by famiette26 » Sun Nov 10, 2013 4:25 pm
Bonjour Caroline,
Merci beaucoup pour ton réconfort. On se sent moins seule ou "aliénée" lorsque quelqu'un connaît une émotion telle que celle là.
Hier je t'ai écrit le message qui va suivre. Sans l'envoyer, j'aime laisser reposer les choses. Cependant je te l'envoie quand même sachant qu'il relate un peu mon histoire...
Mais je dois dire avant que j'ai rêvé cette nuit :
Rêve très clair.
Mon chéri tombait amoureux d'une jeune fille que j'ai vu dans un film au cinéma dernièrement. Très belle, très jeune. Il en était fou, il ne me regardait même plus. Il me disait "c'est dans mon ventre, ça bouillonne".
Au lieu que ce soit très douloureux, je lui disais calmement de ne pas s'inquiéter, qu'il fallait qu'il le vive. Et je m'écartais et laissait la place.
J'étais certes triste, mais au fond de moi j'avais confiance. Confiance que je n'étais pas comme elle, et qu'aucune comparaison n'était possible, et que sûrement, peut être, il me reviendrait une fois allé plus loin avec cette fille, parce que je suis moi et elle est elle, et que s'il m'aime pour qui je suis il reviendra, sinon, ça voudra dire que c'est fini entre nous, et que c'est sain.
Une deuxième partie est arrivée, étrange. Il y avait des parents dans une voiture qui venaient nous chercher lui et moi, comme si on était frères et soeurs !?!
J'étais heureuse de le revoir, mais je le voyais pas tranquille. Alors je lui disais "tu as cette fille encore dans la tête, tu n'es pas obligé de venir, vas-y, rejoins là!" après une hésitation il y allait, tout content!
Je repartais voir mes amis, me faire réconforter, me reconstruisais, et finalement il revenait vers moi. Par contre j'étais apeurée et mettais des barrières, mais je savais qu'elles allaient tomber.
Je me suis réveillée, j'étais triste mais quelque part soulagée d'un poids, d'une vérité. J'avais éprouvé mon amour inconditionnel en quelques sortes. Mais dans un rêve.
Aujourd'hui je me sens bien moins jalouse, apaisée. Le sentiment pointe, mais il est tout petit et la bête est comme calmée, rassurée, acceptante et accueillante de la vérité. J'espère beaucoup que ça continue dans cette direction. L'acceptation et l'ouverture, la sérénité en soi.
Maintenant mon message d'hier :
Plusieurs choses par rapport à ce que tu dis :
Ma jalousie peut venir de plein de choses, mais en remontant le fil petit à petit, je finis toujours par tomber sur ma conception, ma légitimité à être de ce monde. Et forcément, ma valeur.
Je suis un "accident" comme on dit. Arrivée en retour de couche après ma soeur aînée.
Mais ma valeur je la connais au fond de moi, je n'ai pas de crise identitaire (dixit ma thérapeute somatopathe).
Par contre, j'ai un très grand besoin de reconnaissance de cette valeur, sans quoi elle a tendance à devenir nulle.
Et avec la jalousie, j'ai remarqué que la personne avec qui je ressens la jalousie, est souvent celle qui m'apporte une certaine reconnaissance, importante pour moi.
Et le fait de penser qu'il est convoité et qu'il convoite d'autres lui donne beaucoup plus de "valeur", donc si reconnaissance il y a, elle est "plus grande" pour moi.
Le problème c'est la compétitivité. Le fait d'avoir une valeur "comparé" à quelque chose, quelqu'un.
Je me souviens que quand j'étais jeune, en cours de sport, on avait toujours droit au cours face à un immense mur miroir, où on pouvait se voir tous les uns à côté des autres.
Oh là là, je m'aimais pas! je me trouvais petite, moche, grosse, tout ce que tu veux. Mais quand j'étais seule face à mon miroir, ma foi je m'aimais bien, me trouvais assez jolie, etc.
Donc c'est vraiment là la comparaison qui fait mal, c'est connaître sa valeur mais croire qu'elle est amoindrie à côté des autres.
Tu as raison quand tu parles de compétitivité.
Ma soeur et moi sommes très rapprochées en age, 16 mois de différence.
Ma mère nous a mise toutes les deux au piano étant gamines. Je suis aujourd'hui musicienne, et elle est prof de philo. Ca a été très dur pour elle que tout le monde dise qu'elle n'était pas faite pour le piano, que l'une était "douée", et l'autre non.
Et moi, ben je pensais qu'on m'aimait pour ça, parce que j'y "arrivais".
A donc démarré cette sensation de pouvoir être "meilleure" qu'un ou une autre et d'être apprécié pour ça. Et avec elle le risque de pouvoir être "plus mauvais" aussi.
Donc la mise en jeu de ma valeur, le risque, la peur, mais aussi la récompense. J'étais joueuse.
Mais apprécier n'est pas aimer. Apprécier, c'est donner une valeur sur une échelle. Aimer, c'est aimer, sans enjeu, sans conditions. Quelqu'un qu'on aime vraiment est incomparable.
Alors pourquoi est-ce si difficile pour moi de comprendre que m'aimer moi même c'est me mettre hors de comparaison, hors de danger?
Très jeune, je me suis mise à jouer avec les garçons, ils m'étaient indispensables. Je ne valais quelque chose qu'auprès d'eux. Le plus convoité, il me le fallait. Celles qui se ramassaient les unes après les autres avec un mec convoité, je faisais mon maximum pour l'avoir, et soit le faire "souffrir", soit le "garder". J'étais très conne mais je me pardonne... Je cherchais juste à être appréciée. Je croyais que c'était ça l'amour.
Aujourd'hui j'ai trente ans, un fils de trois ans, et toutes ces années j'ai fait vraiment plein de conneries dans ce sens, mais aussi énormément souffert de ma fragilité et dépendance affective.
La recherche de l'amour inconditionnel est inscrite en moi.
Le soleil.
Je suis une thérapie depuis longtemps, avance énormément avec ma thérapeute, mais comme tu le disais, elle ne force rien, elle voit ce qui est une priorité pour mon corps, et petit à petit on défait des noeuds, et on avance.
Je sais aussi que, "merci" le gardien de la porte de mon inconscient à mon conscient marche bien, et ce n'est pas pour rien.
En douceur, chaque chose arrive en son temps. En ça j'ai confiance.
Pour ma mère, je ne sais pas... c'est tellement compliqué...!
J'ai perdu mon père à l'age de 13 ans.
J'ai fuit ma famille à 18 ans, toujours plus loin. Les noeuds étant tels que j'ai préféré changer d'environnement, j'en ai pris beaucoup sur mes épaules, certains diront que je suis bien sensible et qu'on peut en porter beaucoup plus, mais pour ma part c'était déjà trop. Je vis aujourd'hui à moitié à 300 km de chez ma mère, et à moitié à 1100 km. (Allemagne)
Si je n'avais pas d'enfant, il se pourrait que je sois sur un autre continent!!
Mes amoureux... le premier amour de ma vie, m'a fait croire qu'il m'avait trompé, j'avais 14 ans, et un mois plus tard j'ai eu ma première relation ** avec lui. Il m'a avoué il y a quelques années que c'était pas vrai, qu'il voulait me blesser car je l'avais blessé juste avant.
Le deuxième amour de ma vie allait régulièrement voir des prostituées. Je l'ai quitté sans être au courant, et j'ai appris ces "infidélités" il y a quelques années. Il était pourtant fou de moi et a beaucoup souffert de la rupture.
Et pour couronner le tout, j'ai eu droit à un beau père qui pendant quinze ans m'a répété que tous les hommes étaient des obsédés qui ne pensaient qu'à ***. Et qu'il fallait que je sois plus forte, pas une bonne poire comme ma mère ou ma soeur (!).
Il y a là de quoi aiguiser toute une pensée d'être en constante persécution, toute une colère envers les hommes.
Je suis désolée d'avoir autant parlé de moi... Je sais pas, ça m'a fait du bien en fait.
Je sais qu'ici n'est pas un endroit pour cela, mais si cela permet aux lecteurs du tarot d'y voir plus clair par la suite...?
Pour les tirages pour le chamanisme, j'ai regardé les prix, et c'est vraiment hors de ma portée... dieu que c'est cher!!!!!
Ca doit être ça, la maison dieu envers...
Je ne comprends pas du tout l'amoureux au futur de mon dernier tirage. A savoir puis je y arriver sans ce centre?
Si quelqu'un passe par là, et a une idée, je suis preneuse.................
Merci en tous cas pour l'écoute et l'épaule, dans la discussion viennent les prises de conscience, en leur temps.
Fanny
La vie ne tolère à la longue que l'impromptu, la réactualisation permanente. Elle élimine tout ce qui tend à mettre en conserve, à sauvegarder, à maintenir intact, à visser au mur.
C. Singer - Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?