Bonsoir Omicron,
merci pour ta réponse détaillée
omicron a écrit:Tu avais besoin de savoir. A voir ensuite pourquoi, qu'est-ce que ça touche.
Besoin d'informations ? de clarté ? je peux pas énumérer tous les besoins qui existent, mais essaye de voir peut-être de ce côté-là.
Quand tu touches le besoin qui essayait de s'exprimer dans un acte, même un peu malencontreux, cela aide à se mettre en paix. Et voir par ailleurs aussi quels sont tes autres besoins (ceux qui te pousseraient plus à ne pas le contacter).
Ok je suis d'accord.
Je crois qu'il y avait le besoin de savoir que je n'avais pas été totalement remplacée, que c'est plus complexe que ça.
Et aussi le besoin de savoir sa-voir ce que je ne pouvais voir ne voyant plus N. et que j'aurais voulu voir sans vouloir voir: qu'il a une copine.
Il y a depuis le début de notre histoire cette angoisse de découvrir quelque chose de caché. Je suis d'accord avec toi, ça renvoie à une énigme plus ancienne et plus profonde.
C'était violent et ça ne m'étais pas arrivé avec mes autres copains.
J'ai eu dès le premier jour l'angoisse de découvrir le pot aux roses. L'angoisse qu'il me dissimule quelque chose, qu'il me trahisse.
Même s'il pouvait y avoir par la suite plein d'autres raisons de quitter N., plus concrètes et plus visibles (comme le fait que notre couple ne fonctionnait pas), on aurait dit que tant que je n'avais pas découvert qu'il me trompait et me mentait et bien je ne pouvais pas décider de le quitter.
J'ai horriblement souffert de jalousie.
Avant cette relation, je n'en souffrais pas. Mes proches étaient étonnés que j'en souffre, ça ne me ressemblait pas.
Puis je me suis soignée là-dessus,ça n'a plus été un motif de disputes entre nous mais il restait un arrière gout en moi de cette conviction. J'avais seulement appris à la gérer et à ne pas la rendre destructrice.
La jalousie c'est bien une passion liée à la vue. On veut voir, on cherche des preuves. On ne sait pas si on souffre plus de voir que de ne pas voir. Comme quand j'ai décidé de le contacté: je veux voir mais j'ai peur de voir donc je provoque la vue et au moins je suis tranquille...en fait pas trop...
Bon N. a réveillé de vieux fantômes.
Des fantômes de mon enfance.
C'est drôle la vie...enfin c'est bien fait aussi
:
je suis en train de traduire une thèse de doctorat en philo sur Kant.
Pauvre Kant nous dit la philosophe que je traduis. Il ne pouvait avoir qu'une conception ultra-rationnelle du bonheur car il ne pouvait jouir de la jouissance en raison d'une éducation piétiste sévère, d'une mère castratrice et d'un complexe d'infériorité par rapport à son père.
En gros dans toute sa vie amoureuse, il jouissait en étant le tiers exclu, il participait aux relations en les regardant. Seule le plaisir de la vue lui était concédé.
La philosophe que je traduit le compare au diable (;) ) du Paradis perdu de Milton. L'oeuvre préférée de Kant. Le diable souffre de voir l'amour entre Adam et Eve. Lui, le pauvre qui ne vit qu'en enfer...où il n'y a pas d'amour pour lui.
Bref revenons-en à moi, mais c'est en lien quand même ma digression
Le triangle formé par mon père, ma mère et moi. Je suis fille unique
Les rôles étaient très ambigus et mélangés.
J'étais l'amante de mon père si on veut.
j'avais honte peut-être de trahir ma mère et je me sentais peut-être trahie par mon père et ma mère.
En dehors des abus et des insultes, à la maison ça marchait comme ça: mon père était un gros gamin et se mettait toujours en compet' avec moi pour l'amour de ma mère, qui étant elle aussi infantile faisait la même chose. Ou bien entre elle et moi il y avait une sorte d'envie/rejet par rapport à ce que j'aimais faire comme dessiner. Dessiner c'est la seule chose de saine que je faisais avec mon père.
Fille unique...avec un père/frère/fils et une mère/soeur/ fille.
Car ajoutons que je me sentais très responsable de mes parents: je défendais ma mère contre mon père. Je raisonnais mon père à notre égard etc...
Enfin mon idée ici c'est que tout était trouble. Les relations n'était jamais totalement en deux à deux. Il y avait toujours la présence/menace d'un tiers qui vienne envahir le duo. En troubler la paix.
Je me sentais souvent rejetée et écrasée par mes parents ou prise à partie.
Retour sur la situation actuelle: je veux voir et être sure qu'il y a bien une autre que moi!!! Et c'est pour ça, tout s'explique donc.Et je le savais mais en fait je le savais pas. Enfin je voulais être sure...voir sans voir. J'avais l'angoisse de les voir par hasard au détour d'une rue. Pour moi c ?était la panique, j'avais peur de m'écrouler.
C'est compliqué, je sais.
Comme je l'ai fait pendant notre relation, je voulais encore voir la présence de cette autre que je suspectais.
Qu'est-ce que j'ai donc vu, petite, qui est resté ainsi en moi pour se déchainer de manière aussi violente? Il doit y avoir un souvenir ou autre qui veut remonter à la surface. J'ai tous les éléments en main. Et pourtant, régulièrement ça me reprend.
Ou bien je n'arrive pas à faire le lien clairement entre ces différents éléments et l'énigme dont tu parles persiste.
Par rapport à ma mère: elle dit ne rien avoir vu de ce qu'il se passait entre mon père et moi. Mais ma mère refusait de voir l'alcoolisme de mon père.
C'est moi qui le lui faisait voir en comptant les bouteilles dans le chariot au supermarché. Elle niait ou le justifiait.
Ma mère a refusé de voir son passé: le fait qu'elle soit une enfant illégitime.
Quand ma grand-mère a accouché on l'a envoyé bien loin. C'était la honte de la famille. Il ne fallait pas qu'on la voit.
Par rapport aux tromperies: ma mère disait qu'au moins mon père ne la trompait pas donc même s'il nous maltraitait au moins il ne lui faisait pas ça donc elle n'avait pas de raisons de divorcer. Mais moi dans le fond (même si j'avais refoulé) je savais que c'était pas vrai. Et le pot aux roses, c'était moi.
Autre chose, leitmotiv affirmé et déclamé de ma mère: moi quand il y a des problèmes, je fais la politique de l'autruche.
Et dire qu'on lui a envoyé une fille aux instincts de chercheuse et détective, la pauvre
Il y a donc bien cette thématique dans ma famille. De ne pas vouloir voir ce qu'on a vu ou fait semblant de voir.
On est en présence de secrets de famille, d'énigmes à résoudre. En tous cas pour moi.
Je suis d'accord avec toi et je te remercie de me le rappeler si amicalement. Ca serait bien d'être douce avec moi et pas aussi sévère et exigeante. Ca ne fait pas avancer.
omicron a écrit:Je veux dire, il aurait pu aussi te répondre juste : "oui je suis avec cette fille" et point.
Ou ne pas répondre du tout vu que tu avais dit que tu voulais plus de contacts.
Piste de réflexion un peu désagréable : est-ce qu'en fait, c'est toi qui as le pouvoir dans cette relation ? est-ce que c'est ça qui t'attache notamment ?
Parce qu'il semble que N, même s'il t'en fait voir de toutes les couleurs, tu tiens la ficelle qui peut le ramener vers toi quand tu veux, ou bien couper les ponts, ou bien rouvrir la communication, etc etc. C'est plus difficile de lâcher un attachement comme ça que de lâcher un truc dans le sens inverse...(quand c'est l'autre qui te "tient").
Parce que lâcher un pouvoir c'est difficile, surtout quand on a été longtemps en position d'impuissance.
Je m'attendais à ce qu'il réponde oui plus quelques trucs maladroits. En fait il vient encore de m'écrire un mail avec des déclarations d'amour...
Bon j'ai été claire, je lui ai redit que c'est fini. Mais lui dit ne pas l'accepter,
en même temps savoir qu'il sort et partage son quotidien avec une autre et m'écrit tout ça et bien ça me fait voir qu'il est vraiment confus et que j'arriverais jamais à m'y fier...
Le pouvoir...bof...ça s'alternait entre nous, je déteste ça. On essayait de trouver un équilibre mais on en revenait souvent à ça. Chacun essayait de tirer la couverture sur soi. Bien sur c'était pas consciemment voulu.
Oui je pourrais en profiter, plusieurs fois avant ça aussi. On me l'a fait remarquer. Sauf que ça m'horripile. Ca ne m'intéresse pas mais comme tu dis peut-être que ça attache.
Je m'amuserais pas à tester mais si je lui disais ok, je t'aime, reviens à moi, je crois que ça ferait comme d'hab.
Il m'aime à la folie quand il ne m'a pas. Et c'est ça qui m'a fait le plus souffrir. Quand on est ensemble, il doute, n'y est plus. Donc est-ce bien moi qu'il aime ??
Et en plus il y aurait cette fille entre nous et une fois avec moi, il serait capable de penser qu'en fait c'est la compagne de ses rêves...enfin on en sera jamais certains mais qu'importe!!!
Je sais pas si j'ai du mal à lâcher pour ça, parce que je tiens. J'y penserai.
Lui aussi en fait me tient encore. On le voit bien. Je n'ai pas encore fait mon deuil et ses mots m'émeuvent bien que j'allume mon témoin de lucidité et que je prenne de la distance.
omicron a écrit:t ensuite : concernant N, quel est le noeud entre vous lié au fait de savoir ? est-ce que tu veux savoir s'il t'a vraiment aimée ou quelque chose comme ça ? qu'est-ce que tu cherches comme information ? (et qu'à mon avis tu ne cherches pas d'aujourd'hui, mais qui ressort avec la rupture, pour réussir à boucler).
Oui c'est ça. Je veux savoir s'il m'a vraiment aimée. On dirait que je cherche des preuves. Cf ce que j'ai écrit plus haut.
C'est ambigu ce qu'il me renvoie. Comme chez moi, comme avec mes parents. On dit des choses mais on en fait d'autres ou on en sent d'autres avec la communication non-verbale.
C'est encore moi enfant qui comprend pas. Je veux du tangible! Mais je ne l'ai jamais eu ni avec mon père ni avec ma mère. Donc bon, faut accepter ça.
Le Diable, c'est l'ambiance dans notre couple. Cette lumière...parfois malsaine avec la jalousie que j'aurais voulu jeter sur la "terrible" vérité. L'odeur de souffre et de souffrance, les tensions etc...
C'était aussi et surtout l'ambiance chez moi.
Le Diable petite j'en rêvais. C'était mon père et ce qu'il me faisait...Ca m'est revenue dernièrement le souvenir de ces cauchemars.
omicron a écrit:Les cartes qui te représentent toi sont l'impératrice envers et le monde.
Tu es à l'envers, pas lui, lui il est comme il est, à toi ça te pose un problème. La question est pourquoi ?
est-ce que tu lui en veux d'être comme il est finalement ?
Une des grosses erreurs comme on l'a déjà vu ensemble, c'est que j'aurais voulu qu'il change (pas dans le fond mais par rapport à ses problèmes). Mais c'est vrai, si pour lui ce n'est pas un problème, ça ne l'est que pour moi. Je suis à l'envers.
C'est triste mais c'est ça, je lui en veux encore. Il faut que je lâche ça. Comme j'en ai voulu à mes parents...arffff
omicron a écrit:Est-ce que tu penses que ça peut toucher ce sentiment en toi qu ec'est e ta faute et qu'avec une autre ça se passerait mieux ? est-ce que c'est d ça que tu cherches à t'affranchir en ayant une réponse une bonne fois pour toutes ? (genre : c'est de ta faute, ou pas, mais que ça soit dit une bonne fois pour toutes quoi).
Oui exactement.
Genre "je t'en prie, dis-le moi une bonne fois pour toute qu'en fait tu ne m'aimes pas. Tu en aimes une autre, au moins je le sais!" Achève-moi mais fous-moi la paix
Moi aussi je lui délègue le pouvoir. On se passe un peu la patate chaude cuite en enfer
Et puis si tu ne m'aimes pas c'est que tu en aimes une autre et vice et versa. Pas possible que tu ne m'aime pas et basta...à voir.
omicron a écrit:La XIII envoyée sur le bateleur / pendu c'est assez violent, de la grosse colère je dirais. En tout cas des émotions fortes. Ca peut être un mélange, peur, colère, tristesse etc.
Ce qui fait qu'au lieu de transformer et trancher le lien, le deuil ne se fait pas.
Oui c'est ça.
Enfin là c'est mieux, je commence à me détacher et à y voir clair.
Je voulais le recontacter pour ça aussi. Exprimer ça, cette colère et aussi essayer de résoudre.
Mais sur le moment je voyais rouge et c'est tout, c'est maintenant que je comprends ça.
Là nos échanges sont redevenus un peu plus cordiaux et je trouve ça moins dur ainsi de faire le deuil du couple. Je me portais ce trouble, ce conflit, cette ambiguité. Comme si je savais pas où placer N. dans mon coeur et mon histoire. Comme pour mon passé en général.
On verra, ça veut pas dire qu'il va pas y avoir d'autres crises, et je vais lui répondre qu'on refait une grosse pause communication. Mais au moins c'est plus totalement sur de la colère et de la culpabilité.
constantine a écrit:T'es sûre que t'as vidé toute la colère que t'avais vis à vis de lui ?
C'est comme si tu te retenais. (papesse-diable) et finalement ça passe dans le mental (impératrice justice envers)
Je dis pas qu'il faudrait lui en foutre plein la figure, mais intérieurement, est-ce que tu retiens ta colère ? est-ce que quelque chose en toi te dit "bon caroline maintenant ça suffit tu t'es assez mise en colère, il faut passer à autre chose" ?
est-ce que tu essayes d'être "trop sainte trop vite" ? (possible "orgueil" ou rengorgement de la papesse qui s'associe au diable... ).
Oui il va falloir encore élaborer les blessures et la colère. J'ai de bonnes intentions mais l'enfer en est pavé. Je ne m'avance plus. Le cap c'est d'etre en paix mais il y aura des étapes à parcourir, j'arrive pas à faire ça d'un coup, d'un seul. Bien que la décision soit prise.
Je pose cette question au Tarot. Dis-moi si selon toi elle est bien formulée:
Quelle est l'énigme que je cherche à résoudre ?
J'ai beaucoup écrit, difficile pour moi ici d'etre concise
Merci encore infiniment pour ton aide Omi,
bonne soirée
Bises
Caroline