Hello Omi,
Et merci
peut-être que pour te libérer de ça, il y a quelque chose à accepter, comme le fait que ce regard négatif et dévalorisant t'ait vraiment blessée, et que tu l'aies vraiment ressenti comme injuste à ton égard.
Eh bien , en te lisant, je m'aperçois d'une évidence, à savoir que si je l'ai ressenti comme dévalorisant et qu'il m'a blessé, je ne l'ai jamais considéré comme injuste, mais comme juste tout au contraire...Je pensais qu'ils avaient raison, a fortiori mes parents puisqu'ils le disaient..Donc je me suis vue vraiment comme ça et c'est comme telle que je me vois à chaque fois que je me vois pas leur regard.
C'est ahurissant mais je réalise seulement aujourd'hui que je n'ai jamais remis en cause ce regard...S'ils me disaient incapable, maladroite etc, eh bien c'est que je l'étais.
le regard de nos proches compte, c'est une sorte d'équilibre à trouver je crois, mais ça me parait normal d'avoir envie d'être estimé par ses proches, les gens qu'on aime et avec qui on partage sa vie (et encore plus quand il s'agissait de nos parents dans l'enfance, bien sur que le regard du parent sur l'enfant compte beaucoup pour l'enfant, car il se définit beaucoup au travers de cela, un regard bienveillant peut faire beaucoup de bien et donner confiance, alors qu'un regard dévalorisant peut faire beaucoup de mal et entraver la construction individuelle, créer des doutes sur soi, un sentiment de mal faire permanent).
Ca ,c'est sûr , une vie quasiment pour en sortir...
y'a une phrase aussi que j'aime beaucoup dans la série Erica, dans le premier épisode, où son thérapeute lui met un peu le nez dans son attachement au regard et à l'avis des autres sur elle, et elle l'envoie chier en lui disant "alors quoi ? ça ne doit plus tout compter c'est ça ? je dois m'en foutre complètement ?"
et il répond : "non c'est pas ça, ça compte, personne n'a dit que ça ne devait plus compter du tout, mais ça ne doit pas compter autant que le tien".
Le problème ,c'est que je n'avais plus de regard sur moi, pas d'autre que le leur que j'avais fait mien ,comme j'ai fait mien celui des autres ensuite...S'ils pensaient ça de moi , eh bien ça devait être vrai et je culpabilisais... Même si je ressentais en moi un sentiment d'injustice et de révolte, ce n'est pas pour autant que je remettais en cause leur jugement...Surtout des parents, ils savaient mieux de moi, forcement...donc s'ils le disaient ,c'était vrai. Et pareil pour mon mari et les autres après...Je comprends soudain pourquoi cette soumission en moi ,et pourquoi ce sentiment quand on me "distinguait " d'en être aussi reconnaissante , cette nécessité d'être la bonne élève, d'avoir la reconnaissance des profs, des hommes que j'ai aimés, la bonne épouse etc...
Ca éclaire aussi pas mal avec le dernier, ce qui s'est passé en moi. Plus que leur amour, ce qui importait pour moi ,c'était leur reconnaissance, puisque moi je ne me reconnaissais pas. J'aurais grimpé au cocotier pour voir leurs yeux briller de fierté...Quelque part , ça démentait alors ce que pensaient mes parents, mais toujours dans la dépendance, jamais dans ma propre auto-reconnaissance, de mon propre regard.
avec tempérance en solution tu as il me semble une voie d'équilibre et de modération à trouver, comprendre et intégrer quels sont les regards sur toi qui comptent, et à quel degré de "priorité".
Il faudrait déjà que j'accorde priorité au mien ,je crois pour remettre les autres à leur place et par ordre d'affectivité, puisque oui ,c'est normal que le regard de ceux qu'on aime compte, mais pas au détriment du sien.
c'est plutôt une voie de douceur et de modération, d'équilibre, qui est proposée dans les solutions du tarot là, pas de truc qui tranche à l'extrême, pas de libération explosive, plutôt trouver un chemin équilibré, sans s'énerver, lentement mais sûrement.
un peu comme si t'étais face à une foule, qui t'empêche de passer.
trouver ton chemin là-dedans, en avançant doucement mais sûrement, les gens vont s'écarter au final, et te laisser place pour passe suffisante, si tu avances avec détermination et tranquillité en même temps.
et pourquoi ça te touche ? ben parce que c'est normal que ça t'ait touché à l'époque.
parce que c'est normal d'être blessé quand des proches nous jugent et nous critiquent, alors qu'ils sont censés nous aimer, nous respecter, et aimer ce que l'on est, en globalité.
parce que c'est blessant d'être décortiqué et détaillé par un regard négatif.
et parce que même si aujourd'hui ton mari tu l'as sorti de ta vie, à une époque, c'était ton mari, la personne de ton quotidien, donc bien sûr que son regard te touchait, tu es un être humain sensible, et c'était pas cool de sa part ces attitudes envers toi.
ce n'était pas juste
.
Ca me touchait d'autant plus que je les croyais, c'est que j'étais comme ça forcement, si les gens que j'aimais me voyaient comme ça...Ca me rappelle soudain ces films où une femme est amnésique et tous les gens qui l'ont connue lui racontent qui elle était, sauf qu'elle ne souvient pas et qu'elle a le sentiment en elle que ça ne colle pas avec ce qu'elle est, mais elle les croit parce qu'elle n'a que leurs paroles sur elle...et ensuite , la clé à la fin du film ,c'est que c'était une machination, qu'on a voulu la persuader qu'elle était comme ça , mais que rien de ce qu'on lui a dit ne correspondait à la réalité...C'est un peu le film que j'ai l'impression de voir se dérouler...
Alors forcement toute la dévalorisation qui suit , manque de confiance etc...C'est comme si je trouvais la clé aujourd'hui de tout ce que j'ai vécu mais surtout accepté après. Et pourquoi je ressens la même chose toujours, en amour notamment, quand on me rejette, ce sentiment de ne rien valoir . Parce que quoi je fasse de réussi, que je vois de façon tangible pourtant, je ne peux pas le croire vraiment ...Puisque j'étais nulle, puisqu'on, mes parents, me l'avaient dit.
traverser le sentiment d'injustice, c'est ce qui aide à se libérer du jugement justement...
parce qu'alors tu ressens, tu sais, ce qui est juste ou pas sur toi, tu peux te regarder toi de manière juste et lucide, sans critique excessive, sans illusion non plus, avec une reconnaissance et un amour de qui tu es, simplement, en étant bien consciente de toi-même, et alors en devenant capable aussi de repousser ou laisser filer des jugements extérieurs dont tu sais qu'ils sont faux, parce que tu as appris à reconnaître ce qui était juste ou pas sur toi-même.
je crois qu'on ne t'a pas beaucoup appris à être juste avec toi et à avoir une vision simple, neutre et bienveillante sur toi-même (comme beaucoup d'entre nous du reste, mais dans certaines familles ou certains environnements la présence du jugement est particulièrement accentuée). donc c'est temps d'apprendre
J'ai eu les larmes aux yeux en lisant ça...On ne m'a pas appris mais on m'a donné aussi un regard totalement faux sur moi auquel j'ai adhéré, au point que je n'ai aucune idée aujourd'hui de ce qui est juste ou pas sur moi ...Je n'ai aucun repère à ce niveau et j'ai donc oscillé entre les excès mais toujours par rapport aux autres , soit me survalorisant dans ce que je pensais leur regard, et tombant des nues en voyant que ce n'était pas le cas, soit ,et souvent conséquence de la découverte de cette chute , me dévalorisant totalement et adhérant au discours de mes parents comme une fatalité et une réalité , liant valeur et affectif qui plus est, égale : on ne peut pas m'aimer , je suis trop nulle pour ça.
En fait je n'ai jamais posé mon propre regard sur moi.
Bises
Réalité
Miracle : chose qui n'est pas encore arrivée .