Bonjour,
désolée... j'éprouve la nécessité de mettre un bémol au "pardon donné avec le coeur et non du bout des lèvres".
Quand il y a perturbation (autre mot ? Jde n'en trouve pas de suite) dans les échanges entre humains, il y a une victime, un "fauteur de trouble", des conséquences (matérielles et morales).
Le pardon ? Oui, et après ?
Quid de la reconnaissance de la victime ?
Quid de la reconnaissance des dégâts, et de leur étendue (dans le temps ?, dans l'esprit ?) ?
Pardonner, c'est en un sens reconnaître que "l'autre" a commis une erreur, c'est aussi s'ériger en "juge qui sait et qui pardonne". C'est de l'orgeuil déguisé, c'est pire que tout!
Connaître les circonstances, faire "réparer dans la mesure du possible" les dégâts, c'est déjà un pas énorme. Reste ensuite que le TEMPS atténue la souffrance et permette à celui qui en est atteint (à des degrés différents selon la sensibilité de chacun) de PRENDRE LA BONNE DISTANCE face à l'événement perturbateur.
Il ne s'agit pas de prêcher la haine (ou l'amour, ce qui n'est pas mieux à mon sens !) : l'Histoire a intégré les désordres humains, et poursuit sa route, sans nous demander notre avis.
Qui prend conscience de tout cela ? "Tu ne jugeras point" ! Mais tu peux avoir de la jugeotte ! Un ancien voisin (qui n'est plus de ce monde, hélas) me racontait une anecdote, je vous la livre (je n'ai pas encore tout compris, Dieu merci) : si tu vois t'approcher de toi un serpent (vénéneux comme il se doit...), que fais-tu? Tu ne le juges pas ? Qu'est-ce à dire : tu ignores qu'il est "dangereux" pour ta vie ? Tu veux le caresser comme si tu le faisais d'un chat ou d'un chien ? S'il te pique, que fais-tu (si la vie t'en laisse encore le temps!) ? Qui plains-tu ? Toi ? Les "autres" qui t'ont avisé de sa dangerosité ? Ou tu es si magnanime que tu dis merci à la Vie ? Tu dis merci au serpent ? De quoi le remercies-tu ?
Je n'ai pas de réponse.
Bonne journée.
Francine