Hola
La sagesse d'un hibou ne peut pas me faire défaut, de toute façon je l'ai appelée inconsciemment, ça fait quinze jours que je dors avec la carte de l'hermite sous mon oreiller en lui demandant de me donner une piste.
Je ne réfléchis pas, je te réponds dans la spontanéité de ce qui vient.
Ce qui m'interpelle c'est le contraste entre d'une part la justesse et la clairvoyance de tes réponses à mes questions, et d'autre part la "glu-glu" ( image non péjorative, avec toute mon affection
) dans laquelle tu sembles être et piétiner à titre personnel.
Cette "glu" est quelque part la garante, d'une part de mon humilité en tant que tarologue, et d'autre part le fondement finalement de ce qui me permet d'aider les gens.
Je crois que si je n'étais pas moi-même en chemin, je ne pourrais aider personne, parce que toute ma manière d'aborder le tarot est vivante et en relation d'énergie qui circule avec mes propres interrogations, prises de conscience etc...
Juste avant de quitter mon ex - dont je t'ai parlé dans l'autre post - il n'y avait plus de glu - plus rien, j'étais tranquille pépère, mais je stagnais.
Et j'arrivais de moins en moins à lire le Tarot.
Je comprenais pas pourquoi à l'époque, maintenant j'ai compris.
Quand l'énergie de ma propre vie et de mon propre chemin n'est pas en mouvement, je peux rien faire pour les autres et mon intuition part en vacances, sans doute parce qu'elle s'emmerde dans cet endroit trop lisse et sécurisé lol
Je ne m''autorise à te dire ce que je ressens ( un seul ressenti : je me limite volontairement ne sachant pas ce que tu souhaites) à la lecture de ton questionnement qu'au nom du lien, fait de compréhension et de compassion, qui s'est tissé entre nous cette semaine. Si tu as su si bien comprendre et éclairer le hiboux, peut-être peux-tu à ton tour être aider par cet original qui vient d'un monde qui ne fréquente ni le tarot, ni la spiritualité. Son angle de vue, peut-être différent, pourra, peut-être, t'aicler.
Tu fais bien ; il parait d'ailleurs que ces temps-ci il "faut" que j'apprenne à déboucher mes oreilles pour entendre aussi ce qui vient des hommes.
(cf plus haut dans l'échange, mon vécu a inscrit en moi l'équation message venant des hommes = prise de pouvoir et perte de liberté)
C'est l'histoire d'une jeune femme, toi, qui s'apprête à sauter en parachute quand Dieu lui apparaît :
"Maïna, j'ai deux nouvelles à t'annoncer, un bonne et une mauvaise.
- La mauvaise, c'est que ton parachute ne s'ouvrira pas." A ces mots Dieu pousse Maïna hors de l'avion. Maïna est submergée de panique et d'angoisse. Oubliant presque qu'il y a aussi une bonne nouvelle.
-"La bonne nouvelle, Maïna," lui dit Dieu," c'est qu'il n'y a pas de sol."
Mais là il faut que tu m'expliques, parce que mon oreille se rebouche.
Parce qu'il y a quelque chose d'extrêmement douloureux en moi dans le fait de rapprocher ce gouffre de vie dont tu me parles, et qui me parle tout à fait, et que j'apprends à accepter justement...
et ce gouffre noir, l'autre, que j'ai senti, et dans lequel je t'assure qu'il y avait rien, mais rien de libre, ni de joyeux, ni même de vivant.
J'étais morte dans ce gouffre, j'étais aspirée dans un trou noir, et je disparaissais.
C'était pas la joyeuse chute dans les airs, où on accepte de simplement ne pas avoir de parachute, ce lâcher prise dont tu parles...
C'était un endroit noir, effrayant, et vraiment très glauque.
Et sur lequel j'ai beaucoup de mal à imaginer des "figures de style" (pardon pour l'expression c'est pas péjoratif), en faisant le parallèle avec le lâcher prise.
C'est un peu comme si, je grossis le trait mais c'est l'idée, à quelqu'un qui va se jeter par la fenêtre parce qu'il en peut plus, tu lui disais "vas-y saute, lâche prise......"
Ben oui, mais la personne elle cherche à se suicider, et si elle saute, elle va y arriver. Et là pour le coup, il y a un sol.
Et j'ai la faiblesse d'aimer la vie et de pas vraiment avoir envie de sombrer dans ce truc où la vie n'a plus aucune saveur et où l'on est comme mort à l'intérieur.
Bon et puis après, y'a un autre truc lol
Mais ça c'est relié à mon énergie. C'est que moi je suis bien plus une fille de la terre qu'une fille de l'air...
Alors la chute libre ? au bout d'un moment le plancher des vaches me manque, parce que j'aime rien tant que marcher dans la nature et me sentir bien enracinée, les pieds sur terre, alors là oui je peux sentir l'air autour de moi, et même avoir envie de voler, parfois, un moment.
Mais après avoir volé, j'aime bien me poser à nouveau....
Sentir la terre, toucher les arbres...
J'ai beau "conceptualiser" parfois beaucoup de choses, tout mon être aspire au concret, à ce qui peut être vu, touché, senti, et l'air.... le gouffre.... aussi beaux soient-ils peut-être même en concepts, ou spirituellement.... je les trouve vides, et sans corps.
Il n'y a rien dedans, seulement la chute ?
Ben je risque de m'emmerder ferme lol
Mais ceci met le doigt sur LE gros truc du moment. Cette histoire de détachement, de lâcher prise...
qui chez moi, en tout cas de la manière dont je l'ai compris et intégré pour l'instant, génère un truc très simple : un ennui profond et mortel.
Parce que je suis capable de me détacher tout d'un coup, de lâcher prise, mais alors la sensation que j'ai c'est que je suis seule, coupée du monde, que plus rien n'a de sens, et que donc... ben je m'ennuie - tout simplement.
Alors si tu as une clé pour moi, par rapport au détachement, ben je suis preneuse.... ou une clé sur d'autres choses d'ailleurs.... ça fait longtemps que j'ai pas eu les conseils d'un oiseau de nuit, et je pense que j'en ai bien besoin.
Bises
Merci beaucoup
Maïna