por missachka » Fri Jun 21, 2019 10:16 pm
Ah, la lecture en mode BD, c'est le genre de choses qui m'échappent, mais c'est bien vu ! Oui, il a l'air bien occupé et en effet, on ne sait pas toujours à quoi apparemment ! Il y a aussi, comme vous dites, une certaine fraternisation, mais à part la personne qui s'occupe de l'accueil, je n'en bénéficie pas vraiment.
Mais pour vous expliquer mieux le contexte : c'est une association, un centre d'hébergement et de réinsertion sociale. Donc pas d'activité ailleurs, mais un travail social pas facile, avec des gens (les résidents) qui ont vécu des choses douloureuses. Ce qui ne devrait pas empêcher, à mon sens, de mettre un peu de joie là-dedans - et même au contraire. Mais aller boire un verre semble de la science-fiction pour l'équipe, ils déjeunent sur place à la cantine, et même si je finis à l'heure du déjeuner, personne ne m'a jamais invitée à y déjeuner avec eux (à part la précédente personne de l'accueil qui depuis est partie) - il faut dire que j'habite à côté mais je reste toujours volontiers pour discuter avec qui veut bien. Pas de machine à café non plus, il faut demander une dosette pour s'en faire un et on le boit tout seul... Enfin, moi, je le bois toute seule ! C'est sympa, hein, le social ?!
Le travail me plaît oui, mais l'autre problème est qu'il m'est difficile de le faire comme je le voudrais : je suis censée donner des cours de français aux résidents qui sont pour la plupart étrangers. Mais parfois, ils ne viennent pas, ne préviennent pas, c'est compliqué. J'attends, et il n'y a personne. D'où mon besoin de soutien, pour que l'équipe qui les accompagne au quotidien fasse le relais entre eux et moi les jours où je ne suis pas présente (4 jours sur 5), afin de les relancer, de leur rappeler le rdv, de les motiver - ce qu'elle fait parfois.
Mais dans l'ensemble, vous avez raison, je suis déçue : j'ai choisi ce domaine pour (entre autres raison) renouer avec le contact, l'esprit d'équipe, tout ce qu'on n'a plus en freelance. Mauvaise pioche. Là, je suis tiraillée entre le désir de claquer la porte et la culpabilité de laisser des gens qui, même s'ils ne viennent pas toujours, ont besoin d'une aide que je pourrais peut-être leur apporter.
Pourtant, je me dis que j'ai été dans le passé en contact avec pas mal de boîtes différentes, parfois salariée à temps plein, et franchement, je n'ai jamais senti si peu de chaleur, de fluidité dans la communication, d'ouverture, d'accueil. Ou alors je deviens parano...
J'ai beaucoup de mal à savoir que faire. Et c'est sans doute idiot vu le petit contrat que ça représente. Mais l'enjeu pour moi était important, professionnellement et personnellement - parce que j'ai vraiment envie de pouvoir être utile aux résidents.
Merci beaucoup pour votre aide en tout cas, cela m'aide à prendre de la distance pour regarder la situation de plus haut, au plus juste.