Promeneur,
Ce qui m'interpelle dans ta lecture c'est que je n'arrive pas à savoir si le "problème" vient de moi, ou du sujet lui-même.
C'est comme si tu commentais les nœuds laissés noués après la mort de la personne dont je souhaite faire le protagoniste de mon scénario.
le promeneur a écrit:Si tu veux mon sentiment , c'est comme si l'histoire réelle était différente sensiblement de celle connue.. ?
Il y a beaucoup de non dits , de non sus .. Des coups de couteau dans le dos (comme tu peux le voir)
Peut être une femme qui a agit en sa défaveur
La personne en question a énormément écrit de son vivant, mais jamais véritablement sur elle-même. Et lorsqu'elle l'a fait, c'était très contrôlé, soupesé, censuré. Elle portait plusieurs masques, et ne se livrait pas. Par ailleurs, l'enseignement ésotérique qu'elle a reçu durant ses voyages au long cours, elle l'a transmis de manière très codifiée, presque parabolique. On sait d'elle que ses maîtres le lui ont permis, et le lui ont même ordonné.
Il existe une riche correspondance entre elle et son mari durant ses périples. Plus tard elle lui a demandé de brûler une partie des lettres qu'elle lui avait envoyées. Il ne l'a jamais fait.
A la mort de ce dernier, la totalité des lettres lui sont revenues. Mais ce n'est que trente ans plus tard, vieille et grabataire qu'elle a de nouveau demandé à sa servante d'en brûler une partie.
Sa servante-secrétaire est un "personnage" essentiel. C'est elle qui est à l'origine de la publication posthume de nombres de lettres et documents concernant mon héroine. Or, celle-ci lui aurait demandé de brûler certaines de ses lettres, comme auparavant auprès de son mari. Ce que la servante prétend avoir fait.
Je pense, ou plutôt, je sens qu'elle n'est pas nette, qu'elle sait des choses qu'elle n'a volontairement pas révélées. C'est une "grande-gueule" et je ne pense pas, vu la relation conflictuelle qu'elle entretenait avec mon héroine, qu'elle se soit à l'époque exécutée sans broncher.
Les livres épistolaires publiés sous sa direction occultent de nombreux "passages" importants; et je ne crois pas qu'ils aient été censurés pour le seul motif de l'intimité à préserver. Mon personnage, comme je l'ai dit, a très tôt eu conscience qu'il travaillait pour la postérité: aurait-il commis la grossière erreur de parler de choses triviales juste après la description vernaculaire des pays encore inconnus? Aurait-il pris ce risque? Pourtant la plupart des lettres éditées sont tronquées.
Par ailleurs cette servante-secrétaire s'est érigée à la mort de mon héroine en Gardienne de sa Mémoire. Elle a fait de sa "dernière" maison un musée qu'elle garde comme un dragon. C'est elle qui labellise ou frappe d'anathème tous les sujets esquissés sur mon héroine. Son avis est incontournable pour qui veut donner du crédit à ses recherches et elle abuse de cette autorité. Or elle n'a connu que 10 ans mon héroine qui est décédée centenaire! C'est dire si elle savait peu comparé à d'autres compagnons de route qui pour certains ont partagé son quotidien pendant 40 ans!
Pour le moment, je manque de matière mais mon pressentiment me dicte que cette bonne femme, rare survivante des gens qui ont croisé le chemin de mon héroine, est louche.
La Maison de Dieu, et l'Ermite à l'envers m'ont fait aussi penser à la distance, et à la maison d'enfance. Je suis née près de la maison où mon protagoniste a fini ses jours. Y aller m'obligerait à revenir sur les lieux du premier âge...
La distance, ce sont aussi tous les pays qu'elle a traversés...est-ce que ça te/vous parle ?
Cette personne me hante depuis des années. Je me sens beaucoup d'affinités avec elle.
bises affectueuses