hola bella,
C'est cela qui m'a paralysé, je suis en train de lever le voile, de regarder cette mère que j'ai été et celle que j'aurais aimé être...
je comprends.
c'est pas évident et c'est courageux de ta part, et honnête.
je crois, simple expérience personnelle, que dans ce genre de passages "devant le miroir", il faut vraiment prier, quelle que soit la forme de prière que l'on pratique, c'est à dire se relier à des valeurs spirituelles, de compassion, d'amour, de bienveillance, et de discernement.
quand on ouvre son coeur à soi-même finalement, quand on s'ouvre devant le miroir, l'autojugement peut faire très mal, et on a pas vraiment besoin de ça, le discernement est important, le jugement en revanche fait du mal pour rien.
donc la prière, l'énergie spirituelle, est très importante, pour vivre cela dans la compassion envers soi, et donc guérir vraiment, en soi, et donc ensuite permettre aux autres personnes que l'on a pu blesser elles aussi de recevoir ce dont elles ont besoin pour guérir, si elles souhaitent le recevoir.
Puis je poser une question comme celle-ci au Tarot : Quelle est la blessure, la faille que L. porte en elle ?
je crois pas que je puisse répondre à cette question.
je vois bien que tu essayes de savoir pour prendre tes responsabilités, mais ta fille a 18 ans, elle devra apprendre elle-même à entendre ses propres blessures, et à les exprimer si nécessaire.
et toi si tu as fait le boulot en toi, tu seras prête à entendre.
mais devancer de trop cela, je crois que ça risque d'être un peu une manière de devancer sa responsabilité à elle, et même si ça part d'une bonne intention, c'est pas forcémen tune bonne chose à long terme.
je crois que le mieux qu etu puisses faire c'est écouter, sans avoir aucun avis préconçu.
écouter ta fille te permettra de la comprendre, pour ce qu'elle voudra bien dire.
et pour le reste, eh bien je crois qu'il te faudra accepter certaines parts d'inconnu.
il faut vraiment qu etu fasses confiance à une chose très importante : c'est que nous sommes tous reliés, et particulièrement dans des liens de cete nature mère-enfant.
ton travail de guérison par rapport à ton rôle de mère, aura un impact sur elle, même si tu ne sais pas lequel ni comment ni quand.
pour le reste, ton boulot, c'est de l'aider à couper son cordon, tranquillement et doucement, c'est à dire de toi-même accepter qu'il se coupe.
petit à petit cheminer vers une relation où bien sur elle est ta fille, mais tu es aussi face à elle comme deux individu, femmes, bien distinctes, chacune dans sa responsabilité.
il s'agit pas de la pousser dehors, e fait c'est elle qui va donner le rythme, et toi t'ajuster en face, normalement avec une juste écoute de ta part, t uvas sentir quand il faut donner des coups de pied au cul ou bien être là pour soutenir et accepter qu'elle ait encore besoin de toi sur certaines choses.
tu n'as pas à guérir ta fille. c'est pas ça ton travail de maman.
s'il y a eu des blessures que tu as provoquées, tu es obligée d'accepter que si elle t'en fait part, tu pourras juqu'à un certain point "soulager" dans le sens accepter, entendre, etc.
ta part c'st de pouvoir changer d'attitude, en toute sincérité (c'est déjà fait apparemment).
mais en dehors de ça, tu dois lui laisser la responsabilité de ses blessures.
je sais que c'est pas facile quand on se sent coupable, responsable, de la douleur de quelqu'un.
mais c'est une manière aussi de voir les choses de manière juste, globales, et de l'aider à s'émanciper.
tu as pu la blesser mais tu n'as pas le pouvoir de la guérir. tu peux t'excuser si cela se présente, tu peux faire tout ce que l'on peut faire vis à vis de tout être humain que l'on a blessé.
mais tu n'as pas pouvoir de la guérir, même pas de ce qui aurait émané de toi.
et là réside sa liberté à elle.
dans son apprentissage, il y a aussi le fait d'apprendre et accepter que sa mère ne soi tpas parfaite.
et de vivre avec ça, en se guérissant du passé.
est-ce que tu la vois fragile et que tu essayes de la protéger ?
il y a une notion de réussir à être ferme et continuer à poser des limites claires.
l'idée c'est pas non plus de tomber dans le tout inverse, et de dire amen à tout.
ta fille a besoin de cadre, de sécurité, de rencontrer des limites justes, parce que c'est sécurisant, et que c'est ce qui lui permettra de se construire.
le plus délicat pour toi c'est de trouver la bonne distance émotionnelle.
n'oublie pas que tu es sa mère et non sa thérapeute.
dernière chose : concernant son projet, oui ça fait un peu "réparation" en effet, vu de l'extérieur, mais bon on fait tous un peu ça je crois, et ça veut pas forcément dire qu'il y ait pas aussi d'autres motivations profondes, qui échappent à notre histoire personnelle.
je te donne un exemple perso, juste pour illustrer : j'ai choisi d'être tarologue, de faire un métier d'écoute, d'empathie, d'aide etc.
il y a bien entendu une racine liée à mon passé, c'est la chose dont j'ai le plus manqué l'écoute et l'empathie. donc il y a comme une sorte de "réparation" aussi dans mon travail.
mais je crois pas pour autant que je vais changer de métier une fois que j'aurai guéri très en profondeur ce manque d'écoute de mon enfance et mon adolescence.
parce qu'il y a aussi d'autres choses dans ma motivation.
et que je crois aussi que parfois, nos propres blessures sont en cohérence avec une route authentique en nous, elles nous la révèlent d'une certaine manière.
alors peut-être ta fille "réagit" à ce qu'elle a vécu dans son choix de voie.
mais peut-être aussi qu'il y a des choses qui ont rien à voir avec toi et que plus globalement tu peux aussi voir les choses sur un plan plus large, collectif aussi.
c'est très bien qu'il y ait des gens pour protéger les mineurs, c'est très important.
si ta fille fait ça, même avec une motivation réactive au départ, mais que d'une part faire ça lui fait du bien à elle, et que d'autre part elle se guérit parallèlement et qu'elle aborde son métier avec moins de colère au bout d'un moment, ben il restera simplement qu'elle fait un métier utile, bénéfique, et qui aide d'autres personnes.
essaye de détacher les choses de toi personnellement tout en sachant reconnaître tes erreurs mais sans non plus te flageller pour tout éternellement, fais le boulot de guérison en toi déjà, tout en faisant de ton mieux avec ta fille.
comment tu réagis quand elle t'agresse verbalement ? tu dis que tu es moins réactive, ok, mais tu la laisses faire ? ou bien tu t'affirmes et tu poses des stops clairs et fermes ? parce que y'a une différence entre "ne pas trop le prendre pour soi, et avoir un certain détachement", et ne plus rien faire du tout et se laisser pourrir la gueule sans raison sous prétexte que ta fille n'irait pas bien et qu'il faudrait pas trop la contrarier.
enfin je force un peu la note, mais fais gaffe au fait que ta culpabilité ne vienne pas t'empêcher de poser des vraies limites saines et justes.
bises
omi
"Avoir le coeur aussi grand qu'une église, dans laquelle l'agitation et les pleurs d'un enfant résonnent sans en troubler la paix"