hello zinawane,
je vais essayer de répondre à ces différentes pistes
soit s'ancrer par l'acte d'écriture qui utilise l'encre (bon, heu ça me vient comme ça peut être tirer par le cheveux!?)
ça entre en résonance avec un truc que tu ne peux pas savoir mais que j'avais noté sur ma carte aux trésors de cette année (sorte de cartographie d'intentions, bon je rentre pas dans les détails peu importe pour ce qui nous occupe ici) : j'avais collé écrit en gros : "une renaissance encrée".
à mi chemin entre le secteur concernant la spiritualité et le couple (ou les relations amoureuses de manière générale on va dire).
à l'époque, c'était lié à un truc précis, je pensais me faire un tatouage comme une marque ou un symbole de toute cette période si difficile de transformation, ce que j'y avais appris, ne pas l'oublier quoi, me rappeler que j'étais passée par là.
puis l'idée du tatouage s'est un peu envolée parce que c'est trop "fixe" en fait, j'aime l'idée de marquer quelque chose, mais plus tellement celle d'inscrire sur mon corps physique quelque chose qui y restera à vie.
bref, tout ça pour dire que renaissance + encrage -> ça rejoint un truc que j'avais émis en début d'année.
peux tu décrire les sacs, de quelle matière sont il fait et comment se présentent ils, leurs aspects, leurs tailles, ouverts ou fermés ?
très banals, il y en a deux je crois, peut-être un troisième plus petit ? mais pas sure.
il y a déjà un sac à dos tout ce qu'il y a de plus basique, sans doute du genre que je devais avoir pour aller en cours à une époque lol
matière : synthétique de base, résistant mais sans plus, pas mal de couleurs dessus sur un fond noir (pas mal de fleurs notamment il me semble).
les autres sacs c'est des sacs plastique simplement.
genre sac un peu solide de librairie.
je suis aller voir dans un dico de rêve et à propos du "sac" ça dit que celui ci peut représenter la poche placentaire, c'est pourquoi je te pose cette question plus haut sur l'aspect des sacs
oui c'est vrai qu'il y a pas mal d'interprétations de rêves qui associent les sacs à tout ce qui est utérus de la mère etc.
as tu été tenue captive au moment de naître, et ou difficulté à naître
j'avais trois tours de cordon autour du cou et on m'a sorti par césarienne.
mais très sincèrement, l'histoire de ma naissance ne me passionne pas trop :/ une histoire de renaissance oui, mais ma naissance telle qu'elle s'est passée à l'époque ? ben de toute façon ça s'est passé comme ça a pu vu qui était ma mère, son histoire, son corps, etc.
je suis déjà contente de m'en être tirée vivante.
parce que c'était pas gagné.
(ceci étant c'est intéressant que tu aies parlé de ça parce que je crois qu ec'est la première fois que je ressens ça, le simple fait de me dire que déjà j'ai survécu, ce qui était pas si mal, après pour le reste, quand on est vivant, y'a toujours moyen de réparer, guérir, arranger les choses, mais pour ça faut déjà être vivant).
ton père te proposerait ici connait une part de ton enfance et te proposerait de naître ? d'écrire cette histoire te permettrai de refaire ce chemin pour re naître ?
pour répondre à cette question et à celle que tu avais posée après, le polar n'est pas uniquement lié à mon enfance.
mais en effet, dès gamine j'en ai été entourée.
d'ailleurs y'avait les polars de mon père et ceux de ma mère lol
ma mère lisait des whodunit, agatha christie et compagnie, des polars "comme il faut" quoi lol ou bien des thrillers.
polars de bonne femme lol
(c'est pas méchant lol mais je veux dire les polars qui te collent un peu de frisson, et puis après ouf tu es bien chez toi dans ton salon, pas de dommage - ceci étant dit j'adore et j'admire Agatha Christie, cette femme avait du génie).
mon père lisait des "vrais" polars, des romans noirs, du san antonio, du chandler, du polar américain, argot, milieux un peu glauques, femmes fatales, et j'en passe.
j'en ai lu pas mal quand j'étais ado. mais je lisais plutôt les trucs de ma mère à cet âge-là.
donc je me suis tapée tous les exbrayat, sherlock holmes, agatha christie etc etc.
puis j'ai plus lu de polar pendant des années ou presque.
et puis va savoir pourquoi, un beau jour ça m'a repris, je ne sais même plus comment.
et je me suis refoutue le nez dedans mais cette fois-ci je suis allée explorer côté roman noir, je crois que c'était un peu à la même période où je découvrais mes propres ombres finalement, et le nez dans cette littérature qui ne juge pas les pires aspects de l'être humain, je crois que je cherchais quelque chose, à comprendre je crois, ou à accepter.
j'aimais le côté codifié de cette littérature (cadre stable), avec des points de repère indéboulonnables.
j'aimais aussi les auteurs qui prenaient ces codes pour arriver à y mettre de l'originalité.
j'aimais aussi lire des trucs que plein de gens trouvent glauque et marginal (c'était pareil avec les films).
j'aimais toute l'ambiance : blues, jazz, ambiance enfumée, cette espèce de solidarité qui se noue à la marge par rapport aux "gens trop bien", ce lien entre gens un peu déglingués de l'intérieur, qu'on cherche pas à suranalyser ou à forcer à aller mieux, juste se poser, et savoir qu'on est pas tout seul à se sentir mal, ou triste, ou abîmé par la vie, et du coup ça aide.
même si malheureusement il y a aussi le revers de ces milieux-là, c'est qu'au bout d'un moment ça devient un mode de vie, et on se demande si finalement on veut en sortir de sa souffrance, tellement c'est devenu tout un "life style".
donc j'en ai lu, lu et lu jusqu'à plus soif.
jusqu'à un moment où je ne sais pas pourquoi, comme j'y étais entrée j'en suis sortie.
j'ai commencé d'un coup à en avoir marre, des discours politico-blasés, des clivages entre "vrais et faux polardeux", (c'est à dire entre les vrais de la rue et les bourgeois du polar lol), de la plainte sous-jacente à la solidarité, des histoires qui finissent toujours mal parce que c'est comme ça, c'est le but même du genre, enfin c'est même pas qu eça finit mal c'est que ça finit comme ça commence : en décrivant une réalité tellement brute et sans espoir que la question ne se pose même pas d'une évolution heureuse.
je pense que dans tout cela j'avais aussi cherché à lire, voir, sentir, qu'on pouvait survivre même quand on était déglingué intérieurement.
les polars sont emplis de personnages comme ça, plus ou moins brisés intérieurement, détectives privés alcoolos, et j'en passe lol
mais bon j'ai commencé à en avoir marre, c'était l'époque où je découvrais le tarot, c'était l'époque où je commençais à sentir s'accélérer ma spiritualité, et où la lumière commençait à pénétrer partout, et où j'ai commencé à changer vraiment à l'intérieur.
c'est l'époque où j'ai commencé à avoir vraiment la foi, et où du coup ça n'avait plus aucun sens pour moi toutes ces histoires sombres.
même si je respectais toujours énormément les auteurs et tout le genre, parce que indépendemment de ma propre histoire, je le trouve indispensable, comme tous les genres "hors normes", comme tout ce qui montre sans fard que le monde est pas joli tout rose bisounours, parce qu'une manière ou d'une autre ça donne une certaine forme d'empathie et de compréhension à celui qui lit, ça fait catharsis aussi, enfin bref, ça résonne avec des choses qui existent.
mais c'est un univers où on essaye de tailler son chemin sans Dieu, et donc où on est limité aux possibilités de l'humain qui refuse la force divine.
je ne pouvais plus m'y retrouver.
il y manquait l'espoir et la foi, le désir que les choses changent, et la conviction que l'on peut aller bien et être heureux.
voilà pour ce qui est de mon rapport au polar, et toute la symbolique que ça peut donc avoir dans mon psychisme..
et là ça peut correspondre au Mât, l'âme qui se dirige vers le Jugement la naissance ou renaissance ?
oui comme je disais, renaissance me parle.
ton père t'invite à écrire et à éditer, donc à prendre cette distance, et à le faire savoir,
oui, mais au-delà de ça, il y a un détail que 'jai pas noté mais qui je crois a son importance c'est qu eje sens une forte connotation "professionnelle" dans le rêve, je veux dire par là que mon père me propose ça c'est pour me filer du boulot quoi, pour que je gagne quelque chose avec ce bouquin.
donc il y a aussi l'idée semble-t-il de récolter quelque chose en retour, d'en récolter quelque chose pour ma subsistance.
bon sinon une idée qui m'a évidemment traversée aussi suite au rêve, c'est que les polars renvoient pratiquement toujours à la question : qui est coupable.
or je me trimballe une p...n de culpabilité dont je commence seulement à me défaire aujourd'hui, et la notion de faute est une question toujuors centrale dans ma lignée (dans tous les sens possible... les accusations fusent, y compris les autoaccusations)
puis là je t'écris ça et pile au même moment dans ma play list y'a cette chanson de Marianne Faithfull qui passe, exactement au même moment, qui s'appelle Guilt.
elle dit notamment : "I feel guilt, I feel guilt / Though I ain't done nothin' wrong, I feel guilt / I feel guilt, I feel guilt / Though I know I've done no wrong, I feel guilt"
il ya aussi le fait que c'est un couple, père et belle mère, qui veut t'aider
ce couple représenterai aussi l'unification du masculin et du féminin
et en Empereur et Impératrice c'est un référent de couple incarné, ou chacun à sa place et se complète sans se confondre
c'est tout à fait exact, et ça correspond complètement au couple de mon père et ma belle mère à mon sens.
ils ne se confondent pas, il n'y a aucune fusion entre eux. c'est de mon point de vue un couple sain. même si imparfait et avec leurs problèmes comme tous les couples, mais sain, dans le rapport entre les deux individus qui restent bien indépendants et individués quoi.
dans l'histoire populaire et psy aussi je crois , le fait de fumer est vu comme l'expression ou l'appropriation d'une part masculine, pour la femme
oui, après de manière plus basique, il y a aussi le fait que c'est une dépendance.
donc ça peut parler de dépendance. (si je dis ça c'est parce que le tirage montre un diable envers avec donc des entraves et un enchaînement)
dans ce sens L'impératrice renversée vers l'Empereur pourrait aussi être toi qui cherche l'aide, le repère ou la force du pôle masculin
une figure bien ancrée dans son masculin afi de te permettre de t'établir et de t'ancrer dans ton pôle féminin
c'est possible, notamment que je cherche un appui masculin en moi quand je suis noyée d'émotions et de souffrance.
trouver ce point de vue assez détaché en effet, solide, qui peut écrire l'histoire pour l'exorciser au lieu de se perdre dans les émotions.
mais c'est aussi une manière de tenir à distance la souffrance qui finira de toute façon par revenir, tant qu'on n'a pas été ressentir ce qui se passe, et reconnaître en soi ce qui fait vraiment mal.
il m'est cependant arrivée aussi de ressentir qu'écrire l'histoire de quelqu'un c'est offrir de l'empathie, de l'accompagnement et de la compassion.
je veux dire un peu comme un écrivain qui justement écouterait le témoignage de quelqu'un qui a beaucoup souffert, il ne peut pas soulager la douleur de la personne mais il peut écouter et écrire, témoigner, accorder toute son attention à cette histoire le temps de l'écrire, en essayant de comprendre en profondeur.
et en cela, il peut être un guérisseur je crois, ou être un appui sur un chemin de guérison.
il va écouter un récit peut-être embrouillé et confus d'émotions, il le mettra en forme, en ordre, et par la magie de l'écriture fera passer la quintessence de tout ça, c'est en effet la force du masculin qui vient épauler le féminin, donner forme à un ressenti brut.
d'une certaine façon ça rejoint un peu ce que je fais quand je prie parfois, et que je vais entendre les parts de moi en souffrance, je suis distanciée, et je les "récupère" quand elles s'écroulent dans mes bras en pleurant ou en criant, et je suis là jusqu'à ce que ça s'apaise, totalement.
je suis seulement là, je ne peux rien faire d'autre, je n'ai pas pouvoir de changer ce qu'elles ont vécu, ni d'enlever leur douleur (la mienne mais dont je suis distanciée à ces moments-là pour pouvoir m'aider moi-même sinon je me noierais dedans), je fais tout ce que je peux c'est à dire être là, solide et présente, avec de l'amour et la force de la prière.
ça ressemble pas mal à l'empereur face à la lune envers ce que je suis en train de décrire, je viens juste de m'en rendre compte.
bisous
merci
omi
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"