Chère TjrsConfiante,
Là, tu m'as totalement bluffée ! C'est incroyable tout ce que tu racontes... on dirait que tu étais à côté de nous, c'est vraiment incroyable, en l'espace de quoi, de deux messages seulement, tu vas tout de suite au noyau, au coeur même des choses: là où c'est le plus secret, le plus brûlant et aussi le plus douloureux.
Tu es vraiment très très forte !
tjrconfiante a écrit:Là j'ai l'impression qu'il te considère comme l'enseignante, la guide, la mère, qui le soutient, l'a soutenu dans sa quête sur le chemin pour devenir un homme (empereur) et dépasser les horreurs qui peuplaient ses souvenirs (md env au passé que regarde l'empereur). Il a pu mettre de la lumière sur des univers dont il ignorait l'existence (hermite / mat). Mais il n'a pas pu en parler, par contre il te laissait prendre la parole (impératrice en soluce à tempérance), et toi tu lui parlais, émettais tes conceptions, tes idées... mais il ne te répondait pas vraiment, ou bien il te donnait des réponses un peu légères peut-être, ou jeune sans expériences, et puis tu lui transmettais ta passion (lune en soluce au bateleur), et lui s'en imprégnait pour l'assimiler en restant silencieux (pendu que regarde le bateleur)
Et puis aussi, ta manière de parler sur la douleur: peu de gens sont compréhensifs comme toi: tu es totalement en dehors du jugement cad (et ça me fait beaucoup de bien) tu n'es pas dans le déni de la chose: la douleur est là et tu la comprends. Tu ne dis pas: bon, allez, c'est pas tout ça, fais une croix dessus et relève-toi ou même: c'est une épreuve dont tu sortiras grandie... et c'est tout. Le fait que tu le dises ET que tu dises aussi: je comprends que tu es à mille lieux de le sentir, c'est, tu ne peux pas l'imaginer, combien c'est apaisant.
Car moi qui me trouve dans cette situation, je dépense une énergie folle à non seulement essayer de comprendre et évidemment à ressasser tous les évènements, mais aussi surtout à lutter contre la douleur car "ce n'est pas bien" "ça me casse" et évidemment... parfois je crois que je suis plus forte qu'elle mais de toute évidence elle gagne toujours.
Et comment tu me parles me dit qu'il y a un temps pour tout, car tu ne m'as pas jugée. Il y a un temps où l'homme doit pleurer, s'il est triste et il est inhumain au nom d'une prétendue sagesse de vouloir l'en empêcher car c'est le couper de lui-même.
Voilà ce que je voulais te dire en premier: ça m'a fait un bien fou que tu dises:
tjrconfiante a écrit:Souvent lorsque cette évolution passe à travers des moments de douleur intense et profonde, on ne peut pas concevoir en quoi est-ce qu’elle aura bien été utile… toutes ces larmes… dans l’immédiat…
Ca a l'air de rien, mais ça fait du bien malgré tout.
Et je suis d'accord avec toi sur la suite
tjrconfiante a écrit:mais lorsque la douleur s’est calmée, lorsque la plaie devient cicatrice, alors on peut regarder en arrière, et comparer avec son présent, au niveau de ses réactions propres, au niveau du regard posé sur l’extérieur et de ses réactions sur tous les plans, et on constate une nouvelle sagesse, une nouvelle conscience… une nouvelle profondeur…
Ta longue réponse m'a beaucoup remuée évidemment. Tu sais, je suis passée par des hauts et des bas. Au début, j'étais vraiment down, mais après je me suis relevée '(mais c'était le 2ème mois) car je sentais que malgré tout ce cauchemar, il m'avait laissé un diamant dans le coeur: je n'avais rien perdu. J'avais dit à une amie qui a été héberluée: "Je crois qu'avec lui, j'ai découvert ce qu'est la Beauté". La Beauté c'est la force pure de la vérité vraie. Un moment rare, totalement "innocent", pur. Un peu comme un tout petit enfant lorsqu'il fait une chose la première fois. Car il avait cette chose là lorsque nous travaillions ensemble et que je l'aidais à (est-ce que j'ose le dire ?) à accoucher de lui-même. En même temps, j'ai peur de ces mots car je me dis que s'il est parti comme cela, peut-être que je me suis racontée des histoires... et pourtant sa progression était spectaculaire, visible: tout le monde le voyait.
Et puis tu l'as un peu lu dans le tarot, et ça ça me conforte que je n'ai pas rêvé...
C'est incroyable ce que tu écris:
tjrconfiante a écrit:A ces images, j’ai plutôt l’impression que tu lui as ouvert et donné plus que lui… Tu l’as rendu « homme » plutôt (empereur du bout). Mais si on prend le pendu en intro et qu’on termine avec l’empereur au bout, on peut dire que de « rien » il est devenu Homme, grâce à un travail de « grattage, nettoyage, d’analyse, de mise en lumière » (sn et hermite).
Ce qui me déchire, c'est que je suis sûre que nous avons fait une belle rencontre et qu'il aime passionnément ce que je fait : c'est le seul moment, depuis le mois de Janvier, où il a fait qq pas vers moi et m'a parlé: il est venu et m'a félicité. J'étais au 7ème ciel, je ne sentais plus mes jambes et comme une idiote j'ai bafouillé... je pensais: alors tu aimes ce que je fais ? pourquoi m'as-tu laissée alors en plan brusquement et es-tu parti ? Moi, l'obscure, l'anonyme. Car il faut que tu saches, Tjrsconfiante, combien tes mots, sans le savoir, sont cruels:
tjrconfiante a écrit:Seulement le bateleur, tu ne peux pas le retenir, il regarde aussi l’empereur qui veut prendre en main sa vie et ses décisions… et toi tu ne peux pas faire de projets avec lui … (impératrice env)….
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Le retenir ? j'aurais tellement voulu... Nous étions en plein projet et il a quitté le navire pour aller dans un plus grand. Et ça m'a anéantit car je ne m'y attendais pas du tout. Ce jour là, je m'en souviendrai toute ma vie car travailler avec lui était une source d'immense joie, je n'avais jamais senti une aussi forte raison de vivre: oui, la vie avait un sens, et ce sens, nous l'approfondissions.
Pourquoi a-t-il abandonné nos projets en cours ?
Le tirage automatique ne marche pas ! J'aurais tellement voulu savoir....
Je lui avais dit: "Tu quittes la cabane pour aller dans les châteaux, mais n'oublies pas que cette petite cabane a été ton premier château"
Il m'avait souri et m'avait même dit:"Oh mais je le sais ! et qui te dit que j'y reviendrais pas dans cette petite cabane et alors là, tu verras ! comme je serais fort !". A la question: "Tu sais ce qui s'est passé entre nous ?" il n'a pas su répondre, et je lui ai dit que c'était donc pas le moment: pus tard... Et puis je lui ai demandé s'il me considérait comme une amie, et lui: "Une amie ? Oh non ! tu es beaucoup trop grande pour ça !... Mais remarque, j'y pense, je suis grand ! oui, je suis grand, puisque je n'ai plus peur et que je pars"
Tu sais, Tjrsconfiante, il n'est pas si jeune, il a trente ans. Mais on lui a volé 27 ans de sa vie dans sa maison d'enfer. Je sais que chez moi, il trouvait comme un second foyer. J'étais tout le temps bonne, généreuse avec lui, tout ce qu'il faisait était bien... puisque je l'aimais.
Comme tu vois, de belles choses quand même avaient été dites, même si je l'avais rattrapé par la peau du cou pour qu'il mette qq mots sur son départ, car il était parti dans le silence. Mais moi, son départ m'avait tuée.
J'étais déchirée en deux: j'étais celle qui lui avait permis de recouvrer sa liberté et son désir (je peux te le dire maintenant: dans sa maison familiale, pas de liberté: il était sous l'emprise total et "moral" d'un père incestueux, il devait être "parfait" en tout, sinon c'était le châtiment) et de vaincre sa peur mais le prix était trop énorme pour que moi, simple femme, le supporte. Je brûlais de lui hurler dessus: "Reste" et en même temps, j'avais tj laissé la porte entrouverte: il devait être libre et sa nouvelle liberté se retournait contre moi. Du coup, libre, moi je ne l'étais plus: il me laissait en plan, je devais m'occuper de tout: fermer la boutique, ranger, démarrer un autre projet, mais avec qui ? J'avais plus la force... Mais j'ai tenu bon, j'ai pris sur moi, j'ai fait "superwoman".
Il veut que je sois grande, forte, restons-le.
Mais après, après, ça a été trop léger son attitude, d'une extrême insouciance: il s'était engagé sur plusieurs choses, avec plusieurs personnes - dont moi et là, il s'en fichait, il tournait le dos, sans souci des autres ni de moi-même. Pas un coup de main, rien. Et parfois abusant, comme un ado. En fait, il ne se comportait pas en adulte. Il était comme une plante sauvage, sans "tuteur". Je le lui ai dit, sur le coup, il a été très fragilisé et m'a répondu: "C'est difficile, tout va si vite, mais tu as raison. Tu sais en ce moment, c'est la question du Père à laquelle je me confronte". Lorsqu'il est parti ce jour là, j'ai culpabilisé... de l'avoir culpabilisé et je lui ai envoyé des mess. gentils auxquels il n'a pas répondu. Il m'a fait la gueule pendant plusieurs jours...
Puis plus tard, je trouvais qu'il abusait encore, mais je pense sans le savoir, par peur inconsciente et je le lui ai dit et j'ai voulu le revoir et ça a été "non". Puis encore aucun souci de l'autre de sa part, des autres et là
j'ai un peu craqué et je lui ai dit qu'il était décevant, qu'il n'avait rien à voir avec celui que je connaissais, qui était généreux.
Et c'est cette nuit là où tout a basculé. Mes sms, il me les a renvoyés, un à un et moi j'étais comme folle, meurtrie, je lui ai dit qu'il se comportait comme un "voyou" - qu'il avait qu'à me dire s'il était un profiteur etc... Ce soir là après des dizaines de mess. renvoyés est tombée son accusation: "Je reconnais ta générosité mais j'en ai marre de tes tentatives de prendre le contrôle sur ma vie et des tes messages plein de projection. Laisse moi tranquille, je ne t'appartiens pas"
Bon, inutile de te dire dans quel état ça m'a mis. Au début j'ai pensé qu'il avait deviné que j'étais amoureuse, malgré tous les efforts que je faisais pour pas que cela se voit et surtout que j'avais mis toute mon énergie à qu'il soit libre de partir (il m'a même demandé de lui écrire sa lettre de recommandation, et je lui en fait une superbe !). Mais après, les rares fois où on s'est vus, je sentais qu'il m'avait confondue avec son géniteur monstrueux. Et là maintenant, je ne sais plus... et je n'ai jamais su de quelles projections il parlait... Depuis ce jour, la porte que je lui avait ouverte, il l'a refermée sur moi.
Parfois je me dis qu'il a peur et que les liens qui nous unissaient il les a coupés et m'a ligotée avec.
Depuis qq temps, ça s'est un peu détendu, c'est moins crispé, mais mes messages ("personne n'a fait de trucs moches à personne") restent sans réponses. Je crois que c'est le fait d'avoir gambergée pendant des mois qui m'a conduite à l'hosto, service cardiologie.
C'était si pur, si beau ce que nous avions trouvé ensemble (nous avions chassé les monstres, la mort). Nous étions dans l'utopie et tout d'un coup ses accusations terribles me poursuivaient partout car évidemment j'ai beaucoup culpabilisé. Mais souvent je me dis que c'est lui qui a peur, mais je ne sais pas, en vérité...
Est-ce que j'ai tenté de l'abuser ?
Ca ne marche toujours pas... Voilà. J'ai beaucoup écrit, je t'ai raconté tout ou presque et son terrible secret. Je suis triste que le tirage ne marche plus. J'aurais eu des éclircissements par ton intermédiaire... Je vais essayer sur un autre ordi. Merci à toi, tendre amie: puis-je te considérer comme telle ? Cela me ferait plaisir...
Je t'embrasse.
R. (je ne veux plus de ce pseudo qui ne me correspond plus)