
C'est vraiment très gentil de ta part d'avoir pris le temps de me répondre.
chaque jour qui passe depuis que j'ai pris ma résolution de couper les ponts avec D me permet maintenant d'avancer, et d'être plus en phase avec moi-même et de comprendre ce qui m'est arrivé.
Je crois que c’était cela mon gros problème : je n'avais pas une attitude qui correspond à mes valeurs et à mes besoins relationnels.
J'ai cherché à tout prix une amitié avec D car je croyais que c'était la personne qui me fallait comme amie, alors qu'en fait non, mais je ne le voyais pas car :
- d'une part entre septembre 2019 et septembre 2020 j'ai fait une dépression avec de l'anxiété car j'ai été perdu par rapport à mes sentiments pour ma femme, car je ne savais pas voir que ma femme m'aimait et moi je ressentais alors que du manque affectif, je ne savais pas remplir mes besoins affectifs par les gestes et l'attitude de ma femme qui restait quand même avec moi malgré mon comportement difficile avec elle. Ce manque affectif que j'ai ressenti, je l'ai alors comblé en faisant une obsession amoureuse sur D, et là dessus s'est aussi mis que j'avais du désir physique pour D.
Pendant ces 12 mois, ma psy m'a guidé à voir que mes sentiments pour ma femme était toujours présents, et que ma femme m'aimait aussi.
- d'autre part, quand l'obsession amoureuse s'est fini en septembre 2020, j'ai été entre septembre 2020 et septembre 2021 dans une phase de deuil, de colère par rapport à D car elle était distante avec moi
Pendant ces 12 mois, la psy m'a montré que je devais apprendre à connaitre quelles sont mes valeurs, mes besoins relationnels, dans quels types de relations je m'épanouissais.
Moi pensant ces 12 mois, je m'acharnais à vouloir une amitié avec D, je ne voulais pas perdre cela, et je ne voyais pas qu'elle ne le souhaitait pas, car il y avait encore en moi cet aveuglement du désir physique que j'avais pour elle. Le désir physique vous aveugle, ne vous permet pas de prendre du recul, on ne veut que le satisfaire. Moi, je croyais que en le remplacant par une relation d'amitié très forte avec elle, même si il y aurait rien d'intime avec elle, cela comblerait mes besoins relationnels : avoir une vraie amitié
-et finalement, entre septembre 2021 et maintenant, j'ai cherché à trouver quel positionnement je devais avoir avec D pour arriver à combler mon besoin relationnel d'avoir une amitié avec elle : j'ai essayé plein de choses : la voir comme une soeur, puis la voir comme une grande amie de notre famille, ou bien accepter qu'elle ne me donnera pas l'attention que j'attends d'elle et me satisfaire de ce qu'elle veut bien me donner elle.
Au final, mon mal-être relationnel continuais toujours avec elle.
Pendant ces 4 mois, ma psy m'a fait prendre conscience des moments où je me sens bien avec des personnes, à quels valeurs, quels types d'échanges ça correspond, quels types d'émotions je ressens alors, et à commencer à ne plus être submerger par mes émotions, à accepter de les ressentir totalement pour qu'elles puissent s'évacuer, et que j'arrive à garder mon discernement : savoir ce que j'ai besoin, ne plus être aveuglé par du désir, du manque relationnel, savoir être autonome affectivement.
Après cet épisode du 1er janvier, je pense que j'ai vraiment accepté au fond de moi que D ne me donnera jamais le type d'échange relationnel que je souhaite, c'est ainsi, je ne pense pas qu'elle a quelque chose contre moi en particulier, c'est simplement qu'elle n'en n'a pas envie, c'est pas dans sa nature d'avoir une relation d'amitié comme moi je l'entend. Elle n'a besoin que d'avoir un réseau amical et de temps en temps les voir pour des échanges que moi je qualifie de superficiel.
Or moi, dans ce type de relation je ne m'y épanoui pas du tout et au contraire ça ne me cause que de la frustration, car ça ne répond pas à mes besoins d’échanges où l'on apprend à se connaitre mutuellement, où chaque personne se montre telle qu'elle est vraiment car elle a envie de créer un échange épanouissant.
Ce qui me chagrine en ce moment, c'est la perception qu'à ma femme de ce que moi je vis : elle croit que je fais une dépression : que je vois tout en noir et que c'est pour cela que je me plains du comportement de D envers moi et que maintenant je ne veux plus la voir.
Elle m'a dit cela ce matin, je pense donc qu'elle a eu une discussion avec D ces jours-ci à cause de ceci :
Je sais pas ce qui m'est passé par la tête à ce moment là, mais mi-octobre quand j'ai eu une discussion houleuse avec D par messagerie où je lui reprochais sa distance avec moi et que j'avais besoin d'échanges avec elle, quand elle m'a demandé de quel mal je souffre, de ce que me disait ma psy, je lui ai écrit que je souffrais d'une dépression avec de l'anxiété (peut-etre que j'avais envie de me faire plaindre, d'avoir plus d'attention d'elle). C’était vrai entre dans la période sept 2019-sept 2020, mais je ne pense plus que c'est le cas depuis un bon moment. Mon problème, c'est un problème relationnel avec D, je n'arrivais pas à trouver une relation où je me sentais bien avec elle.
mais maintenant, je pense que c'est résolu, je suis en train de comprendre que je n'aurais pas le type de relation d'amitié que je souhaite avec elle et que j'abandonne maintenant ce souhait que j'avais.
Alors ca me gène que ma femme croit que mon comportement envers D est du à une dépression, c'est pas cela pour moi.
Que D pense que je suis encore dans une phase de dépression, je m'en fiche.
Et si c'est le cas, ca me renforce dans ma conviction que c'est pas la personne qui peut être mon amie : si j'avais un ami qui souffre d'une dépression, je serais disponible pour lui quand il me le demande, et j'irais vers lui même si il me le demande pas, mais jamais je me mettrais aux abonnés absents et lui montrerais de la distance.
Cela me confirme que je fais le bon choix en n'ayant plus de contact avec elle, car elle c'est ce qu'elle fait vis à vis de moi.
maintenant, je sais pourquoi je ne veux plus voir D, pas à cause que je suis faché contre elle, je n'ai plus de colère envers elle, c'est simplement que j'ai compris que chaque fois que je la verrais je n'aurais pas un échange correspondant à ce que je souhaite car elle n'a pas envie de cela avec moi, donc moi ca me causera que du mal-être, de la frustration, j'ai pas envie de passer un mauvais moment : j'ai le droit de choisir qui je fréquente.
la semaine prochaine, je vois ma psy, je vais lui raconter les derniers événements et lui demander son diagnostic sur moi : est-ce qu'elle pense que je fais une dépression ou pas.
Bonne journée Snurok et encore merci de ton message.
snurok a écrit:Salut Scorpion,
Je ne pense pas qu'elle souhaite quelque chose en particulier. Avec l'amoureux a l'envers, les sentiments sont en berne, et le pendu au dessus nous indique un arrêt pour le moment. Tu dois te consacrer a toi-même, retrouver ton équilibre. Ta psychothérapie va t'y aider. Recentre toi sur toi-même et lorsque tu auras dépassé tes craintes ou tes peurs, tu verras que tu n'auras plus besoin d'elle.
Personne d'autre que toi ne peux vraiment prendre soin de toi. Le compagnon de vie en est bien souvent aussi incapable. C'est peut-être malheureux mais c'est bien souvent le cas. Il ne faut pas leur reprocher. C'est comme lorsqu'un proche souffre d'une addiction : certains ont plus de tolérance et apparaissent plus patients, d'autres sont plus directs. Ca n'empêche pas qu'ils aiment tous leurs proches.
Lorsque tu auras appris a vraiment te prendre en charge complètement, tes attentes changerons, seront diminuées et l'interaction avec les autres sera aussi différente.
Bon courage et bonne semaine. Penses a autre chose, essaie de te choisir une activité, défini toi des objectifs, etc. C'est en détournant progressivement ton esprit que tu renoueras avec ton bien-être à la longue. C'est long, potentiellement pas direct - avec des essais et des erreurs, il faut expérimenter et s'y tenir. Et aussi, être bienveillant avec soi-même, comme tu l'es très certainement avec tes enfants. Ta psychologue te soutien et t'entraîne tout au long des séances, c'est son rôle. La clé comme toujours, c'est la régularité, le fait de s'intéresser a autre chose, refaire ses exercices: elle a peut-être des livres à te conseiller ?
Tu dois entraîner ton esprit comme tu entraîne un jeune sportif, ou un jeune élève.
Le jeu en vaut la peine. Observes tous les jours les progrès que tu fais : même modeste, ils restent une victoire. Reconnais les tous les jours. Dis-toi que tout est accessible en s'entraînant, l'être humain est fait pour s'adapter. Tu comprendras le soulagement bien plus tard. Tu peux également faire également un bilan vitamines et minéraux chez un généraliste: et assure toi qu'il n'y a pas de carences : ca peut aussi influer sur la chimie du cerveau et sur les humeurs. Ca serait dommage de passer a cote de quelque chose qui puisse se résoudre plus facilement.
Snurok