Bonjour Maïna,
Me revoilà après quelques jours où il s'est passé pas mal de choses...
La première c'est que mon travail rendu, j'ai passé ma soutenance.... et comment dire... je l'ai passé comme ça :
J'ai eu de bons retours très positifs sur mon travail. Et avec à la clé un très bon résultat... Mon travail a payé comme on dit, et toutes mes angoisses se sont envolées...
Si je le met dans ce post c'est parce que cette étape passée, les tribulations de diabolo dans ma tête m'apparaissent avec un peu plus de clarté, car elles ne m'obscurcissent plus la vue, et surtout il ne m'empêche plus de voir clair et de savoir clairement où je veux aller : je veux retourner là-bas faire cette thèse, et comme tu dis je vais faire mon projet, pour moi seule, sans en parler autour de moi, je vais faire ça pour moi car c'est ça que je veux faire. Et advienne que pourra !
Que me disait diabolo au juste ?
Tout d'abord il me disait que mon travail n'était pas assez bon, et que je n'arriverais pas à le terminer comme je voulais, que ce ne serait jamais assez suffisant pour proposer ma candidature pour une thèse. Ensuite il me disait que n'importe comment j'étais folle de vouloir faire ça, que je le voulais pour de mauvaises raisons, que j'avais simplement envie de retourner voir cet homme là-bas, mais que je n'étais pas faite pour faire de la recherche... hors après ma soutenance... je n'ai plus aucun doute la dessus. Je suis faite pour ça et effectivement, je vais faire ça, parce que c'est ce que j'ai envie de faire. Après six ans d'études et pas mal de doutes, je regarde le chemin parcouru et je vois que tout le travail accompli jusque là m'a procuré beaucoup de plaisir... et il n'y a aucune raison que je m'arrête pour faire autre chose... pour faire quoi d'ailleurs ? J'aime lire et j'aime chercher... Je n'ai plus à remettre cela en cause quand des personnes qui m'encadrent et que j'estime me disent que je suis faite pour ça... Je n'ai plus à remettre cela en cause non plus quand l'occasion se présente enfin de faire ça en étant professionnelle... et non plus seulement étudiante...
Il y a quelques temps je te parlais d'un rêve où je me voyais suspendue à une poutre et de laquelle je n'arrivais pas à me lâcher... et à me convaincre que j'allais retomber sur mes pieds sur une autre poutre à quelques mètres en dessous de moi... et bien aujourd'hui je peux dire que je me suis lâchée... j'ai fermée les yeux, j'ai eu peur, mais je suis retombée sur mes pieds... et je n'ai plus peur de recommencer...
J'avais peur d'abandonner une partie de moi-même, une partie des choses qui faisaient ma vie... Littéralement j'avais peur de lâcher la poutre qui me retenait et m'avait supportée jusqu'à présent... et Diabolo me le rappelait sans cesse en me soufflant tout un tas de questions existentielles concernant ma famille, mes amis, la vie que je mène ici... Diabolo abordait le fait concret que ça va être de quitter mes parents : que vont-ils devenir, que sera leur vie sans moi alors que je serais ici ? Et si mes frères partent aussi (le fait est que l'un a pris la décision de partir, de changer de direction... laisser tomber ses études pour faire radicalement autre chose, à l'étranger, et l'autre attend ses résultats et selon le verdict prendra, ou pas, le chemin du changement radical lui aussi, et prendre la tangente pour parcourir le monde), que deviendra notre famille ? Que deviendra le lien qui nous uni ? Comment tout ça évoluera-t-il ? Est-ce qu'on se verra toujours ? Et si je n'étais pas assez lié à eux tous ? Et mon frère qui est si secret, est-ce que je le connais vraiment ? Comment vont vivre mes parents une fois qu'ils se retrouveront tous les deux ? Est-ce que leur couple (pilié de la famille, et qui représente a priori beaucoup pour mes frères comme pour moi) va tenir la distance si la famille est ainsi désunie ?
Et mes amis... qui partent les uns après les autres seront-ils toujours mes amis ? A certains je ne donne plus de nouvelles depuis des mois, et une fois que je serais partie ce sera trop tard... ? Et si je les perds ? Et si je n'étais pas une si bonne amie ? Certains me manquent et j'ai de la peine à les quitter, "t'es ingrate" me dit Diabolo et en même temps "Tu dois te rendre à l'évidence : ils ne font plus partie du programme"...
Et là-dedans que vais-je devenir ? Que sera ma vie ? Qui sera dans ma vie ? Qui n'y sera pas ? Comment ? Est-ce que je ne suis pas en train de fuir ?
Beaucoup de ces questions sont douloureuses et je ne sais pas comment y répondre, mais en même temps que je parte ou pas, ça ne change rien au fond : je change, les gens changent, les choses changent... et je n'y peux pas grand chose. Et puis si je pars.... ce n'est que pour trois ans, et si je reste après ça... la question ne se posera que dans trois ans... et la situation sera déjà très différente...
Diabolo me disait aussi : "Et puis c'est quoi encore ce truc de t'accrocher à cet homme ? t'es c.o.n.n.e ou quoi ? Qu'est-ce que tu espères ? Que tu vas le retrouver ? Et si tu le retrouves, combien t'as de chances que ça marche entre vous ? Si ça se trouve il est avec une autre ! Et alors là tu te sentiras bien bête d'avoir fait tout ce chemin pour lui et de te prendre un vent. Tu vas te retrouver à faire un thèse trop dure pour toi et pour un mec qui ne te regardera plus... Ce sera bien fait pour toi"
Maintenant, quand Diabolo dit ça dans ma tête, ou dit ça dans la bouche de mes amies (car certaines de mes amies jouent parfois les
avocates du diable, dont l'une en particulier, qui se fait du souci pour moi et m'a dit : "Tu es sûre de vouloir faire cette thèse pour faire ce travail ou pour lui ? Car si tu y retournes, fait attention, rien ne te dit qu'il n'est pas avec une autre depuis le temps, tu risques d'être très déçue... ") je ne me sens plus découragée ou déprimée. Je ne montre plus non plus une fausse confiance en moi, en affirmant que "si ! il y a des chances que ça marche !", et que de toute façon "ça ne regarde que moi"... En fait, je ne me laisse plus atteindre par les paroles de Diabolo, ni par mes craintes, ni par mes doutes, ni par mes angoisses qu'il matérialise très bien. Au contraire, je sais très bien au fond de moi que je ne fais pas tout ça pour cet homme. Et je sais très bien qu'au fond de moi j'espère quand même le revoir, et tout ça je l'accepte. Je dis donc à diabolo que j'ai bien pesé le pour et le contre maintenant, que je connais les règles du jeu, les risques, mais aussi les bonnes choses que je peux recevoir en faisant ce choix. ET j'ai envie d'y aller. Je n'ai plus peur, et puis rien n'est fait... pour le moment je dois enclencher le processus.. appuyer sur start et lancer la machine... Peut-être que rien ne va se passer, peut-être que la machine va exploser et que je me ferait mal, peut-être au contraire qu'elle va fonctionner et que j'en tirerais plein de belles choses... le fait est que je ne saurais pas tant que je n'aurais pas appuyé sur start... et qu'il ne sert à rien de se poser dix mille questions inutiles avant qu'elles ne se posent vraiment... car parmi toutes les questions que me posent Diabolo certaines ne se poseront peut-être jamais, et il y en a d'autres qu'il ne pose même pas... alors ça ne sert à rien de chercher les réponses...
En fait tout ça me ramène à une chose très juste qu'une dame m'a dit un jour : "Il faut arrêter de vouloir les choses... il faut être dans l'acceptation".
Et bien c'est peut-être cela l'enseignement que je retire des piques agaçantes que me lançait Diabolo durant tout l'été : tant que je voulais les choses... réussir, le retrouver, avoir des réponses... Diabolo retournait mes questions et mes désirs et me torturait l'esprit, mettait mon mental sens dessus-dessous...
Maintenant que je me sens plus sereine, que je suis dans l'acceptation... Diabolo et ses questions sournoises n'ont plus de prise... Et je peux faire mes choix plus sereinement...
Voilà Maïna,
Je voulais te faire part de mes avancées... Car c'est ta question sur ce que disait Diabolo qui m'a fait comprendre toutes ces choses...
Maintenant on verra la suite, je sais que le plus important c'est de poser des actes, ce que j'ai essayé tout au long de l'été et qui a fini par se concrétiser...
La route et longue et je ne dois pas arrêter, alors je continue à poser mes actes... et le prochain sera de dire au revoir à certaines choses et à certaines personnes... Puis envoyer ma candidature.... ranger mes affaires... et ensuite et bien une chose après l'autre je verrais au fur et à mesure que les choses avancent...
Quant à "lui"... et bien, je n'ai toujours pas de nouvelles, et je ne sais pas si je le retrouverais mais ma foi... mes sentiments sont toujours là, et les possibilités infinies alors... on verra bien.
A bientôt,
et merci infiniment pour tes paroles et ta présence...
Maribou