Merci Maïna, tu ne peux savoir comme j'apprécie de te lire.
Je sais que certainement, je prends les choses encore par le petit côté de la lorgnette (le côté "devinette...) . Je m'en aperçois, et ... j'y vais tout droit. j'espère que je vais réussir à "grandir" un peu de ce côté, et gagner en sérénité.Mais c'est vrai que j'ai eu déjà l'impression de traverser un désert ces dernières années... je dois être pressée de revoir des arbres et des fleurs!
L'arcane XIII à l'envers au passé, retourné contre le pape, le père ?
Tu as été en colère contre ton père à un moment ?
Voui... de l'âge de 10 ans,( à peu près), à ... la semaine dernière, où quelque chose s'est "terminé", et où l'on a enfin pu se re-sourire.(Et comme j'en ai 46...)
Problèmes par rapport à l'h.o.m.o.s.e.x.u.a.l.i.t.é de mon frère, (ils continuent de prétendre qu'il est mort d'une leucémie, et cela depuis des années), au racisme, (alors qu'il en a lui-même souffert, disons l'ostracisme), à ma violence supposée, et pour moi, problème par rapport à leurs dénis.
Mon père a été presque totalement absent (même s'il était présent physiquement), on peut dire qu'il était "abstrait".
C'est pour ça que ça m'a sidérée de "pas le voir" non plus dans le tirage, même si apparemment il est tout de même là entre les cartes,en quelque sorte.
J'ai compris qu'il était resté comme un enfant qui souffrait de traumatismes très anciens et très profonds.
Voir pleurer son père pour une scène qui s'est passée quand on était pas née, vu qu'il avait 12 ans, c'est terrible.
Je me suis rendue compte que sa vie s'était "arrêtée" là.
Et cela a beaucoup joué dans la manière plutôt douce dont le voyage s'est finalement passé, parce que je l'ai regardé comme s'il était un enfant.
Il faut dire aussi que mon frère "occupait" symboliquement la place de mon père auprès de ma mère (ce dont elle a convenu l'autre jour), à tel point que je continue de faire le lapsus fréquemment entre les 2.
Tu as des pensées "noires" un peu desfois ? impératrice et diable à l'envers... c'est le mental qui s'emballe et qui "rumine".
En solution, dire la vérité ?
Plus maintenant, les idées noires, de moins en moins, en tout cas; et la vérité, oui, c'est ce que j'ai essayé de faire justement. Il me semble que tout tourne autour de ça - et qu'il faut surtout que je l'aide, lui, à la dire, car il a vraiment le sentiment d'avoir subi des injustices, et même une trahison qu'il "rumine" de manière quasi permanente. Et à propos de laquelle j'ai tenté de le rassurer (mais on ne guérit pas en 5 minutes d'une blessure vieille de 70 ans, bien sûr).
Je crois que je sais comment faire évoluer la relation. Le choix est assez clair : l'accueillir tel qu'il est , lui laisser un espace pour s'exprimer (pas facile avec ma mère qui occupe, littéralement, tout l'espace-lieu et tout l'espace-verbe; mais indispensable).
Ou peut-être de la peur. Je ne sais pas.
Certainement. Comme mes parents sont âgés, peut-être que j'ai peur de ne pas pouvoir avoir le temps de rétablir des relations apaisées et qui fassent du bien, de vivre enfin quelque chose, maintenant que quelques barrières sont tombées.
Quand nous sommes repartis, j'ai dit à mon amoureux que j'avais l'impression qu'on démontait un décor, et qu'on enlevait les costumes et le maquillage...
Mais après, (ces derniers jours) j'ai été saisie par une sorte de mélancolie, de tristesse, je ne sais pas pourquoi. Peut-être l'adrénaline qui retombe. Pendant ces trois jours, je n'ai pratiquement pas réussi à dormir du tout.
Avec ma mère, ça reste ,... hum. Pas facile facile. Trop différente, toutes les 2, et elle aussi a un vécu d'enfance qu'elle nie (par nécessité de ne pas souffrir, et cela c'est évident). Même si ça commence à faire son chemin en elle, après une séance plutôt musclée autour d'une tarte à la banane...
Avec mon amoureux, on a fait un genre de "coming-out" sur la violence qu'il y a eu entre nous à une certaine époque, et cela n'a pas dû être facile. Mais c'était nécessaire car cela me pesait. Et je trouvais injuste le côté "chevalier blanc" qu'elle lui donnait, alors qu'il m'avait battue pendant plusieurs années, et même essayé de me tuer, et que je n'avais jamais l'espace pour le dire.
Nous avons (évidemment) travaillé là-dessus chacun de notre côté, et ensemble aussi, mais c'est autre chose de véhiculer une image fausse d'un couple, où l'un serait "le héros" (patient, solide, etc etc) et l'autre serait ... je ne sais pas quoi (instable, celle pour qui on se fait du souci, impatiente, impulsive etc...)
Là, c'est sorti... et ce n'est pas la chose a plus facile à raconter. Mais j'ai réussi à le faire calmement. Et c'est passé.
Oui, j'aimerais bien que la roue se remette à tourner.
C'est un peu le problème là où je suis (et qui ne se vend pas) : quand j'y suis, je m'y planque comme dans une grotte, et j'ai beaucoup de mal à en sortir, à "bouger". Il y a un côté à la fois "mort" et "cocon" dans tout ça.
Je ne sais pas si ça t'aide à saisir le tableau. Moi en tout cas, c'est la première fois que je le raconte, en-dehors de mon "travail" personnel, et de ma mère (à mon père, je n'ai pas pu, je crois que ça le rendrait trop malade).
Dans l'histoire avec mon copain (l'amitié explosée), j'ai pris une grosse crise d'angoisse au début, parce que je ne "pouvais pas" dire que j'avais vécu "ça", ni pourquoi. Et j'avais cette souffrance de ne pas "avoir le droit" de dire la vérité, (et puis, pour quoi faire?)
Sauf que ça étouffe, et que ça fait dire d'autres bêtises à la place.
Pas facile de trouver le juste milieu, l'équilibre.
J'espère que tout ça n'est pas trop confus.
Je t'embrasse, Maïna.
Porképic