Salut Harry,
C'est un peu comme si la voie de la non violence était pour toi celle qui pouvait mener à lâcher quelque chose de la "to-do-list" ... je ne sais pas si tu vois ce que je veux dire ... pour en revenir à quelque chose de l'ordre de l'innocence et du jeu.
L'innocence ça me parle pas. C'est pas dans l'air du temps, je peux pas me le permettre, il y a à peine quelques mois ma vie était un bordel inimaginable et les choses commencent à peine à se remettre d'aplomb, je peux pas juste m'amuser et lever le nez en l'air en me disant que ça va aller, ça serait ne pas me respecter du tout ni respecter ce que j'essaye de mettre en place dans ma vie.
J'ai besoin de constance et de stabilité actuellement, et de tenir les rênes de ma vie en sachant ce que je fais et pourquoi, tout particulièrement sur le plan professionnel.
Ca me parle d'autant moins que j'avais en tête aussi Gandhi, toutes proportions gardées évidemment je suis pas Gandhi et je cherche pas à l'être, mais disons que je vois pas du tout cette voie liée à l'innocence ou au jeu. Il me semble au contraire que ça devait demander une maîtrise énorme de soi, et une conviction très profonde, d'agir de manière non violente dans un monde qui de partout prône et utilise la violence comme remède à tout.
Ce qui me parle plus en revanche c'est ce que tu as dit au début, le passage du mental au ciel, cela me fait penser à ce que je ressens depuis quelque temps, le fait que parfois (souvent) j'ai voulu que les choses se passent comme ci et comme ça, essentiellement au niveau relationnel, et en fait c'était loin d'être le mieux au final parce qu'il y avait des choses dans le présent que je ne voyais pas. C'est à dire que si j'avais réagi non pas en projetant un but vers le futur ou en essayant de "garder" absolument la relation en l'état, mais en disant ce qui me plaisait pas, ce que je voulais ou non là maintenant, et en me positionnant simplement dans le présent (là je rejoins ce que tu dis sur le présent), certaines relations auraient peut-être explosé ou changé beaucoup plus vite mais ça aurait été pour un mieux certain (parce que de toute manière elles étaient pas viables à terme, en tout cas certainement pas dans la configuration qu'elles avaient, et les habitudes qui y étaient instaurées).
Et si je fais le lien avec la violence ou non violence, cela aurait sans doute évité une bonne dose de violence justement après, quand tout explose parce qu'on a pas dit les choses à temps.
Et qu'en plus s'y rajoute de la déception, de la désillusion, et j'en passe.
Il y a aussi peut-être l'idée que cette voie te permettrait d'intégrer autrement le monde des émotions (lune - amoureux) en vivant mieux l'ambivalence des sentiments ... en lâchant la "violence", tu intègres mieux les sentiments contradictoires et tu vis plus dans la paix.
Oui cela me parle.
En effet, en lâchant l'idée sur ce que les choses devraient être, il devient possible plus facilement ou moins difficilement d'intégrer les émotions plus ou moins contradictoires que l'on peut ressentir dans une situation. Cela me parle complètement. Ca devient plus subtil que de suivre une direction dans tel sens ou tel autre de manière linéaire, ça permet de revenir au centre où parfois dans une même situation on peut ressentir tout et son contraire l'instant d'après.
Cette fluctuation des émotions m'a beaucoup posé problème et cela commence tout juste à s'apaiser dans le sens où mon mental commence à accepter de concevoir que l'on puisse ressentir pour quelqu'un de l'affection ET de la colère, ou bien de l'attirance ET pas envie de le voir, enfin tu vois quoi, des émotions et sentiments qui ne vont pas dans le même sens, mais qui sont simplement l'expression de ce qui se vit à un instant donné en soi.
Si on les projette sur du long terme ça donne un truc totalement absurde, mais si on les ressent juste comme ils sont là, ça ne pose pas de problème, ça peut coexister.
Après je crois que ce qui était en filigrane de ma question au Tarot, pas très consciemment, c'était de savoir de quelle violence on me "parlait" en m'orientant sur la voie de la non violence.
Tu y as en partie répondu je pense, dans ce que ça évoque pour moi concernant l'interventionnisme et le fait de vouloir que les choses soient comme ça et pas autrement en essayant de contrôler les choses vers un futur prédéterminé. C'est certainement une forme de violence, "faire violence" à la vie en quelque sorte, le contrôle.
Je ne sais pas s'il n'y a que ça. (?)
En même temps c'est déjà un gros morceau.
L'obligation, c'est le diable et ses liens ... elle se dissout dans la force qui lâche son envie de "forcer" les choses en s'en remettant à ce qui lui semble "supérieur" et "extérieur" (le jugement) mais qui est en fait la dissolution des chaînes de l'illusion du diable ... pour en arriver à la joie de la MD ... Pour moi, la réponse à ta question est "oui !".
Ca me surprend pas, de toute manière je sens que nombre de mes conflits ou désaccords relationnels se sont résolus comme ça depuis quelque temps.
Ca ne m'a pas tellement plu au début, je ressentais comme si "on" m'empêchait d'agir et de dire ce que j'avais à dire, mais de fait avec le temps j'ai réalisé qu'en commençant à m'orienter là-dessus, l'Esprit avait pris grand soin de moi.
En m'évitant de semer des graines qui plus tard me reviendraient dans la figure, de créer encore de nouvelles causes à de nouvelles conséquences malheureuses ou pénibles ou compliquées qui de toute manière finiraient par en revenir à de l'incompréhension, ou du conflit, ou encore du silence.
Le truc aussi c'est que, ayant souffert beaucoup de la non action ou du silence de mes proches, pour moi dans certains cas ne pas agir est une agression bien pire que faire quelque chose même de maladroit ou même de violent. Donc ça peut sembler assez paradoxal pour mon entourage, et pour ces mêmes proches d'ailleurs, mais pour ce qui me concerne émettre quelque chose de pas tellement "non violent" ou réfléchi en certains cas était une manière de dire à l'autre "je n'en ai pas rien à foutre de toi, j'essaye de faire quelque chose".
Alors que me taire, pour eux c'était le début de la tranquillité et l'idée que c'est bon les choses allaient bien maintenant, pour moi ça commençait à être le début du : "tu m'as jeté trop de fois, là je commence vraiment à me détacher".
C'est un peu comme apprendre non plus à tuer (par un acte de volonté) ce qui est en souffrance et en train d'agoniser et de s'éteindre, mais simplement laisser mourir et accepter.
Bises
Omi
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"