Salut porkepic,
à l'univers parce que je l'ai trouvé bien silencieux.
Tu sais ce qu'on dit....
Qui ne dit mot consent. Le silence de l'univers a probablement été le plus grand cadeau qui a été fait, tu ne crois pas ?
Parce que c'était comme te dire : tu es libre, et les choix que tu as faits, on n'a rien à y redire, rien du tout.
Alors... quand on a rien à dire, on se tait.
Ca n'empêche pas d'aimer en silence, d'être là, de veiller tranquillement....
Il faut que tu trouves un autre ancrage, vers le haut et vers le bas, que dans ta famille.
Profite de leur présence encore, si tu as besoin.
Mais ne les prend pas comme point d'ancrage ou de repère.
Il faut chercher ailleurs. Vers le haut, vers le bas, ciel et terre.
Va les voir si cela te fait du bien. Et va les voir avec une intention.
Si tu veux de la paix, alors vas-y en paix, avec eux, mais surtout avec toi-même.
Ta mère parle ? eh ben laisse-la parler... écoute-la, ou ne l'écoute pas si tu as pas envie.
Essaye de sentir en-dessous de la surface ce que tu cherches en allant là-bas.
Je te dis ça en faisant un parallèle avec le travail que j'ai fait, ça t'apportera peut-être des pistes.
Ma grand-mère est une femme toute pleine de frustrations, et qui se plaint beaucoup, enfin je te fais pas le tableau en entier, mais bref.
Un peu "pénible" tu vois ?
Mais un jour j'ai décidé, une fois nettoyé les trucs du passé, que j'en avais marre d'être énervée contre elle et de vouloir qu'elle soit autrement.
J'ai décidé, c'était une vraie décision, presque "rationnelle" dans un sens, que c'était ma mamy, que rien que son existence me connectait à mon origine quelque part, et à quelque chose de plus profond en moi.
Que de toute façon je vis pas avec donc comment elle est au quotidien, je m'en fous, c'est pas moi qui en fait les frais (oui je sais ça parait facile et "égoïste" de dire ça, mais bon, mon grand-père il l'a choisie sa femme, donc c'est son problème à lui
).
Quand je la vois, je me connecte dedans à ça : Mamy je t'aime.
Et tu pourras dire ou faire tout ce qu etu veux, tu me feras pas oublier ça.
Au bout d'un moment, deux ou trois jours en général, j'en peux plus parce que son énergie me sature, donc je m'en vais.
Et ce jusqu'à la prochaine fois.
Avec ma maman, c'est pareil.
Ma mère a - comme tout le monde - plein de défauts et plein de qualités, comme moi, comme toi, comme tout le monde.
Elle a fait du mal aussi, même sans le vouloir.
J'ai réglé ça en moi, fait la paix, accepté, et quand ça a été fait, maintenant quand je vais chez ma maman, je n'attends plus rien. Je cherche l'enfant joyeux en moi, qui aime sa maman, de façon indéboulonnable, et qui a une joie de vivre indéboulonnable aussi.
Ma mère peut m'ignorer (elle le fait parfois, ou elle me répond à côté de la plaque, elle m'écoute pas...), je m'en fous, il y a un truc dans mon ventre qui est plus fort que tout ça.
Je vais la voir parce que ça me fait du bien, je vais la voir parce que ça me reconnecte à ma source profonde, et c'est au-delà des mots, elle pourrait me souler de trucs qui m'intéressent pas, je m'en fous, elle peut toujours parler, c'est ma mère et je l'aime, point.
Ce dont je me suis rendue compte aussi un jour, c'est que, le gros écueil quand on bosse sur soi, et qu'on devient "adulte", (responsabilité, acceptation du passé etc etc...) c'est de vouloir "dépasser" ses parents.
On devient adulte, alors quelque part après on voudrait leur apporter quelque chose, ou peut-être même - inconsciemment - le petit enfant en nous maintenant veut montrer qu'il est grand, qu'il peut redonner un peu de ce qu'on lui a donné (plus ou moins bien...).
C'est un gros piège et j'ai le sentiment que c'est ce qui met beaucoup de bazar dans les relations avec les parents.
Un jour l'ai compris ce truc-là et je l'ai lâché.
C'est pourquoi j ete dis que quand je vois ma mère, ma maman, je cherche en moi l'enfant. C'est pas pour m'infantiliser, je reste moi, adulte, aussi, dans le sens de mes choix, mes actions, mes décisions.
Mais j'accepte que vis à vis de ma mère, je suis toujours sa fille.
Idem vis à vis de mon père.
Ce qui m'enlève un gros poids et beaucoup de pseudos-responsabilités qui génèreraient des attentes.
Je décide que je n'ai rien à redire à ce que fait la génération précédente
Oui je sais c'est arbitraire et ça peut même paraitre réac.
Cependant, je le sens dans mon coeur, et au niveau énergétique aussi. Que depuis que j'ai pris cette décision, beaucoup de choses se sont apaisées.
J'ai pas envie de devenir la mère de mes parents.
Je suis pas leur mère, je suis leur fille. Une mère, ils en ont une.
Ils en ont pas besoin d'une autre sur le paletot.
Je mets volontairement et consciemment tout mon jugement, et tous mes avis de côté quand je suis chez ma mère (pour mon père j'en suis pas encore au même stade de libération), desfois je vois qu'elle fait ci ou ça, même vis à vis de moi, qu'elle ne m'écoute pas, ou autre. Mais je laisse passer, je laisse couler, volontairement.
Il y a quelques années, j'ai vu la mère de ma belle-mère s'occuper de sa mère à elle, jusqu' à la fin. La vieille femme perdait la boule, était horrible avec sa fille, et Lucia continuait, continuait pourtant à s'occuper de sa mère, à la laver, la nettoyer quand elle avait tout salopé....
Une vraie sainte je me disais, ou bien une vraie conne.
Ben oui j'étais plus jeune, j'avais des jugements sans appel parfois.
Jusqu'à ce que je comprenne que c'était ni l'un ni l'autre.
Il y avait juste que : c'était sa mère. Point barre.
Et il ne s'agit pas que de notion de devoir là dont je parle.
Il y a quelque chose de beaucoup plus profond là-dedans.
Je pense - ça n'engage que moi bien sur, mais j'en suis convaincue dans mon ventre - que lorsque nous trouvons en nous la reconnection avec l'amour très profond que l'enfant a pour sa mère, et qui dépasse très largement l'aspect émotionnel, affectif, et factuel de ce qui a pu se passer avec elle, alors nous redevenons entiers véritablement, et nous accédons à un réservoir de force et de paix inépuisable.
Parce que la matrice de la mère est le lieu où nous nous sommes développés, exacte "réplique", de la matrice universelle.
Parce que le lien d'amour à la mère il est le même que le lien d'amour à l'Univers autour, et à l'Univers en soi.
Je le pense profondément et je l'ai vérifié : c'est le jour où j'ai fait la paix, en moi, avec ma mère, que j'ai fait la paix profondément avec moi. Et ça n'avait strictement rien à voir avec la relation avec ma mère, sur le plan extérieur, et dans ses manifestations concrètes.
Bon je suis désolée, je t'écris un vrai roman, ça coule tout seul...
L'erreur, elle consiste à chercher à aimer ses parents en tant que personnes.
Mais on s'en fout des personnes.
Oui je sais là aussi ça semble un peu "dur" ou égoïste ce que je dis.
Peu importe.
Nos parents sont avant tout nos parents, biologiques, et énergétiques sur le plan humain.
Nous couper de ces archétypes puissants et indispensables, parce que sur le plan humain on n'arrive pas à trouver la paix avec les personnes (c'est à dire leur aspect extérieur, leur comportement etc...), c'est plus que dommage, c'est comme s'amputer soi-même.
Après, si tu sens que ça tiraille de trop quand ta mère de t'écoute pas et ne te pose aucune question, alors c'est que quelque chose n'est pas réglé. Donc cherche-le, trouve-le et règle-le. Pour qu'ensuite tu puisses accéder à ce qu'il y a au-delà de ça.
Pour ton père, j'y reviendrai plus tard, j'ai déjà écrit assez pour cette fois-ci
Bises
Maïna