Et pour finir:
Exercice no 3: la visite du château
Le corps toujours aussi libre d'entraves que dans l'exercice précédent, isolez-vous une nouvelle vois au sein d'un lieu confortable. Etendez-vous-y dans une lumière douce et fermez les yeux de façon à être le plus en contact possible avec votre réalité intérieure. Vous allez décider de vous visiter.... Bien évidemment, on croit tous de connaître. En réalité, il y a vraiment des zones complètes de notre corps dans lesquelles notre conscience ne pénètre jamais.
Sans crispation, sans défi personnel, vous allez partir du centre de votre crâne. Il n'y a aucune difficulté à pénétrer dans un tel lieu. Nous y sommes toujours, d'ailleurs.
A vrai dire, c'est même la salle du trône de notre château personnel! Nous avons tendance à y sièger beaucoup trop en s'imaginant que c'est de là qu'on y voit le plus clair sur l'ensemble de notre domaine. Erreur... Alors, après avoir pris une belle, longue et lente inspiration, votre conscience, c'est à dire votre perception de vous-même, va se lever de son siège pour se diriger tranquillement vers un lieu nettement moins rigide. En route pour la grande salle des fêtes et des repas. Où est-elle? Dans votre coeur, bien sûr!
Mais auparavant, il y a quelques marches à descendre et un couloir à emprunter. Suivez-en l'itinéraire très naturellement en vous. Essayez de percevoir, si possible, le décor de ses murs, la lumière et surtout l'ambiance qui l'imprègnent. Eprouvez-vous une difficulté à avancer à un moment précis, comme si une porte était fermée? Notez-le simplement. Ne forcez pas la porte, tentez plutôt de vous fondre en elle pour la dépasser. Si c'est trop difficile, n'insistez pas. Placez d'emblée votre conscience au-delà d'elle, toujours en marche et plus près de votre coeur. Peut-être avez-vous l'impression de croiser d'autres couloirs, d'apercevoir d'autres portes à votre droite ou à votre gauche. Laissez aller tout cela. Ce qu'il faut, c'est rejoindre la grande salle des banquets, celle où on partage la nourriture, où on est généreux... donc heureux.
Voilà, vous y êtes... Voyez-vous à quel point elle est splendide? Vous ne vous en étiez certainement pas douté. Abandonnez-vous à son décor. Vous l'avez bâtie à votre goût selon vos aspirations, vous souvenez-vous? Peut-être a-t-elle le plafond très haut et orné d'un superbe lustre... Y a-t-il des armoiries qui parlent de votre idéal, des cadres aux murs représentant les êtres qui vous sont chers ou qui illustrent les belles heures de votre vie? Ajoutez-les s'ils n'y sont pas. Attardez-vous sur tous ces détails et si cela fait surgir quelques émotions, eh bien tant mieux!
Laissez-les tranquillement s'exprimer. Personne n'est là pour vous juger. Et le foyer, y en a-t-il un? Est-ce une belle cheminée? Pourquoi n'y allumeriez-vous pas un grand feu? Prenez-en le temps.
Continuez maintenant votre visite. Peut-être y a-t-il une partie de votre château où vous savez pertinemment que quelque chose ne va pas sans y être jamais vraiment allé voir. Un corridor ou une pièce où les murs s'effritent, où le chauffage est fermé, où l'eau courante ne parvient pas ou bien encore où le soleil ne pénètre jamais parce que les rideaux y sont constamment fermés... A vous d'y aller à pas sereins, à vous de découvrir, de ressentir et de constater là où la serrure est rouillée, là où cela vous rend triste et où il y a des gravas sans doute encore accumulés inutilement. Ca prend de la place les gravas des travaux passés, la place des vieilles souffrances cristallisées et ça empêche de respirer...
Où êtes-vous? Dans votre rein gauche? Dans votre foie? Au creux de votre bras ou le long d'une artère? Peu importe. Là où vous êtes rendu, votre seul souci c'est de percevoir, de rénover. Rebâtissez intérieurement le décor de la pièce où vous êtes. Accordez-lui toute l'attention et tout l'amour dont elle a besoin. Mettez-y des couleurs, de la lumière, peut-être de la musique pour la rendre à nouveau invitante. Enfin, promettez-lui de revenir l'habiter régulièrement.
Voilà, c'est fait... Alors, retournez tranquillement dans la grande salle, par le même couloir ou les mêmes escaliers. Dès que vous y serez parvenu, contrôlez bien le feu dans la cheminée. Voyez-vous en train de l'attiser, si besoin est. Il y a un beau fauteuil placé juste devant. Pourquoi ne pas aller vous y asseoir pour savourer un peu la joie d'être là et d'avoir rénové, consolé une pièce souffrante? Encore une fois, prenez tout votre temps.
Libre à vous, maintenant, d'aller visiter une autre partie de votre château ou alors de vous en extraire doucement pour revenir à la conscience de ce lìeu où vous êtes étendu. L'important, c'est qu'entre chaque zone visitée, vous retourniez à la grande salle, votre coeur. C'est là qu'en souplesse, comme une caresse, le sceau de la réparation, de la consolation, du pardon, en fait de la beauté oubliée, s'imprime peu à peu en vous.
Si le moment est venu pour vous de suspendre la visite, ne vous imaginez pas qu'il vous faille rejoindre pour cela la salle du trône. Dans toute grande salle des banquets, il y a une superbe porte qui donne vers l'extérieur, vers les jardins, vers le monde. C'est par là que vous sortirez..... et vous emporterez avec vous le bonheur de ce que vous venez de faire.
Suite bientôt...