Bonjour AnnaAntonia,
C'est un long travail et même si je commence à peine à accepter de m'être trompée dans mes jugements et dans mes choix, c'est mon vécu relationnel à ma famille, mais surtout à ma mère qui crée le plus de blocages. Et je crois que c'est ce que ressort le plus de mon tirage.
Constater une erreur de jugement est une chose, importante.
Mais se juger ensuite pour une erreur de jugement..... c'est une nouvelle erreur de jugement
Cherche aussi pourquoi tu as fait cette erreur.
On se trompe tous sur nos parents, dans un sens ou dans l'autre, jusqu'à ce qu'on ait guéri complètement la relation.
Dans l'enfance on voit nos parents comme "tout", c'est normal, c'est ce lien, cette confiance, qui fait fonctionner le lien de "nourriture" entre les parents et les enfants.
Quand dans ce lien passent de "mauvaises" choses, alors cela crée des doutes, des déséquilibres ensuite, des choses à guérir.
Mais le pourquoi tu as vu ta mère autrement qu'elle était, c'était probablement simplement l'enfant en toi, et la part d'enfant qui restait encore après, qui avait besoin de voir sa maman d'une certaine manière et de pouvoir lui faire confiance.
Tu as été "désillusionnée" un grand coup et ça fait très mal. Passage à la vision adulte cash et trash, les illusions tombent, si je voulais faire un parallèle un peu bête mais parlant, c'est comme l'enfant pour qui croire au père noel était super important, féérique et magique, et qui d'un coup voit tout un pan de sa réalité enlevée, ça peut être très douloureux.
Maintenant, le truc c'est que tu n'es pas obligée de juger cet enfant en toi qui a voulu voir sa mère autre et meilleure qu'elle n'était dans les faits.
Tu as fait comme fait un enfant, il croit, il fait confiance, et il fait confiance aux personnes à qui il est "censé" faire confiance, par nécessité archaïque, et aussi parce que c'est ce lien qui se tisse, parents-enfants. Et que c'est aussi entretenu par notre société, par un tas de choses collectives, et par les parents eux-mêmes.
Combien de parents autorisent leurs enfants à les remettre en question ? combien de parents se montrent simplement "humains", avec leurs failles, et savent les reconnaître face à leurs enfants ? Pas beaucoup je crois...
Bref.
Ceci pour te dire que tu n'es pas obligée de te juger de t'être trompée.
Tu as vu les choses, et ta mère notamment, avec la conscience que tu avais à l'époque, telle que tu étais.
Quand tu as pu la voir autrement, le voile s'est levé.
Mais tu es pas au bout du chemin.
Au bout du chemin, il y aura une vision objective et neutre, sans souffrance. Voir ta mère comme elle est, avec aussi la conscience que tu la vois en étant sa fille, et que cela créera toujours un petit quelque chose de différent, de par votre vécu commun.
Le truc le plus important là c'est de ne pas reproduire en toi-même ce qu eta mère ou ton père ou les deux ont fait avec toi.
Te juger, te condamner, te rabaisser etc.
Tu t'es "trompée" dans ta vision d'eux, et de ta mère notamment. Ok.
Plus exactement tu l'as vue comme tu le pouvais, et le voulais, selon certaines parts de toi à qui cela convenait.
Mais tu ne maîtrisais pas tout là-dedans.
Et tu ne peux pas le maîtriser a posteriori non plus.
La désillusion est un choc, une sorte de "choc visuel", comme si d'un coup on déchirait le voile d'un paysage pour te montrer le vrai paysage en dessous.
Sachant que souvent il existe encore et encore d'autres paysages, selon nos degrés de conscience.
Mais la désillusion n'est pas obligée de se transformer en souffrance (qui est le fait de retenir la douleur), tu peux aussi la prendre comme une libération, comme la liberté d'une nouvelle vision, comme quelque chose qui complète ta réalité.
Regrettes-tu le temps des illusions ? aurais-tu voulu garder cette bonne image de ta mère ? as-tu de la nostalgie de quand tu lui faisais confiance ?
As-tu le sentiment d'avoir perdu quelque chose en te désillusionnant ? si oui, quoi ?
Il est là le gros truc de ton tirage, accepter, à des degrés différents, de plus en plus profonds.
Accepter de s'être "trompé" ; accepter les émotions que ça touche en toi ; accepter le nouveau paysage ; etc etc...
pour tes autres tirages :
Quel peut être le chemin de la transformation?
Il est sous tes pieds, tu y es déjà.
C'est le chemin du choix du coeur qui dit qu'aucune illusion n'est meilleure que la réalité. Souviens-toi de Matrix
Toi la pilule qui dessilles les yeux, on te l'a donnée de force ? ou tu l'as prise volontairement et volontiers ?
Il est peut-être là le truc aussi. Quelle était la part de choix dans ce qui t'a fait faire certaines prises de conscience ? tu les as voulues ou subies ?
Etait-ce la dernière "blessure" avec tes parents, et ta mère notamment, celle qui a parachevé le tout, qui était : "d'un grand coup, je déchire toutes les idées que tu avais de moi, toutes les images, tout ce que tu as crû n'était pas réel."
La blessure du "menteur" qui révèle son mensonge et sa tromperie, et qui te laisse avec ça, et débrouille-toi maintenant.
Il résulte toujours un sentiment de confusion intense quand on se rend compte qu'on s'est trompé, que ce qu'on a pris pour la réalité était une illusion, mais tu peux aussi le voir autrement : comme le fait que c'était ta réalité d'une époque, et pour x raisons tu voyais les choses comme ça, parce que tu ne pouvais les voir que comme ça, ou parce qu'une part de toi voulait les voir comme ça et aussi mélangé peut-être parce que l'illusion qu'on t'a montrée sonnait très très vraie et très réelle.
Quand tu es dans la matrice, comment pourrais-tu savoir que tu y es ? tout semble bien réel. Le goût des aliments, les couleurs, les odeurs, tout.
Il est possible en partie que ton isolement soit lié à cette perte de confiance, dans le sens que si ce qui est extérieur, ce qui vient des autres, est illusoire et trompeur, et si tu ne peux pas te fier à tes sens et ta perception, alors la protection mise en place est de rester isolée. Pour éviter de se tromper et d'avoir mal encore de cela, etc etc....
Mais ça, ça peut être dépassé.
Parce que c'est lié à une personne, principalement, ta mère.
Donc je pense que déjà il est très important que tu fasses la paix en toi avec ces différentes niveaux de réalité concernant ta mère.
tu l'as vue d'une certaine manière à une époque, tu la vois autrement aujourd'hui, ok. Tu la verras peut-être encore autrement dans quelques années.
Tout cela est lié à la complexité du lien mère-enfant, il est vraiment pas simple ce lien, et quand tu y es seule à essayer de le démêler, et que l'autre ne renvoie pas d'aide pour régler les choses de manière douce et lumineuse, alors oui, tu es comme un petit enfant dans une toile d'araignée, qui essaye de se dépêtrer des illusions maternelles, et d'un tas de trucs non maîtrisables, non contrôlables, qui te dépassent, etc.
Mais ça, c'est seulement une part de toi. Je pense qu'en acceptant déjà cela, cela pourrait te soulager.
Tu as fait confiance à ta mère, c'était inscrit en toi, c'est une "logique implacable", parce que : pourquoi un enfant ne ferait pas confiance à sa mère ?
Je pense aussi qu'il faudrait discerner en toi quelle est la part de souffrance liée à "je me suis trompée" et quelle est la part liée à "elle m'a trompée".
Parce que c'est pas la même chose du tout.
Et il peut y avoir les deux mélangés dans ton ressenti.
Quoi qu'il arrive, la fin des illusions est une bénédiction et une libération.
Le truc c'est de pas transformer cette désillusion en une autre illusion, qui est la souffrance liée à ce changement de réalité.
Accepter que ton regard a changé, juste accepter ça déjà.
Et ça ne veut pas dire que tu étais une "nulle" ou une idiote avant, de voir la réalité autrement.
Ca veut simplement dire que tu étais dans une conscience différente, et comme tu évolues, ta conscience change.
Parce qu etu chemines vers toi-même, et que tu grandis, et que tu changes, et que donc ta vision du monde change.
Qu'est-ce qui m'empêche d'avancer dans cette transformation?
tu n'as pas toujours été une adulte.
tu ne peux pas appliquer à toi-enfant ta conscience de toi-adulte.
Accepte d'avoir été une enfant....
et une adolescente, et une jeune femme, etc etc... je ne sais pas quel âge tu as aujourd'hui.
Mais accepte le fil de ton histoire, et que tu as eu des âges différents, où tu n'as pas toujours eu la même conscience qu'aujourd'hui, et ta conscience changera encore et encore, et c'est pas grave, au contraire, ça veut dire que tu n'es pas morte, mais que tu es vivante, parce qu'en évolution, et en croissance.
Dois-je me faire violence et me forcer à bouger, à sortir, changer mes habitudes, foncer, ce dont je me sens incapable ?
te faire violence, non, je n'ai pas besoin du tarot pour dire ça.
On t'a suffisamment fait violence non ?
Tu as vraiment envie de t'infliger ça à toi-même ?
Donc non. Ni te faire violence, ni te "forcer", ton tirage est en légèreté et pas en force.
Par contre le diable parle d'oser, et de s'ancrer.
Et puis ça parle aussi je pense de défaire une croyance ou plusieurs encore liées à ta mère, un truc d'elle que tu as intégré en toi, une attitude d'elle vis à vis de toi, que tu reproduis sur toi-même.
Ta mère t'a tourné le dos : est-ce que tu te tournes le dos à toi-même ?
Dans ton tirage, la carte du Monde, toi, regarde le passé.
Mais regarde le présent -> quelle attitude de ta mère est-ce que tu reproduis sur toi-même ?
Rien qu'en observant cela, tu peux défaire pas mal de choses je pense.
Tu vas te sortir de tout cela, ancre-toi en toi, met tes racines en toi et dans les choses qui te font plaisir, qui te donnent du goût, de la saveur à la vie, rappelle-toi de ce que tu aimes, de ce qui te fait plaisir, de ce qui t'amène dans l'instant présent en faisant disparaître tout le reste.
Ecoute une belle musique, ou regarde un tableau qui te rappelle qui tu es, cherche du beau et des choses qui vibrent, que TOI tu aimes.
Ce que tu aimes, ce qui te fait vibrer, c'est le chemin de ce que tu es.
c'est comment la déco chez toi ?
Autour de toi, il y a la vibration de ce que tu aimes ?
Au mur, il y a des photos, des images, des dessins, qui parlent dans ton coeur ?
Comment est ta maison, extérieure, celle où tu vis ?
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"